Inde

Mon trajet en Inde

Delhi, 03/03

On peut voir les photos de différents endroits de l’Inde.

Comme idée des prix, le taux de change est environ de 3000 Rs pour 100 US$, ce qui fait la roupie (Rs) a un peu moins de 20 centimes ou 5,3 Rs pour 1 franc.

Bon, on se fait toujours arnaquer en arrivant dans un pays, le tout est de savoir de combien, 175 Rs + 50 Rs pour le taxi. Mais c’est vraiment loin de l’aéroport. Il fait à peine chaud, avec mon seul chandail c’est largement supportable. C’est en tout cas beaucoup moins moite que lors de mon arrivée à Manille, il faut dire que, à Manille, j’étais arrivé en plein mois de juillet à 14h et des poussières alors qu’ici je suis arrivé à 4h du matin ! Je dors tant bien que mal sur un banc dans le hall de l’auberge de Jeunesse.

8h45. Il fait meilleur ! J’ai pris un scooter pour 10 Rs, qui me dépose un peu au milieu de nulle part, l’odeur et l’agitation me rappellent un peu Manille. Je suis extrêmement prudent et me risque à deux photos. J’hésite à faire quoique ce soit ! Il faut pourtant que je mange quelque chose. Pour l’instant je n’ai qu’une envie c’est de partir, j’attends donc à British Airways pour fixer la date de mon départ de ce pays.

Je me déplace, il est vrai, avec le guide VISA qui est tout sauf ce qu’il faut pour un back-packer. Sur ce qui est la Conaugh Place, je me fais délester de 200 Rs par un diseur de bonne aventure. Je suis bien énervé après cela mais soulagé de ne plus l’avoir sur mon dos. Vraiment, le nouvel arrivé est trop repérable dans ces pays.

Centre ville de Delhi

Bon, il est 15h15. La journée a été très dure. Prise de contact assez malaisé. En voulant aller au Fort Rouge, je me fais amener après force marchandage pour 5 Rs à tout sauf au bon endroit. Là dessus, je prends la décision d’aller visiter le bazar et, parti là-dedans, je voulais faire court mais en même temps ne pas faire demi-tour ni me promener dans des ruelles sans circulation pour éviter les agressions. Comme si les personnes pouvaient se rendre compte du fait que j’étais perdu ! Dans de petites ruelles où les mêmes échoppes minables se suivent, il est absolument impossible de marcher sans se heurter à des scooters ou autres engins motorisés. J’ai bien cru que je ne sortais pas de ce ‘p...’ d’endroit et au lieu de couper pour me rapprocher du Fort, j’ai fait une immense (?) boucle pour finalement ressortir à 20 mètres de là où j’étais entré. J’ai donc dû finalement marcher jusqu’au Fort en refusant consciencieusement toutes les propositions des pousse-pousse. Pour cela je marchais astucieusement à contre-courant de la circulation. Assez d’arnaques ! Le Fort Rouge est une immense citadelle de grès rouge (logique) protégée par des murs hauts de 20 mètres. On rentre par la porte Lahore. La porte franchie on accède à l’inévitable marché de souvenirs sans grand intérêt. Je traverse un certain nombre de pavillons privés qui constituent autant de souvenir d’un passé doré. Une des salles devait avoir le plafond en argent massif, une autre le plafond couvert de pierres précieuses.

J’ai vainement cherché comme aux Philippines un 7eleven ou un supermarché local pour me nourrir, ils sont apparemment inconnus dans les zones que je traverse. Je n’ai vraiment pas osé m’arrêter dans un de leur boui-boui d’énième zone dans la rue. Bon, là je commençais sérieusement à gamberger. Je me rabats finalement sur un fast food Wimpy local. Le burger est simplement juste. A peine de quoi se nourrir. C’est quand même le gros problème. Je ne peux pas acheter n’importe quoi n’importe où ! Donc je mange peu !

J’ai profité de cette première journée pour acheter des pellicules (250 Rs), des cartes postales et des timbres (10 + 150 Rs). J’ai aussi visité la mosquée où l’on paye pour retrouver ses chaussures à l’entrée de nouveau après la visite. Ca n’a pas grand intérêt à part cela.

Jeudi 04/03

Tout le monde klaxonne tout le temps, c’est réellement bruyant et poussiéreux. Quand je me suis promené dans le bazar je n’ai pas osé prendre des photos. Maintenant, ça va mieux, d’abord je reconnaîtrai (?). A certains moments, j’étais réellement perdu ne sachant pas où diable pouvait être la sortie de ce truc. Un peu de stress, mauvais pour les ulcères. Ca va mieux maintenant, j’en rigole presque, pas encore.

Pour en revenir à la première journée : L’arrivée à 4h du matin me permet de découvrir que dans la rue, il n’y a que des vaches, des chiens et des militaires. L’énorme avantage des derniers par rapport aux précédents est qu’ils parlent mal l’anglais mais c’est mieux que rien. Encore heureux que j’aie eu l’adresse précise de l’auberge de Jeunesse sinon, on y serait encore, mais en tâtonnant un peu on y est arrivé. Etonnement, elle m’a ouvert. Chouette, je commençais à ne pas être très frais. De plus la chaleur toute relative de la nuit 10-15°C me glaçait gentiment. Et après un peu de sommeil sur la table se déroulait la journée cauchemar précédente.

De cette présente journée, je n’ai pas parlé, pourtant il y a des choses à raconter. Je décide qu’au train où vont les choses, la marge est inutile si je veux tout raconter. (J’avais pris un vieux cahier à spirales comme road-book). Autre surprise en allant chez British confirmer (?) les vols, j’apprends que le Hongkong Pékin est fully booked ! (1 vol par semaine) et de toutes les manières, je n’y ai pas droit car seuls vols Hongkong Pékin de British au départ de Londres peuvent me permettre d’arriver à Pékin. Ce sont les seuls que je pourrais prendre car en vertu d’accords économiques, il est interdit de monter au cours du stop&go pour continuer sur Pékin. Et je me vois mal repartir à Londres pour arriver à Pékin. Cela protège les compagnies locales de transport. Mon billet était donc invendable de la part de Paris, il faut donc que de Delhi, ils téléphonent au siège pour résoudre le problème. Me voilà bien arrangé.

Bon, j’ai pris mon billet (de bus) pour Agra, j’en ai souqué de cette ville (Delhi). Je ne sais pas trop d’où va venir le bus qui compte me prendre, mais j’espère avoir compris. En effet, le bus fait le ramassage des différents voyageurs (s’ils sont sur le trajet) avent de prendre définitivement son chemin. Je suis pile et même en avance sur l’horaire (10 min). Je marche, courre entre les deux auberges distantes de 500 mètres, qui sont pour moi les points potentiels où le bus peut s’arrêter. Avec le sac à dos, ça fait un peu de sport. Rien ne vient malgré de nombreuses fausses alertes prenant la forme de bus allant d’un point X à un point Y, impossible à décrypter car tout est en langue locale ! En désespoir de cause, je prends le bus 620, j’arrive au booking office à 7h. Là, je prends un rickshaw (Le rickshaw est un scooter sur lequel on a bricolé à l’arrière une banquette recouverte, c’est une sorte de petit jeepney de Manille) négocié à 20 Rs pour aller à une station service quelque part. Et de là mon bus devrait me prendre vers 10h. Après avoir un peu discuté à droite et à gauche, j’apprends que mon bus ne viendra plus car il est déjà parti, je reviens donc à Conaugh Place en ne prenant pas un illusoire 460 (conseil des indigènes) mais en sautant au vol dans un bus marqué du nom de la place (chance). Je paye 5 Rs et me revoilà sur les lieux du crime. Là, je m’explique et le billet est déplacé pour le lendemain bien qu’il ne puisse être ni repris, ni échangé. Je sors assez content de ma négociation ! Il est 10h40, je passe à BA et ils prennent toutes les références possibles, rendez-vous l’après-midi. Je rentre à l’AdJ (Auberge de Jeunesse) après South Lane Rd, Mon Kuti, l’arrêt Chakyarrak ou approximativement par le 620. Là je trouve quand même un lit car j’étais encore check in et pas check out. C’est incompréhensible mais cela me permet de dormir un peu. Vers 14h30, je vais voir le musée national. En principe, les collections couvrent l’essentiel des populations qui se sont succédées sur le territoire de l’Inde. De plus sont exposées quelques pièces d’art pré colombien et occidental. C’est intéressant, mais le nom de la divinité et une date c’est un peu just pour tout comprendre. Enfin il y a une très belle salle sur les monnaies et une autre sur la navigation. Quelques photos immortalisent cette visite. Retour à BA 17h, puis au Wimpy (67 Rs) et enfin de nouveau l’Auberge de Jeunesse (40 Rs pour la nuit et le dîner). Douche brûlante et dîner, à demain 6h00, il faut que j’écrive des lettres et des cartes.

