On peut voir les photos de différents endroits de l’Inde.
Comme idée des prix, le taux de change est environ de 3000 Rs pour 100 US$, ce qui fait la roupie (Rs) a un peu moins de 20 centimes ou 5,3 Rs pour 1 franc.
Bon, on se fait toujours arnaquer en arrivant dans un pays, le tout est de savoir de combien, 175 Rs + 50 Rs pour le taxi. Mais cest vraiment loin de laéroport. Il fait à peine chaud, avec mon seul chandail cest largement supportable. Cest en tout cas beaucoup moins moite que lors de mon arrivée à Manille, il faut dire que, à Manille, jétais arrivé en plein mois de juillet à 14h et des poussières alors quici je suis arrivé à 4h du matin ! Je dors tant bien que mal sur un banc dans le hall de lauberge de Jeunesse.
8h45. Il fait meilleur ! Jai pris un scooter pour 10 Rs, qui me dépose un peu au milieu de nulle part, lodeur et lagitation me rappellent un peu Manille. Je suis extrêmement prudent et me risque à deux photos. Jhésite à faire quoique ce soit ! Il faut pourtant que je mange quelque chose. Pour linstant je nai quune envie cest de partir, jattends donc à British Airways pour fixer la date de mon départ de ce pays.
Je me déplace, il est vrai, avec le guide VISA qui est tout sauf ce quil faut pour un back-packer. Sur ce qui est la Conaugh Place, je me fais délester de 200 Rs par un diseur de bonne aventure. Je suis bien énervé après cela mais soulagé de ne plus lavoir sur mon dos. Vraiment, le nouvel arrivé est trop repérable dans ces pays.
Bon, il est 15h15. La journée a été très dure. Prise de contact assez malaisé. En voulant aller au Fort Rouge, je me fais amener après force marchandage pour 5 Rs à tout sauf au bon endroit. Là dessus, je prends la décision daller visiter le bazar et, parti là-dedans, je voulais faire court mais en même temps ne pas faire demi-tour ni me promener dans des ruelles sans circulation pour éviter les agressions. Comme si les personnes pouvaient se rendre compte du fait que jétais perdu ! Dans de petites ruelles où les mêmes échoppes minables se suivent, il est absolument impossible de marcher sans se heurter à des scooters ou autres engins motorisés. Jai bien cru que je ne sortais pas de ce p... dendroit et au lieu de couper pour me rapprocher du Fort, jai fait une immense (?) boucle pour finalement ressortir à 20 mètres de là où jétais entré. Jai donc dû finalement marcher jusquau Fort en refusant consciencieusement toutes les propositions des pousse-pousse. Pour cela je marchais astucieusement à contre-courant de la circulation. Assez darnaques ! Le Fort Rouge est une immense citadelle de grès rouge (logique) protégée par des murs hauts de 20 mètres. On rentre par la porte Lahore. La porte franchie on accède à linévitable marché de souvenirs sans grand intérêt. Je traverse un certain nombre de pavillons privés qui constituent autant de souvenir dun passé doré. Une des salles devait avoir le plafond en argent massif, une autre le plafond couvert de pierres précieuses.
Jai vainement cherché comme aux Philippines un 7eleven ou un supermarché local pour me nourrir, ils sont apparemment inconnus dans les zones que je traverse. Je nai vraiment pas osé marrêter dans un de leur boui-boui dénième zone dans la rue. Bon, là je commençais sérieusement à gamberger. Je me rabats finalement sur un fast food Wimpy local. Le burger est simplement juste. A peine de quoi se nourrir. Cest quand même le gros problème. Je ne peux pas acheter nimporte quoi nimporte où ! Donc je mange peu !
Jai profité de cette première journée pour acheter des pellicules (250 Rs), des cartes postales et des timbres (10 + 150 Rs). Jai aussi visité la mosquée où lon paye pour retrouver ses chaussures à lentrée de nouveau après la visite. Ca na pas grand intérêt à part cela.
Tout le monde klaxonne tout le temps, cest réellement bruyant et poussiéreux. Quand je me suis promené dans le bazar je nai pas osé prendre des photos. Maintenant, ça va mieux, dabord je reconnaîtrai (?). A certains moments, jétais réellement perdu ne sachant pas où diable pouvait être la sortie de ce truc. Un peu de stress, mauvais pour les ulcères. Ca va mieux maintenant, jen rigole presque, pas encore.
Pour en revenir à la première journée : Larrivée à 4h du matin me permet de découvrir que dans la rue, il ny a que des vaches, des chiens et des militaires. Lénorme avantage des derniers par rapport aux précédents est quils parlent mal langlais mais cest mieux que rien. Encore heureux que jaie eu ladresse précise de lauberge de Jeunesse sinon, on y serait encore, mais en tâtonnant un peu on y est arrivé. Etonnement, elle ma ouvert. Chouette, je commençais à ne pas être très frais. De plus la chaleur toute relative de la nuit 10-15°C me glaçait gentiment. Et après un peu de sommeil sur la table se déroulait la journée cauchemar précédente.