Ouah ! J’ai discuté à n’en plus finir sur tout et sur rien avec Petr, un hollandais et une fille d’Allemagne de l’Est venue étudier le sanskrit (à quoi ça peut servir ?). On a parlé dans le désordre de la CEE, la Yougoslavie, l’ETA, les Brigades Rouges, la démocratie, les communistes. C’était marrant. Il est 23h30.

Agra, 05/03

Après m’être levé comme il fallait le bus est arrivé vers 8h, attendu depuis 6h30, j’ai encore angoissé et cru l’avoir raté. J’ai même téléphoné et faillit demander le remboursement du billet (conseillé par le responsable de l’AdJ). Le trajet est très dépaysant, on double des chariots tirés par des chameaux. On passe d’un côté à l’autre de la route dans le but avoué d’aller plus vite en slalomant entre les obstacles mobiles et immobiles. On fait un arrêt inattendu mais visiblement programmé dans une gargote sur le bord de la route. Je déguste une Omelette végétarienne et un thé pour 24 Rs. 6 heures plus tard, on arrive au Red Fort, il est 13h30. Quand je pense que ce billet est aussi vendu comme une excursion d’une journée ! Les autres personnes visitent le Fort et le Taj Mahal en 1 heure et après c’est le trajet de retour ! Je suis assez content, pour l’instant j’ai trouvé un guide pour 30 Rs/jour et une chambre à un prix indéterminé (!) mais faible. C’est conseillé par le Lonely Planet alors c’est peut être bien. Dîner avec Ricky, mon guide, dans un restaurant assez bon. Je me demande comment je vais pouvoir m’en débarrasser, je le trouve un peu pesant. J’ai une impression de malaise qu’il déguise par des ‘No problem’ entrecoupés de quelques mots baragouinés en français.

Centre ville d’Agra

Je suis bringuebalé de lieu en lieu mais jamais là où je veux vraiment, résultat, j’ai perdu l’après-midi. Jusqu’à 21h, je n’ai rien fait. La seule bonne chose est que j’ai une chambre pour 17 Rs par jour, le seul ennui, c’est que je suis supposé rester 6 jours (et 6 nuits). Or je n’ai pas tellement envie de supporter un guide si collant tout le temps. Un de ses amis, par contre, est plus sympathique, plus effacé aussi. J’ai beaucoup parlé avec lui durant cet après-midi. Il est musulman, s’appelle El Sad ou ‘Sadhou’. Le plus pénible, c’est quand ils parlent entre eux en hindou. Je reviens juste de chez un autre ami où ils buvaient et fumaient de multiples cigarettes entre eux devant la T.V. C’était passionnant (dérision). Pour me sauver, je dis que je ne peux ni manger, ni boire trop tard en carême, ce qui est partiellement vrai. Cela ne froisse pas leur sensibilité qu’ils ont à fleur de peau et comme ça, je ne serai pas drogué indûment. Bon changeons de sujet.

L’atmosphère me paraît plus chaude. La chambre est quelconque dans un quartier résidentiel en construction partielle. Elle est au dernier étage sur une immense terrasse qui sert de toit. Les commodités sont à un bout de cette terrasse. Elles me sont donc propres, plutôt personnelles... Je n’ai pas dit que j’ai fait une reprise (patch) sur mon superbe sac à dos rouge. Pourtant elle est assez réussie ! De même, profitant de la chaleur et surtout d’une brise légère, j’ai pendu des affaires à sécher sur une corde (que j’avais emportée). Ces affaires ont été nettoyées du mieux que j’ai pu avec un savon et en les frottant sur le sol de la douche (j’ai oublié une brosse, on ne pense jamais à tout), j’ai arrêté de frotter en réalisant que je commençai à faire des trous sur un t-shirt.

Samedi 06/03

Red FortWell, I can’t say I made the most of these two days. Et bien, je n’ai pas trop rentabilisé ces deux jours ! J’ai finalement vu le Red Fort aujourd’hui, c’est vraiment beau. J’ai pris plein de photographies. C’est une citadelle imposante à l’intérieur de laquelle étaient regroupés palais, administrations et casernements. La visite dure environ deux heures et commence par une double porte flanquée de tours octogonales. Ensuite, on emprunte une rampe en pente au sol strié, jadis réservée aux éléphants. En traversant, un vaste jardin, on arrive au palais qui reste assez austère. Finalement, on arrive sur les appartements privés. Ils se composent de trois pavillons contigus: au centre celui du souverain, en marbre blanc, flanqué des deux autres où demeuraient ses filles préférées. Les plafonds étaient peints de bleu et d’or. Le balcon offre des vues magnifiques sur le Taj Mahal au loin, par contre, je ne le verrai pas aujourd’hui. J’aurais sans doute aussi un mal fou à respecter mon planning de visites. Je fais déjà la croix sur Sukri, qui est à 38 km d’ici car j’ai déjà réservé mon billet de train pour Bénares pour lundi ou mardi. Mais, je dois aller voir dimanche soir où en est ce billet, résultat je n’ai pas une seule journée de libre pour faire des déplacements hors d’Agra.

Enfin, Ricky est apparemment a good guy. On a eu une longue discussion sur des sujets très personnels. Il semble un peu naïf, mais je reste sur mes gardes ! J’ai notamment écrit une longue lettre pour sa girl friend de Hong-Kong. Ses histoires sont à la fois touchantes et pathétiques. Il parle l’anglais avec des ‘I like she’. Le français c’est du même tonneau, je ne me prononcerai pas sur le japonais mais je pense que cela doit être avec la même grammaire. Il passe sa vie à guider des touristes dans Agra, mais semble capable de coups de cœur à moins qu’il ne soit très bon comédien ou cynique, voire les deux. Je peux paraître assez distant mais l’enthousiasme ou l’apitoiement dans le cadre d’une alchimie où se mélangent argent, intérêt, dépendance et tourisme ne me semblent pas très appropriés. Avec le temps et l’expérience, je serai sans doute moins circonspect. Je prends beaucoup de photographies qui j’espère seront bonnes. Les autres résident(es) de l’hôtel semblent préférer le bronzage à toute autre activité. En fait, les touristes voyagent beaucoup plus longtemps et donc se ménagent des temps de repos entre des visites.

Dimanche 07/03

Hier soir, j’ai encore perdu 2-3 heures devant la T.V. indienne, je ne m’améliore pourtant pas en Hindi, j’ai trouvé le temps long mais je n’ose pas m’imposer. Ces indiens semblent passer leur temps libre à boire ce qu’ils ont gagné dans la journée. Ricky avait démarché deux nouvelles clientes pour demain (aujourd’hui), résultat, bien qu’il ait insisté auprès de ‘Sadhou’ pour me servir de chauffeur de rickshaw, je vais me débrouiller seul demain c’est à dire aujourd’hui. Tout ce que j’aime, autant dire que je n’ai pas trop insisté pour que mon contrat de guide personnel soit honoré. C’est même moi qui avais suggéré que Ricky ne se sente pas obligé de ne s’occuper que de moi.

Je passe la nuit à combattre les moustiques. C’est assez pénible. Hier, je m’en étais mieux sorti. A 6h, j’ai eu un peu la flemme de me lever, il faut dire que j’étais un peu fatigué de ma nuit passée à veiller. Je pars vers 8h avec l’idée de trouver l’église et donc la messe dominicale qui est assez mal indiquée sur le plan. Je prends donc un premier bus qui m’escroque un peu (1 Rs au lieu de 0,50 Rs). Enfin, il me mène à la station de bus à côté du Red Fort, de là, guidé par un indien, je prends un second bus pour Harry Palawat Crossing. J’y arrive une heure plus tard, je ne pense pas avoir fait pourtant des milliers de kilomètres. Là, stupeur et satisfaction, je tombe presque (et tout est dans le presque) directement sur l’AdJ. Celle-ci se trouve sur mon plan succinct non loin de l’église. Malheureusement, l’AdJ est essentiellement occupée ici encore par des locaux qui me renseignent à peine sur la direction à prendre. Je prends à gauche comme cela m’avait été indiqué et là j’arrive sur une espèce de terrain vague qui me dégage la vue (plus de constructions) et je découvre, au loin, un clocher. Quelle chance, je prends donc le cap, j’évite cependant le terrain vague douteux. J’arrive finalement pour découvrir un véritable complexe catholique avec le presbytère, la cathédrale, l’évêché et même l’école, la nursery. Personne ne parle évidemment l’anglais mais je crois comprendre que la messe est finie. Cependant, entendant des Alléluia, je me dirige dans la direction. Il y une assemblée, je m’additionne des chants, des versets le tout indéchiffrable, je reste, j’applaudis,... Bon, 2 heures plus tard, je pars, si c’est une messe, je n’ai rien compris du tout. En passant devant une copie de la grotte de Lourdes, je m’arrête pour prier. Il est 11h, je reviens vers l’AdJ, pas de déjeuner comme à Delhi. J’attends donc un bus qui, chance, va jusqu’au Taj Mahal ! Je comprends bien que je suis sur Mahatma Gandhi Rd, les Champs Elysées locaux. Ce qui m’ébahit car malgré l’aide du plan (il est vrai en anglais) les personnes rencontrées à l’AdJ étaient incapables de me situer. On en arrive à me demander si je suis indien ! Il faut dire que dans le coin, ils ne doivent pas voir souvent passer de blancs. Je me rengorge intérieurement.

Taj MahalVisite du Taj Mahal, c’est époustouflant ! Passé le portail, on découvre, comme dans les photos, un étroit canal où le célèbre dôme blanc se reflète. Autour le jardin mogol apporte une touche de verdure et de fraîcheur C’est une tombe blanche dont les détails des sculptures sont d’une finesse de précisions et de coloris étonnants. En s’approchant, on découvre des incrustations de pierres semi-précieuses qui dessinent entrelacs ou motifs floraux. De part et d’autre du mausolée, il y a deux édifices de grès rouges, plus sobre, mais dont les sculptures restent remarquables. Retour au Pirya restaurant, où j’ai pris mes habitudes à coté de l’hôtel. J’y retrouve Ricky, entièrement bariolé de couleurs les plus vives, essentiellement du violet rose. C’est Holi festival, prétexte à tous les débordements. Au restaurant, je discute avec des brésiliens, lui a déjà passé trois mois en Inde et se dirige vers le Népal. Après l’Australien que j’ai vu à Delhi à bicyclette et qui veut rallier Londres, je rencontre ce soir un couple australien danois qui a utilisé un Europass (pour les trains en Europe) qui se promènent en Inde depuis quatre mois. Je parle aussi à une allemande qui va retrouver Delhi après six mois... Le restaurant ce soir dans le bazar était très bon.

A 17h, je vais voir la personne qui me fournit le billet de train. Je lui dis que je n’ai pas trouvé sa devinette et donc je lui paye en Pepsi comme convenu hier. Là on prend du tchaïe, c’est du thé très sucré versé dans des tasses très petites. Elle me propose d’être son courrier pour passer des tapis en France, je prends trois tapis, j’en garde un et comme ça elle n’a pas à payer des frais de douane, son importateur local me reprenant les deux autres tapis. Je dis oui à ce qui s’avérera la plus belle arnaque de ce tour du monde, et une des raisons qui feront que je ne regretterai pas de partir de ce pays, mais n’anticipons pas. Pour l’instant, je signe une facture soi-disant non débitée de près de 10000 francs. On descend dans le sous-sol, elle me fait voir des tapis. On boit un autre Pepsi, on signe. Dans mon incommensurable naïveté, je laisse même 30 Rs de commission sur le billet de train. J’écris dans mon road-book : ‘Tout service mérite salaire’. Après un ultime Pepsi, je repars, il est 18h30. Dîner et discussion, Ricky me demande si je n’ai pas des souvenirs, j’aurais dû amener de la verroterie, je lui laisse le polo jaune orangé Biarritz Cup qui était déjà un peu juste pour moi. Mais j’ai dû marchander (un comble avec mes propres affaires !) en prétextant que tout ce que j’avais emporté était des cadeaux de famille. On échange nos ceintures. Je laisse donc la ceinture faite en 5ème par mes soins avec des Cyrille gravé dessus. Je suis fauché, il me reste 30 Rs, je fais un ultime nettoyage (à l’eau froide bien sûr) dans les WC douche à l’aide de deux brocs. J’ai même acheté une crème anti-moustique et après soleil, il me manque juste celle protectrice. J’en ai aussi profité pour nettoyer mon jean. Il fait ‘assez’ chaud, j’ai attrapé mes premières rougeurs. J’ai même posté des lettres directement dans une boite à lettre trouvée au détour d’une rue. Elles n’arriveront jamais, je comprendrais pourquoi plus tard. Il est minuit, je m’endors avec le sentiment mitigé de ne pas savoir s’ils m’ont entièrement grugé ou si mes mensonges les ont abusés (voyage en Inde du sud deux ans auparavant).

Bénares, 08/03 - 09/03

Centre Ville de Bénares

Bien sûr, je n’ai pas pu aller à Sikri, mais je ne regrette qu’à moitié car les personnes qui ont pris le car pour s’y rendre ont été obligées de faire demi-tour à cause du Holi Festival. Le but ultime de ce festival est de lancer des baquets d’eau à la face de tout ce qui bouge (excepté les vaches !) et d’assortir avec des colorants, c’est assez simplet. Ca dure de 00h à midi le 8. Mais les débordements font que j’ai pris le train à 23h15 et qu’il n’est parti qu’à 0h00. A moins que la cause de ce retard ne trouve sa genèse dans l’inorganisation totale qu’est ce pays. Heureusement, qu’il n’y avait que quatre voitures car j’aurais bien été incapable de savoir laquelle était la bonne. J’ai donc suivi le flot de touristes et c’était le bon choix. J’ai très bien dormi en essayant de couvrir le plus possible mes affaires. Mon petit sac à dos comme oreiller, le grand sur le reste de la couchette, c’est presque confortable. J’ai théoriquement pour 14 à 17h de train ! Ricky m’a donné une provision de gâteaux secs que je grignote avec de l’eau tellement chlorée que je ne risque vraiment rien. Il me manque un peu de quoi m’occuper, des livres par exemple. Je découvre que tout le monde en a pour occuper les longues journées comme celle-ci. Bon, j’ai rencontré dans le train un anglais bon teint Russ, une française Isabelle et une israélienne avec un prénom imprononçable (Dganit). Grâce à un indien, étudiant, qui pour une fois ne tentait pas désespérément de nous vendre quelque chose, on a pris un rickshaw direction Sandhya Guest House (20 Rs pour 2). Durant, le trajet en train, au cours d’un des nombreux arrêts j’ai pris le risque, partagé par tout le monde (y compris les touristes) de prendre un tchaïe dans des petites poteries en terre dont je me demande un cours instant s’il faut les rendre et à qui ?. En fait, on se contente de les jeter par terre. C’est du jetable ! Ca évite les transferts de microbes à ce niveau au moins ! J’ai même acheté des cacahuètes salées, le sel était un peu verdâtre mais l’ensemble est bon.

Arrivé dans le Guest house, le dortoir sur le toit ne coûte que 15 Rs. Il est basique, des lits de campagnes militaires sous une grande toile qui sert de toit. On est à l’air libre mais pur. Les chambres fermées sont un peu glauques et sans aucune vue. On dîne sur le toit d’un autre hôtel qui se trouve dans le sud des Ghats, avec une vue superbe sur le Gange, Le problème est qu’il faisait nuit noire donc la vue reste limitée mais le repas est correct (40 Rs). Le train pour Satna (92 Rs) est déjà réservé à la gare dès l’arrivée. J’aurais pu faire la queue au guichet commun à tous les voyageurs mais avec 30 Rs en plus, je passe par le tourist office. Ce n’est pas pour le temps gagné, car avec celui passé dans le train, on n’est plus à une heure ou deux près, mais on économise de la nervosité, de l’incompréhension et de la patience.