De cette présente journée, je nai pas parlé, pourtant il y a des choses à raconter. Je décide quau train où vont les choses, la marge est inutile si je veux tout raconter. (Javais pris un vieux cahier à spirales comme road-book). Autre surprise en allant chez British confirmer (?) les vols, japprends que le Hongkong Pékin est fully booked ! (1 vol par semaine) et de toutes les manières, je ny ai pas droit car seuls vols Hongkong Pékin de British au départ de Londres peuvent me permettre darriver à Pékin. Ce sont les seuls que je pourrais prendre car en vertu daccords économiques, il est interdit de monter au cours du stop&go pour continuer sur Pékin. Et je me vois mal repartir à Londres pour arriver à Pékin. Cela protège les compagnies locales de transport. Mon billet était donc invendable de la part de Paris, il faut donc que de Delhi, ils téléphonent au siège pour résoudre le problème. Me voilà bien arrangé.
Bon, jai pris mon billet (de bus) pour Agra, jen ai souqué de cette ville (Delhi). Je ne sais pas trop doù va venir le bus qui compte me prendre, mais jespère avoir compris. En effet, le bus fait le ramassage des différents voyageurs (sils sont sur le trajet) avent de prendre définitivement son chemin. Je suis pile et même en avance sur lhoraire (10 min). Je marche, courre entre les deux auberges distantes de 500 mètres, qui sont pour moi les points potentiels où le bus peut sarrêter. Avec le sac à dos, ça fait un peu de sport. Rien ne vient malgré de nombreuses fausses alertes prenant la forme de bus allant dun point X à un point Y, impossible à décrypter car tout est en langue locale ! En désespoir de cause, je prends le bus 620, jarrive au booking office à 7h. Là, je prends un rickshaw (Le rickshaw est un scooter sur lequel on a bricolé à larrière une banquette recouverte, cest une sorte de petit jeepney de Manille) négocié à 20 Rs pour aller à une station service quelque part. Et de là mon bus devrait me prendre vers 10h. Après avoir un peu discuté à droite et à gauche, japprends que mon bus ne viendra plus car il est déjà parti, je reviens donc à Conaugh Place en ne prenant pas un illusoire 460 (conseil des indigènes) mais en sautant au vol dans un bus marqué du nom de la place (chance). Je paye 5 Rs et me revoilà sur les lieux du crime. Là, je mexplique et le billet est déplacé pour le lendemain bien quil ne puisse être ni repris, ni échangé. Je sors assez content de ma négociation ! Il est 10h40, je passe à BA et ils prennent toutes les références possibles, rendez-vous laprès-midi. Je rentre à lAdJ (Auberge de Jeunesse) après South Lane Rd, Mon Kuti, larrêt Chakyarrak ou approximativement par le 620. Là je trouve quand même un lit car jétais encore check in et pas check out. Cest incompréhensible mais cela me permet de dormir un peu. Vers 14h30, je vais voir le musée national. En principe, les collections couvrent l’essentiel des populations qui se sont succédées sur le territoire de lInde. De plus sont exposées quelques pièces d’art pré colombien et occidental. C’est intéressant, mais le nom de la divinité et une date cest un peu just pour tout comprendre. Enfin il y a une très belle salle sur les monnaies et une autre sur la navigation. Quelques photos immortalisent cette visite. Retour à BA 17h, puis au Wimpy (67 Rs) et enfin de nouveau lAuberge de Jeunesse (40 Rs pour la nuit et le dîner). Douche brûlante et dîner, à demain 6h00, il faut que jécrive des lettres et des cartes.
Ouah ! Jai discuté à nen plus finir sur tout et sur rien avec Petr, un hollandais et une fille dAllemagne de lEst venue étudier le sanskrit (à quoi ça peut servir ?). On a parlé dans le désordre de la CEE, la Yougoslavie, lETA, les Brigades Rouges, la démocratie, les communistes. Cétait marrant. Il est 23h30.
Après mêtre levé comme il fallait le bus est arrivé vers 8h, attendu depuis 6h30, jai encore angoissé et cru lavoir raté. Jai même téléphoné et faillit demander le remboursement du billet (conseillé par le responsable de lAdJ). Le trajet est très dépaysant, on double des chariots tirés par des chameaux. On passe dun côté à lautre de la route dans le but avoué daller plus vite en slalomant entre les obstacles mobiles et immobiles. On fait un arrêt inattendu mais visiblement programmé dans une gargote sur le bord de la route. Je déguste une Omelette végétarienne et un thé pour 24 Rs. 6 heures plus tard, on arrive au Red Fort, il est 13h30. Quand je pense que ce billet est aussi vendu comme une excursion dune journée ! Les autres personnes visitent le Fort et le Taj Mahal en 1 heure et après cest le trajet de retour ! Je suis assez content, pour linstant jai trouvé un guide pour 30 Rs/jour et une chambre à un prix indéterminé (!) mais faible. Cest conseillé par le Lonely Planet alors cest peut être bien. Dîner avec Ricky, mon guide, dans un restaurant assez bon. Je me demande comment je vais pouvoir men débarrasser, je le trouve un peu pesant. Jai une impression de malaise quil déguise par des No problem entrecoupés de quelques mots baragouinés en français.