Mercredi 10/03

GhatsOn prend le bateau à 6h30. Pour 15 Rs, on a une superbe vue sur les Ghats. Dans le lexique, ce sont des montagnes ou des collines et par extension, escalier construit sur les rives d’un fleuve pour en faciliter l’accès. Le bord du Gange est bordé de hautes murailles couvertes d’escaliers qui conduisent à des temples ou des habitations, je ne saurais pas trop me prononcer. Les couleurs sont très jolies avec le lever de soleil brumeux sur un Gange tout endormi et calme. C’est reposant presque féerique. On assiste aux premières ablutions des pèlerins. Au retour, il faut encore négocier comme de fous le prix final de la promenade. Puis, c’est la grande expédition pour aller changer de l’argent avec Russ. La première banque rencontrée n’est pas la bonne, un muet nous écrit gentiment des indications pour aller à la banque principale. C’est encore 3 km plus loin. Vaillamment, sous un soleil de plomb, on s’élance dans la foule des rickshaws et des cycleshaws. Le cycleshaw est la version non motorisée du rickshaw. Malheureusement, cette banque ne change par les Travellers checks donc on repart pour une troisième banque mais sur le chemin on nous conseille une quatrième banque, l’Indien nous donne même le prix de la course en cycleshaw (10 Rs). A l’arrivée, il faut finalement se battre sur le prix de nouveau. Cependant, je pense que, dans notre paranoïa de l’arnaque, on a même fini par arnaquer le pauvre Indien. Je me demande, en effet si le prix conseillé n’était pas par personne. Après la complétion des opérations de change, on repart à pied vers l’hôtel. Cependant, ne trouvant pas notre chemin, on essaye de négocier notre retour avec différents cycleshaw pour la même somme qu’à l’aller. On y arrive finalement. J’ai profité des nombreux étals pour acheter des pellicules et une chaîne. La chaîne est en prévision des prochains trajets en train. En effet, j’ai appris par les autres voyageurs qu’il faut mieux attacher physiquement ses affaires pour éviter les mauvaises surprises. Tout le monde a sa petite histoire sur le sujet. Il y a même prévu sous les banquettes des voitures des languettes en câble de métal qui se termine par une boucle qui permettent d’enchaîner avec des cadenas ce que l’on veut. J’ai déjà le cadenas. La chaîne achetée est en fait une sorte de longe pour vache mais ça fera l’affaire. Après cela, on a été voir un établissement renommé pour la soie. On nous présente des magnifiques pièces de soie qui s’empilent sous nos yeux dans un chatoiement de couleur. Il est difficile de résister à l’art du vendeur, qui après avoir tout empilé, enlève une à une les étoffes, en nous demandant si cela nous intéresse. Nous faisons quelques affaires, buvons du thé. Mais tout ce qui est beau est cher ! Enfin, Anne ne résiste pas à montrer la soie qu’elle a acheté il y a deux mois dans cette même ville au vendeur, celui ci lui dit que ce n’est pas de la soie pure mais moitié soie moitié banane ! Qui croire, le vendeur précédent ou celui ci ? Se fait-on toujours avoir ? Je discute avec une basque, qui est dans ce pays depuis six mois, qui me donne un bon conseil : boire suffisamment pour éviter beaucoup de problèmes (infections, déshydratation,...). Pour cela, le truc c’est de vérifier que les urines ne sont pas trop jaunes. Dorénavant, je ferai très attention à ce conseil. Dans le cadre de l’apprentissage, je sais maintenant comment poster des lettres, il faut aller dans une poste et demander à ce que les lettres soient oblitérées devant soi, autrement les timbres sont récupérés et les lettres ou les cartes n’arrivent jamais, ce qui s’est d’ailleurs passé avec les cartes d’Agra (Je le saurais quand je serais de retour).

Jeudi 11/03

Réveillés à 6h par les filles qui partent pour Katmandou, nous nous levons Russ et moi que vers 8h30. On ne part pour Sarnath en rickshaw que vers 10h. Lyn, une hollandaise se joint à nous. Il se trouve que finalement, c’est un cycleshaw qui nous véhicule jusqu’à Sarnath. Comme, le cycleshaw est prévu pour deux personnes, on fait asseoir galamment la fille ou milieu et nous l’encadrons, assis à moitié sur les accoudoirs et sur le siège. Notre pauvre indien, aux jambes musclées mais guère épaisses nous fait pitié. Nous avons l’horrible impression de l’exploiter. Cette impression s’estompe un peu quand l’on croise trois indiennes replètes qui se trouvent dans la même configuration que nous. Cependant, notre indien est obligé de descendre de son vélo dans les montées car il n’arrive pas à nous traîner. Et paradoxalement, il refuse énergiquement les propositions que nous nous lui faisons à savoir marcher un peu pour se dégourdir les jambes, et l’alléger d’autant. Il faut dire que c’est lui qui nous a proposé la veille de nous emmener tous les trois à Sarnath et qu’il ne peut faillir à son travail. Le plus pathétique est que sa bicyclette est trop grande et donc il ne peut s’asseoir sur la selle, il se met en danseuse sur ses pédales, en suant à grosses gouttes, durant les 10 km du trajet. Ca nous prend quand même 2 heures ! Le jardin  zoologique et les ruines sont bien présentes, plutôt bien mises en valeur par des rhododendrons avec des fleurs roses énormes. Il y a quelques crocodiles (ou alligators) et des échassiers qui construisaient un nid. Les temples sont d’un intérêt modeste. Stèle sur Bouddha Nous prenons une photo de l’endroit où Bouddha fit son premier sermon devant cinq disciples qui fondèrent la première communauté monastique, c’est l’un des quatre lieux saints de sa vie. Le musée des fouilles entreprises après la redécouverte de la ville par les Anglais, entièrement détruite par les invasions musulmanes est franchement décevant mais à 0,5 Rs pouvait-il en être autrement ?.

Le retour fut encore plus épique, nous étions seulement un peu plus à l’aise. On s’arrête en chemin car l’on a crevé un pneu. C’est l’attroupement, les Indiens nous dévisagent à moins d’un mètre comme des bêtes curieuses. Il faut dire que Lyn est une grande blonde d’1m80. J’avoue que ma retenue cède un peu la place à de l’agacement. Russ profite de l’occasion pour acheter un affreux bouddha en pierres pour 6 Rs. On rentre finalement à 17h. J’ai donc raté la visite de la soierie. Je vais finalement acheter un peu de soie pour Maman et une pièce de soie un peu inutile mais brodée de fils d’or que je destine à Mamie (87 $).

Je n’ai plus le temps de visiter les temples, quelconques, essaimés au travers de la ville. C’est à chaque fois 1 Rs pour l’entrée, 2 Rs pour les chaussures, 1 Rs pour aller plus loin. Bon, je le ferai peut-être une autre fois. On part, toujours avec les mêmes acolytes voir les crémations qui ont lieu à 19h, c’est assez peu ragoûtant quand on voit dépasser un pied ou un bras qui est prestement remis dans le brasier mais ce n’est pas surprenant. L’odeur est nettement atténuée par l’encens, par le fait que l’on ne peut pas s’approcher, et par les effluves environnants liés à une ville comme Bénares.

Nous dînons très bien d’un pathi et d’un banana lassi (26 Rs), dans un restaurant populaire et animé au coin de deux grandes rues dont l’une débouche sur le Gange. Après le Molai Kofta d’hier, il me reste à essayer le Bang lassi très en vogue aussi. Alors que l’on revient à l’hôtel, on croise une noce. Bénares, étant une ville sainte, il est aussi populaire de s’y marier que d’y mourir. En tête, un groupe musical dont le but apparent est de faire le plus de bruit. Le cortège est accompagné d’une double rangée de cinq personnes (en général) portant des lampions modernisés. Ils ont en effet sur la tête, une caisse en bois soutenant deux longs néons placés en formes de V grâce à un té fiché dans le socle. Les personnes sont bien sur reliée entre elles par les fils électriques. L’alimentation de l’ensemble se fait par le truchement d’une batterie de voiture véhiculée dans une petite voiture à bras. Il y avait foule de cortèges en allant à la gare, où je me heurte, une fois encore, aux demandes de bakchich supplémentaire de la part de notre conducteur de ce matin. Il trouvait que le prix convenu n’était pas suffisant (120 Rs pour les 3). Désolé a deal is a deal ! Le Patna express part à l’heure, les ventilateurs des couchettes tournent et il n’y a que des touristes dans mon compartiment, comme quoi toutes les règles ont leur contre-exemple.

Khajuraho, 11/03

KhajahuroNous arrivons à 7h du matin avec seulement une demi-heure de retard. J’ai bu un tchaïe (2 Rs) et pris un cycleshaw (10 Rs) pour la station de bus pour Khajuraho. Durant le trajet dans un bus complet, on traverse de forts jolis paysages vallonnés, surtout en s’approchant de la ville. Je me suis promené parmi les temples aux sculptures érotiques, j’ai pris de nombreuses photographies d’un site bien mis en valeur mais dont on fait finalement vite le tour. La décoration sculptée est remarquable. De la base au sommet elle recouvre le temple de niches et saillants. Une imagination sans fin semble avoir guidé l’artiste qui a dépeint un monde plein de grâce. Ce sont des scènes de cour, processions, défilés militaires. Les nymphes sculptées aux postures provocantes soulignées par la triple torsion du corps. Les formes généreuses soulignent bien entendu les scènes érotiques (ou plus). Les sculptures sont quelquefois très explicites et imaginatives. L’entrée du site est gratuite car c’est vendredi (?). Et pour la même raison le musée est fermé. Comme je meurs de soif, je ne résiste pas à l’envie de boire un peu d’eau directement à une fontaine. Le système des pilules est un peu pesant. Deux heures pour avoir de l’eau dite potable mais qui a une forte odeur. J’ai finalement pris une chambre double luxueuse (50 Rs !) pour moi tout seul. J’en profite pour appliquer mon programme classique : douche, rasage, nettoyage et séchage des affaires. Le choix n’est pas pléthorique car Khajuraho n’est qu’un tout petit village où ne s’arrêtent que les touristes occidentaux. Tout est situé dans un périmètre de 500 mètres de coté. Il y a quand même quelques cycleshaws, mais c’est vraiment pour rigoler ! Résultat, il n’y a aucun bruit le soir. C’est très calme, devant mon plat de lentilles, tout en me faisant piquer par des moustiques, j’ai parlé avec un irlandais totalement allumé. Il voyage depuis 2 ans pour un budget mensuel ridicule. Il vit pour le moins cher possible : six mois en Amérique Centrale, en dormant dans les champs pour 1000 $ ! Le moins cher, voilà son credo. Apparemment des temples à Delhi offrent le gîte et le couvert. Pour moi, je devrai être à Udaipur. J’ai vainement essayé de téléphoner à British Airways. Bien sûr, je n’arrive à rien, comment l’imaginer autrement ? C’est déjà un miracle qu’un téléphone existe dans ce bled ! Qu’il marche relèverait du miracle doublé d’un coup de veine inexprimable ! Je suis un peu énervé car cette histoire de billet me pèse un peu. Je me demande dans quelle mesure, je ne vais pas débarquer en France après avoir fait seulement un aller retour en Inde. Il faut que d’une part, je puisse prendre un avion à Hongkong mais que j’aie une place de libre ! Je me défoule sur le n-ième quémandeur. Celui-ci voulait 1Rs, je lui ai répondu tout sourire : ‘Give me 1 Rs, I’ll give it back to you.’. C’est quand même fatigant, usant à la longue.

Je me suis mis en short pour la première fois aujourd’hui. Ce n’est pas tant qu’il faisait froid mais le respect des habitudes locales. Tous les Indiens sont en pantalons. De plus être en pantalon protège davantage de la saleté et de la poussière. Cependant, il faut bien que j’utilise mes trois shorts. Par ailleurs, dans le chapitre vestimentaire, il est maintenant évident que j’ai pris trop de t-shirt clair ou blanc. Ils se salissent dès qu’on les a mis ! Je me couche à huit heures pas à cause de la fatigue mais parce qu’il n’y a rien d’autre à faire. Et je me lève à 7h. Quelle nuit !

Orcha, 12/03

Panne de BusJ’ai vraiment dormi comme un roi. Je suis parti en bus pour Jhansi afin d’attraper le train de 17h. Malheureusement, le bus tombe en panne. Ca peut paraître étonnant car il n’était pas plus délabré que ce que j’ai utilisé auparavant. On s’arrête donc d’abord sur le bas coté de la route. Au bout de quelque temps, on finit par descendre un peu se dégourdir les jambes avec les Indiens. Heureusement, nous sommes à l’abri d’arbres, ce qui nous permet de ne pas trop souffrir de la chaleur. Nous finissons des biscuits et des cacahouètes avec des compagnons d’infortune, un couple d’anglais (John & Louise) et un belge (Bert). On essaye bien de se renseigner et de savoir quand la situation va évoluer. Il est très difficile de se faire comprendre et de comprendre la réponse. Le chauffeur a bien signalé son problème à des voitures qui passait par-là, évidemment il n’a aucune idée de l’heure à laquelle le bus de remplacement va venir. Les Indiens, eux, n’ont pas du tout la préoccupation de l’heure d’arrivée. Un certain fatalisme doit faire parti inhérente de leur culture. De toute façon, rien ne sert de s’énerver alors nous prenons notre mal en patience. Au bout d’un moment, on descend les sacs à dos du toit du bus. C’est une opération que l’on surveille toujours avec une extrême attention, car on veut toujours éviter les mauvaises surprises. De fait, nous allons nous-mêmes chercher les sacs. Une personne qui les détache du toit, une qui les réceptionne. Il n’y a pas foule autour de nous, mais c’est une habitude que l’on prend vite et auquel il vaut mieux se tenir. Finalement, un autre bus nous prend, il est encore plus sale que le précédent. Il nous conduit au dépôt des bus et de là, nous prenons un troisième bus. Le voyage a en fait duré près de 10h. Nous arrivons à la gare de Jhansi à 18h30 ! Paradoxalement, j’ai eu la douce impression pendant toute la journée que c’était un voyage merveilleux. Après Nowgong, on a notamment entrevu une extraordinaire église catholique gothique toute en pierres de taille. Etait-ce réel ? Le paysage traversé était très agréable. Des petits temples partout, des paysans en train de travailler leurs terres. Nous sommes même passé sur un barrage énorme et en arrivant nous avons entr’aperçu au lointain les tours d’un château perdu. A contre-jour, je ne pense pas que la photo soit très réussie. Mais cette apparition fait tellement penser au château oublié de la belle au bois dormant. Dans la journée, je me suis nourri au gré des arrêts de tchaïe (2 x 2Rs) et de samosas (Sorte de curry dans un beignet très bon). J’ai même acheté des biscuits secs, très secs que j’ai agrémenté d’un Pepsi (20Rs).

En arrivant, John pense passer la nuit à Orcha, car il ne pense pas pouvoir trouver de couchettes dans le train suivant de 21h55 pour Delhi. Je tergiverse un peu car dans la peur de temps que je compte rester en Inde, je n’ai pas vraiment le temps de perdre une journée ou deux. Finalement, tout le monde va pour coucher à Orcha. Après enquête auprès de la foule d’indiens assez intrigués qui nous entourent, il devrait y avoir un bus. Finalement, il n’y en a pas. Nous en sommes quitte pour prendre un rickshaw. Celui-ci est construit sur la base d’une automobile transformée en tricycle, c’est assez étrange ! La base permet de rentrer à 6 dedans : deux devant à coté du conducteur et quatre derrière. En fait avec tout notre barda (sac au dos, paquets, etc.), nous sommes rentrés à plus de treize. Il y en avait quatre devant, le conducteur touchait les pédales sur le coté et le reste derrière assis sur les sièges soit sur le marchepied. Comme dit Bart, si dans une boite il y a place pour six cubes, ils en mettront au moins sept. Nous arrivons sans encombre dans un endroit charmant, un village médiéval avec son château, il y a quand même une mosquée pour bien faire voir que l’on n’est pas en France. La rue marchande pavée avec les échoppes est absolument exquise. On ne rencontre aucun touriste, ce site a l’air préservé. Nous dînons d’un très copieux Thali (15Rs) très bon marché que j’agrémente de 3 Pepsi (3 x 6Rs) C’est une bonne méthode pour tuer tous les parasites potentiels et pour se rafraîchir. Le taxi nous a coûté 6Rs et la nuit dans un dortoir 25Rs. Le dortoir semble être un ancien couvent avec vue sur un patio et de l’autre sur le château qui est même illuminé la nuit ! C’est vraiment féerique, d’autant plus que la ville semble propre. C’est magique et reposant : la musique, les appels à la prière.

Ayant lu dans le Lonely Planet l’histoire d’un voyageur ayant tout ‘perdu’ dans le train, je profite de cet arrêt pour répartir de l’argent dans tous mes sacs, un peu dans la pharmacie, un peu dans le sac au dos, beaucoup dans la banane, etc. Je fais les comptes, j’ai donc dépensé 400$ en 11 jours.

Delhi, 14/03

Chateau12 Rs pour le Pepsi, 27 Rs pour la nourriture, 5 Rs pour le musée et 6 Rs pour les cartes postales. La visite d’Orcha est superbe, les peintures sont d’une fraîcheur malgré leur âge. Promenade le long des fortifications, dans les champs, à la recherche de différents temples (?) ou tombes (?), je passe une matinée très agréable. Encore un Thali, je remplis ma gourde d’eau, j’achète pour 3 Rs de bananes et je dis au revoir à mes compagnons que je quitte avec un peu d’envie. J’aurai bien aimé pouvoir faire leur trek en remontant le Cachemire, pour entrer en Chine et redescendre vers le Vietnam par la route de la soie. Ca semble passionnant, malheureusement, mon emploi du temps serré ne me le permet pas. Mes compagnons se donnent en effet rendez-vous dans quatre mois à Srinagar. Bon, avec 100 Rs, j’arrive à prendre un rickshaw pour Jhansi et même à prendre mon billet de train. Pour l’occasion, j’ai joué à l’Indien de base. Le guichet délivrant les billets est en effet inaccessible, il y en effet un amas de personnes poussant toutes dans la même direction en vue d’obtenir le précieux sésame. L’idée de queue et d’ordre étant définitivement bannie, je me jette moi aussi dans la mêlée, je me fraie alors un chemin à grand coup de sac à dos. J’obtiens avec succès et fierté mon billet mais je ne comprends pas bien la somme demandée et tout à ma joie d’avoir le billet, je perds les 10 Rs de monnaie.

Je ne suis pas seul dans ce train. Une famille d’indiens monte aussi. Je refuse poliment leurs bonbons et j’assiste étonné (on l’est toujours !) à l’installation de tout ce petit monde. Les vingt paquets sont disséminés dans vingt endroits différents. Mais, ils sont aussitôt déplacés pour reprendre un troisième place. Pendant ce temps-là, les personnes effectuent aussi des rotations de places pour finalement se stabiliser sur deux bancs face à face. Quelle perte de temps et d’énergie ! A l’arrivée, je prends un rickshaw (2 Rs) pour le Main Bazar où je trouve à dormir dans un dortoir (40 Rs). Les Français que je trouve sont bien disjonctés.

Lundi 15/03

Je m suis levé très tôt pour aller acheter le billet de train pour Udaipur. Arrivé à New Delhi Railway Station vers 7h30, après 15 minutes de marche, là j’apprends, après avoir fait la queue au Tourist Booking Office que le billet ne peut être pris à partir d’ici mais de Old Delhi. J’y vais donc, je vais la queue depuis 30 minutes (il est 9h30) lorsque j’apprends que le système de réservations par ordinateur est arrêté pour le Cheetak Express qui part à 13h00. Au guichet 20 où l’on m’a dirigé pour prendre le billet en manuel, on m’annonce que les derniers billets ne sont vendus que deux heures avant le départ, il faut donc que je revienne faire la queue au même guichet pour acheter un billet. C’est assez ubuesque, non ?

En cherchant un bus pour aller sur Conaugh Place, je termine la cinquième banane (4 Rs). Du coté du Red Fort, je prends au vol le 731, je m’arrête près de British Airways, il est 10h30 et je suis passablement énervé car je fais le deuil de mon billet de train, le garde qui me fouille achève de m’exaspérer. Enfin, j’apprends que j’ai un billet sur la CAAC au départ de Hong-Kong pour me rendre à Pékin, le 28/03. Finalement, ceci constitue une vraie bonne nouvelle. Allez, je n’ai pas perdu totalement ma matinée. Dans la foulée, j’engloutis un Wimpy, un coke et même un Mango shake, pour 50 Rs. La somme est astronomique ! Je rentre tranquillement vers mon hôtel. En route, je m’arrête dans une parmi tant d’autres Tourist Travel Agency à côté de la station de chemin de fer. Je prends donc un Luxury bus le soir à 17h30 pour Udaipur (250 Rs). Enfin, en rentrant, je me promène devant les échoppes et j’en profite pour acheter un shampooing que j’avais oublié à Khajahuro, et un autre savon. Je prends deux aspirines, car je me sens un peu patraque et je m’allonge pour me reposer un peu. J’en profite pour admirer la lenteur de travail de 2 sikhs qui arrivent finalement à coller le dessus en Formica d’une table en deux heures. C’est un rythme de travail éreintant. Bon, une fois rassemblées mes affaires, je sors lentement du Main Bazar. Il y un monde fou qui déambule dans les rues. En marchant, je vais outrageusement plus vite que le plus vif et habile des rickshaws. Je m’approvisionne au passage d’un paquet de sweet (10 Rs), puis je suis pris en charge par un pre paid rickshaw pour aller au départ du bus vers Old Delhi. Nous mettons une heure, montre en main pour faire 3, 4 kilomètres. C’est un énorme embouteillage ! Départ en car, arrêt pour un dal, chapati, coke (18 Rs). Je dors très mal, les sièges sont raides comme tout, ils s’inclinent mais laissent finalement peu de place pour les jambes. De plus, l’Indien, à mon côté, tousse tant et plus, sans se soucier de mettre sa main devant la bouche. Il s’est d’ailleurs presque couché sur moi, pour aller cracher par la fenêtre, sans un mot d’excuse. Ça m’énerve ! Bon on se dispute un peu le peu de place pour dormir... Soudain, je me rends compte qu’il dort par terre, entre les deux rangées de sièges, dans le cacahouètes, la poussière et les crachats ! Enfin, cela me permet d’essayer de pouvoir dormir, ce qui n’a rien d’évident. Le bus fait un bruit de ferraille et avale la route à grande vitesse sans le moindre souci de l’état de la route. Les cahots sont donc incessants et plutôt violents. Tout le monde à l’air de dormir, moi c’est par grande intermittence. Pas le pied...

Je vais revenir sur cette histoire pas ragoûtante de crachat. Il faut savoir que tous les Indiens, ou du moins beaucoup, achète une espèce de tabac à chiquer. Cela se vend dans des petits sachets en plastique et c’est quelque chose qu’ils mâchouillent presque tous (femmes et hommes) et qui leur fait expectorer par terre des crachats de couleur orangée.

Udaipur, 16/03

Première constatation, le Rajasthan est beaucoup plus sec. On remarque des traces d’érosion apparente sans doute dues à des pluies violentes. Il y a des puits qui utilisent des tranchées en pente douce pour amener l’eau là où il faut. A 70 kilomètres d’Udaipur, il y a des marbreries sans fin. Nous arrivons finalement à 18h45. Je me suis longuement promené dans la ville après avoir trouvé pension au Lake Ghat Guest House pour 40 Rs. Ce qui me permet d’avoir une belle vue sur le lac Pichola. Le tourisme est très développé dans cette ville, j’ai vu de nombreuses devantures de magasins et d’échoppes avec de longues descriptions en Français et Allemand. Le centre ville est relativement petit, comparé à Bénares. Je me suis longuement promené et fait quelques achats. Des saris pour les filles (200 Rs). J’ai aussi jeté mon dévolu sur une K7 de musique indienne (22 Rs), dans une minuscule échoppe, j’ai essayé de ramener un échantillon représentatif des sonorités locales. Une idée que je compte mettre en pratique dans les autres pays que je vais visiter. Par ailleurs, sur le marché, j’ai négocié une noix de coco (4 Rs) et deux samosas délicieux (2 Rs, l’unité). Pour faire bonne mesure, j’ai aussi bu un tchaïe (2 Rs).

Centre Ville d’Udaipur

Grâce au Lonely Planet, je me suis écarté du centre ville et j’ai profité du plan pour rechercher la gare. Après une marche plus longue que prévue (3 kilomètres au moins) mais finalement assez directe, je suis arrivé à acheter directement mon billet de train pour Jodhpur (53 Rs). Je pars seulement le lendemain à 17h25 pour une arrivée autour de 8h00 le surlendemain pour me ménager une nuit tranquille dans un ‘bon’ lit afin de me reposer.

J’ai acheté une bouteille d’eau (6 Rs) car j’avais très envie de boire de l’eau très fraîche et trois pellicules (95 Rs). Je venais de visiter Le palais (26 Rs) qui domine la ville et le lac. C’est superbe, j’espère que les nombreuses photos que j’ai prises en ramèneront une trace de cette visite. Je ne regrette pas trop de ne pas avoir été dans l’hôtel qui est sur l’île du lac (c’est l’hôtel de ‘James Bond’). De loin cela ne paraît pas si extraordinaire et de plus il serait comble d’une année sur l’autre. Il fallait impérativement réserver.

Mercredi 17/03

Aujourd’hui, j’ai paressé au lit, après la bonne douche du soir. J’en ai profité pour écrire un peu de courrier pour utiliser les timbres que j’ai achetés hier (30Rs).

Amusant, ces marchands de bijoux en argent qui les vendent au kilo. Il y aurait peut être des affaires à faire si on s’y connaît un peu, ce qui n’est pas mon cas ! Je me promène dans les bazars avec l’intention de me repérer. Ce n’est pas aussi simple que cela puisse paraître. Je retrouve le marchand de noix de coco d’hier et j’en profite pour acheter deux noix de cocos et des bananes (16 Rs). Je m’offre quelques snacks sous la forme d’un samosa et d’un jula que j’arrose de l’inévitable tchaïe (10 Rs). Même si je donne l’impression de succomber au charme de faire mon marché, je reste en fait extrêmement prudent. De fait, je ne me nourris que de produits frais enveloppés (que ce soit les bananes ou les noix de coco) ou de cuisine locale dont la cuisson assure que les germes sont censés être moins virulents et les produits sont frais car tout le monde en prend donc il n’y a pas de stock.

J’ai même retrouvé la poste centrale par un chemin différent, ce qui me permet d’envoyer mon courrier en vérifiant bien qu’il soit composté. Sur le chemin du retour, je craque sur un autre tissu imprimé (40 Rs) à croire que les paréos constituaient une arnaque supplémentaire. Enfin, à force de traîner dans la vieille ville, j’ai fini par acheter des milliers de choses. Ceci me force donc à changer encore 30$. Ceci me permet d’acheter dans la foulée une jupe (150 Rs) et une miniature (250 Rs). Il faut vraiment que je parte sinon je vais finir par acheter la ville entière. Pour faire le point financièrement, j’ai donc dépensé en 3 semaines 320$ donc environ 120$ de cadeaux.

Pour l’instant j’attends pour aller à la gare qu’il soit 16h. J’ai acheté une grille souple au bazar pour mon sac au dos. Cette grille mise à l’intérieur du sac doit empêcher que les objets tombent du sac si une personne malveillante venait à le lacérer. Cependant, pour éviter que je m’écorche les mains sur les bords de la grille, je compte la recouvrir de tissu. Je suis heureusement parti de Paris avec un torchon qui me permet de terminer ce bricolage. En attendant, je paresse au pied d’un Ghat, les pieds presque dans l’eau.

Hier, je me suis régalé d’un chicken tandoori mais j’hésite à acheter des mangues et autres fruits exotiques. Les mains deviennent très collantes si on les pèle et je ne pourrais sans doute pas les manger avec la peau ! Finalement, le train arrive. Un délicieux train à vapeur qui mettra 14h pour relier Jodhpur. Mais c’est vraiment une bonne façon de voyager car il y a maximum de touristes qui utilisent les couchettes de seconde.

Jodhpur, 18/03

Bien, j’ai rencontré deux Américains. Ils ne sont pas sur le même budget, donc j’ai un dépensé un peu plus que normal, mais d’un autre côté c’est bien agréable d’avoir de la compagnie pour parler un peu. Etre seul c’est quelquefois un peu dur… Enfin, on est arrivé juste à l’heure, à huit précises du matin. J’ai directement pris mon billet pour Jasaïlmer. Je suis revenu à la gare car le guichet pour les tickets est 500 mètres à droite de la gare, enfin je mets mes affaires à a consigne pour 2 Rs la journée.

FortPuis, je prends un bon petit déjeuner pour commencer la journée (20 Rs). Il est très bon avec beaucoup de thé, le pourboire est de 5 Rs et compense la modicité du prix de base. On se dirige vers le fort, en marchant pour y aller, on a une jolie vue sur la ville. Le fort est très impressionnant, les murailles surtout. La visite est agréable (30 Rs + 10 Rs) pour le guide. On visite des appartements princiers assez richement décorés, des collections d’armes et de costumes. On voit des nacelles pour les promenades des princes sur éléphants. Il faut aussi retenir la belle salle du couronnement.

Déjeuner dans un restaurant chic (25 Rs) vers 2 PM, on y reste à discuter jusqu’à 5 PM, on parle de choses et d’autres autour de nos expériences de voyage. Puis, je pars tout seul dans la vieille ville, je prends des photos amusantes dans le but de finir mon rouleau. J’ai malheureusement manqué la photographie d’un troupeau entier de biques se promenant dans la ville. La vieille ville est vraiment superbe, vraiment jolie, très amusante avec les petites ruelles, très belle avec cette couleur bleue. Vraiment, j’ai apprécié, alors … ce doit être extraordinaire. Je suis entré dans l’église. Une église de style anglais en bonnes pierres de style gothique (du 19ème siècle), c’est assez en décalage avec le reste. J’y suis resté une demi-heure à déambuler dans cette atmosphère européenne

Retour à la gare, je prends un Thali et un Coke (15 Rs) puis une douche (Là j’avoue ne pas comprendre mes notes !) et j’attends le train. Cela me fait rappelle, je ne sais pas par quelle association de pensée, qu’hier, j’ai vu à Udaipur une maison construite autour d’un arbre. Je n’ai pas pris de photos car des gens semblaient prier autour de cet arbre. Bien sûr, impossible de comprendre car difficile de demander.

Bon, il y a eu des bombes à Calcutta et à Bombay. Delhi seems to be very tense. Le problème est que je dois absolument y être pour mon vol du 22. J’aimerai passer à l’auberge de Jeunesse pour le cas où des lettres seraient arrivées. Sinon … Si je peux aller à Jaipur, ce serait super mais je pense que ce sera dur de tout faire vu le temps qui me reste! J’arrive le 19 à Jaisalmer et je pense y passer une nuit, ça fait départ le 20 arrivé le 21 au matin à Jodhpur. Bon, ces américains, du moins Steve, sont totalement différents des autres touristes, même américains, que l’on croise habituellement. Un hôtel à 150 Rs, des billets en première classe (250 Rs), etc… ne leur font pas peur. Il va voler de l’Inde au Népal alors que pour 200 Rs on va de Bénares au Népal ! Enfin, c’est un voyage planifié à partir des pays industrialisés et donc loin des réalités locales. C’est un peu comme moi. Par exemple, il n’a jamais rien mangé de produits dans la rue (!), Bon enfin, j’arrête là la liste des différences.

Jasaïlmer, 19/03

Détail du palaisNuit dans le train très agréable. Hier soir, on a pris la douche dans la retiring room de Jodhpur, c’est très agréable de se sentir propre. Le désert … des grandes étendues de sable, bien que le soleil soit à peine levé, je ne trouve pas cela aussi extraordinaire que cela. Pour l’instant, je préfère le Rajasthan rocailleux à celui sableux. Enfin, c’est assez amusant de voir le train rouler au milieu de nulle part, avec ces grilles aux fenêtres si caractéristique. Je descends dans une chambre (50 Rs) et j’achète une carte postale (6 Rs), je passe à la poste pour en envoyer quelques-unes unes.

Ceci étant, la chaleur aidant, on ralentit le rythme. Déjà, il est quasiment impossible de sortir en plein soleil à 2 PM (ce qui est somme toute assez logique, mais je rappelle que je n’ai jamais vraiment été écrasé par la chaleur. J’ai même eu froid le matin à Delhi). On reste à l’ombre et on se désaltère. De toute manière, je n’avais pas une réelle envie de faire un Camel Safari en plein soleil ! Nous prenons un dîner très agréable sur une terrasse, le long du fort (40 Rs).

 

Samedi 20/03

Petit déjeuner (27 Rs) vers 10 heures et visite du fort (5 Rs), j’attends Brad pour le déjeuner. Il part à 2:30 PM pour une balade de deux heures et demi dans le désert … très peu pour moi. Moi, cette après-midi, je vais traîner et lire un peu. Enfin, je vais me lézarder un peu, pour changer et prendre un peu mon temps en attendant le train de 21 heures. J’ai vagabondé dans les bazars puis je me suis dirigé doucement en direction de Sunset View pour apprécier la vue d’ensemble sur la forteresse. La vue est plaisante, je suis ensuite tranquillement rentré vers l’hôtel où j’ai acheté une bouteille d’eau bien fraîche pour me désaltérer. Enfin, je prends une douche réparatrice, et je fais une dernière bronzette sur le toit du Paradise Hotel. Je dîne d’une omelette et d’un lassi (19 Rs).

Jodhpur, 21/03

Je me suis coltiné une bande de toutous dépenaillés qui n’ont pas voulu s’endormir avant minuit. Ils se racontaient leurs saouleries au bang lassi et admirant leur changement d’attitude et leur nouvelle maturité, par exemple: avant, je ne fumais pas, maintenant je fume (extraordinaire, non!). Ou ils sont cons ou ils sont jeunes, voire les deux! Vraiment j’ai bien cru que j’allais exploser en leur signifiant qu’ils faisaient exactement ce qu’ils ne tolèreraient pas chez eux. Enfin, j’ai préféré essayer de m’endormir en me promettant de les réveiller mais je me suis finalement dit que la mauvaise éducation n’était pas forcément pour tous. En parlant de dépenaillé, je tiens à préciser que je fais relativement attention à mon apparence, un des seuls conseils de Papa était de ne pas être complètement négligé (rasage, etc…), je prête donc une relative attention à mon look. Sur ce, je me promets d’écrire à Joël pour lui faire part de mes impressions. J’ai déjeuné comme un roi, le menu se composait de: Plain Rice, Mix vegetables, Lemon Juice and Tea Pot, le tout pour 32 Rs (pourboire inclus). Le restaurant est en remontant sur la droite de la gare en continuant après le bureau des réservations. Après deux croisements, un angle droit, l’autre une fourche, c’est une bonne adresse. Ce matin, le train est évidemment arrivé en retard (15 minutes), je me suis précipité à la consigne et suis arrivé à la fin de la messe anglaise (je n’y comprenais pas grand chose à cet anglais). Bon il est 8:45, la messe suivante n’est pas à 9:00 comme prévu sur les panneaux mais à 10:30. Qu’à cela ne tienne, j’attendrai, c’est une véritable philosophie de patience. Papa y perdrait son latin! Vers 10:30, la messe commence, évidemment, je n’y comprends rien et je ne peux même pas participer aux chants car je ne peux rien lire, c’est incompréhensible. J’essaye de savoir plus ou moins où l’on en est: première et deuxième lecture, ça va à peu près, je situe puis deux personnes, genre mariage s’avancent devant le prêtre qui fait un long laïus. Après quelqu’un de l’assemblée fait un grand baratin, je suis un peu perdu... un mariage comme ça sans fioriture. J’attends quand même avec amusement, le moment du ‘you may kiss the bride’ ou équivalent en indien ‘ ¤ N Q c b ^ ’ ou approximativement. Mais rien n’arrive et le couple repart à sa place, là j’aurais du me douter que j’aie raté manqué quelque chose. Enfin, il y a une quête, ce qui est normal, toujours pas d’eucharistie, puis le prêtre part dans un long prêche, je suis perdu, on est bien dimanche, credo, gloria et notre père, quid ? Et le sanctus, y too, et il parle ce bon prêtre, il se désaltère même un peu, il parle encore, cela n’en fini pas. Bon voilà, l’heure de messe arrive, encore un chant (pourquoi pas ?) et puis blablabla en respons et soudain tout le monde d’un commun accord se lève. Je reste interdit ! Que se passe-t-il ? Alerte à la bombe ou autre ? Eh non ! La mesa e finita. J’en suis comme deux ronds de flanc. C’est une messe romaine catholique ?

En aparté, l’idée d’un voyage me revient, plus j’y pense, plus j’apprécierai de le faire: Karakorum Highway, Tibet, Népal et Vietnam: 3 à 5 mois de trek dans l’Himalaya, cool !, non ?

Enfin, je décide qu’après plus de trois heures et demi dans une église, j’ai fait de mon mieux! Je pars réserver mon billet pour Delhi, bien me prend car c’est fermé après 13:45. Malheureusement, cette histoire de messe sans fin me coûte d’être en liste d’attente (50ème en plus). Autant dire que je vais dormir avec mes bagages enchaînés à moi, cool ! En effet, je risque de ne pas avoir les billets me permettant d’être dans les wagons de touristes. Enfin, je me rassure avec un bon gueuleton, il est 2 PM et il faut attendre 9 PM. Je pense donc qu’en prévision de la charmante nuit que je vais passer, je vais aller lire, me reposer dans les salles d’attente. Par ailleurs, je trouve que je fais de belles économies. En effet, malgré l’achat du billet de train (108 Rs), de ce repas gargantuesque et de la quête (5 Rs), il me reste plus de 150 Rs ! Donc je vais essayer de dépenser 50 Rs dans un souvenir. Bon, je réserve 10 Rs pour le Thali de ce soir et 5 Rs pour un Cold Drink, j’ajoute 2 Rs de consigne et 10 Rs de fruits, il faut donc conserver 30 Rs pour la journée et 100 Rs pour demain ! Crésus ! Surtout que je compte user et abuser des bus de Delhi, à 2 Rs la course, j’ai de quoi ! J’irai aussi faire un tour aux emporiums pour voir de combien je me suis fait arnaquer tout au long du voyage avec les divers souvenirs que j’ai ramené. La cantine de la gare est encore le meilleur endroit où manger pour pas cher. Bon, la poste est ouverte le dimanche à Jodhpur, mais il faut mettre 1 Rs de plus sur la carte postale (!?). A part ça, j’ai terminé : ‘Toujours Provence’ que Brad m’a passé, amusant mais simple. Le dîner n’est qu’à 7 PM après, il va falloir que je me dépêche pour me laver  ! (seulement deux heures) 20 Rs dont 2 Rs de pourboire, quand les personnes ne demandent pas et qu’ils sont sympathiques, je donne plus normalement … D’autant que j’ai déjà plein de petite monnaie … quand je relis cela, je me demande si j’ai bien fait de donner un pourboire, ils ont du penser: ‘Encore un touriste plein aux as !’

Delhi, 22/03

Je croyais avoir déjà pris des notes sur la journée, mais non. Bon le train est parti quasiment à l’heure. J’ai rencontré un mauricien qui fait ses études de chirurgie en Inde. Il était très à cheval sur les principes et n’appréciait pas du tout que des Allemands sans réservation squattent dans notre voiture. Enfin, personnellement, j’ai eu ma réservation malgré la longue liste d’attente et sans backshish. Miracle du tourisme, il y a un quota par train d’où un certain passe-droit et pour une fois que ça me sert.

Arrivée à Old Delhi avec une heure de retard. Pour moi, cela ne compte pas, vu que je dois attendre jusqu’à quatre heures du matin! Enfin, je me dirige vers le Red Fort, j’attends un bus 731 mais rien n’arrive, je prends le bus 102 (?) qui va à Conaugh Place. Là, mon idée première est de faire attention à l’argent car j’ai acheté un jeu de cartes (15 Rs) et la couchette a coûté un extra de 31 Rs. Il me reste 60-70 Rs, et il faut que j’aille à l’aérodrome. Je cherche d’abord le bureau de poste pour la dernière lettre à poster et en même temps une banque pour changer 20 Francs pour environ 100 Rs de façon à avoir un peu de marge financière. La poste je la cherche en tournant indéfiniment et la banque pour l’argent aussi, ni la Citibank, ni les autres. Enfin, je tombe sur la poste. J’ai fait vingt fois le tour sans la voir, je laisse ma lettre, puis juste à côté, il y a l’American Express, je rentre avec 20 FF et je ressors avec 105 Rs en plus. De là, je vais déjeuner chez ‘Paul’ (24 Rs inclus le pourboire), je me régale: Pulao, Riz, 2 Chapati et Tchaïe. Je sors, il est 3 PM, comme je n’ai rien à faire, je vais voir British Airways pour voir si le vol a changé d’horaire et pour le bus pour l’aérodrome. Il est 6 PM, le vol est OK, le bus sur Janpath après être descendu sur Janpath, je remonte, après le Wimpy, je trouve mon bonheur pour 22 Rs. Résultat, il me reste plus de 120 Rs. Et comme, j’ai de l’argent, je le dépense: 5 Rs de cacahuètes, 100 Rs de ronds de serviette, 14 Rs (dont 4 Rs de pourboire) en rickshaw pour aller de Old Delhi vers Conaugh Place et enfin 2 Rs de consigne à la gare de Old Delhi.

Bilan financier

Le bilan est de 200 US$ (Traveller Check) et 70 US$ (Cash).


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