Je suis bringuebalé de lieu en lieu mais jamais là où je veux vraiment, résultat, jai perdu laprès-midi. Jusquà 21h, je nai rien fait. La seule bonne chose est que jai une chambre pour 17 Rs par jour, le seul ennui, cest que je suis supposé rester 6 jours (et 6 nuits). Or je nai pas tellement envie de supporter un guide si collant tout le temps. Un de ses amis, par contre, est plus sympathique, plus effacé aussi. Jai beaucoup parlé avec lui durant cet après-midi. Il est musulman, sappelle El Sad ou Sadhou. Le plus pénible, cest quand ils parlent entre eux en hindou. Je reviens juste de chez un autre ami où ils buvaient et fumaient de multiples cigarettes entre eux devant la T.V. Cétait passionnant (dérision). Pour me sauver, je dis que je ne peux ni manger, ni boire trop tard en carême, ce qui est partiellement vrai. Cela ne froisse pas leur sensibilité quils ont à fleur de peau et comme ça, je ne serai pas drogué indûment. Bon changeons de sujet.
Latmosphère me paraît plus chaude. La chambre est quelconque dans un quartier résidentiel en construction partielle. Elle est au dernier étage sur une immense terrasse qui sert de toit. Les commodités sont à un bout de cette terrasse. Elles me sont donc propres, plutôt personnelles... Je nai pas dit que jai fait une reprise (patch) sur mon superbe sac à dos rouge. Pourtant elle est assez réussie ! De même, profitant de la chaleur et surtout dune brise légère, jai pendu des affaires à sécher sur une corde (que javais emportée). Ces affaires ont été nettoyées du mieux que jai pu avec un savon et en les frottant sur le sol de la douche (jai oublié une brosse, on ne pense jamais à tout), jai arrêté de frotter en réalisant que je commençai à faire des trous sur un t-shirt.
Well, I cant say I made the most of these two days. Et bien, je nai pas trop rentabilisé ces deux jours ! Jai finalement vu le Red Fort aujourdhui, cest vraiment beau. Jai pris plein de photographies. Cest une citadelle imposante à lintérieur de laquelle étaient regroupés palais, administrations et casernements. La visite dure environ deux heures et commence par une double porte flanquée de tours octogonales. Ensuite, on emprunte une rampe en pente au sol strié, jadis réservée aux éléphants. En traversant, un vaste jardin, on arrive au palais qui reste assez austère. Finalement, on arrive sur les appartements privés. Ils se composent de trois pavillons contigus: au centre celui du souverain, en marbre blanc, flanqué des deux autres où demeuraient ses filles préférées. Les plafonds étaient peints de bleu et dor. Le balcon offre des vues magnifiques sur le Taj Mahal au loin, par contre, je ne le verrai pas aujourdhui. Jaurais sans doute aussi un mal fou à respecter mon planning de visites. Je fais déjà la croix sur Sukri, qui est à 38 km dici car jai déjà réservé mon billet de train pour Bénares pour lundi ou mardi. Mais, je dois aller voir dimanche soir où en est ce billet, résultat je nai pas une seule journée de libre pour faire des déplacements hors dAgra.
Enfin, Ricky est apparemment a good guy. On a eu une longue discussion sur des sujets très personnels. Il semble un peu naïf, mais je reste sur mes gardes ! Jai notamment écrit une longue lettre pour sa girl friend de Hong-Kong. Ses histoires sont à la fois touchantes et pathétiques. Il parle langlais avec des I like she. Le français cest du même tonneau, je ne me prononcerai pas sur le japonais mais je pense que cela doit être avec la même grammaire. Il passe sa vie à guider des touristes dans Agra, mais semble capable de coups de cur à moins quil ne soit très bon comédien ou cynique, voire les deux. Je peux paraître assez distant mais lenthousiasme ou lapitoiement dans le cadre dune alchimie où se mélangent argent, intérêt, dépendance et tourisme ne me semblent pas très appropriés. Avec le temps et lexpérience, je serai sans doute moins circonspect. Je prends beaucoup de photographies qui jespère seront bonnes. Les autres résident(es) de lhôtel semblent préférer le bronzage à toute autre activité. En fait, les touristes voyagent beaucoup plus longtemps et donc se ménagent des temps de repos entre des visites.
Hier soir, jai encore perdu 2-3 heures devant la T.V. indienne, je ne maméliore pourtant pas en Hindi, jai trouvé le temps long mais je nose pas mimposer. Ces indiens semblent passer leur temps libre à boire ce quils ont gagné dans la journée. Ricky avait démarché deux nouvelles clientes pour demain (aujourdhui), résultat, bien quil ait insisté auprès de Sadhou pour me servir de chauffeur de rickshaw, je vais me débrouiller seul demain cest à dire aujourdhui. Tout ce que jaime, autant dire que je nai pas trop insisté pour que mon contrat de guide personnel soit honoré. Cest même moi qui avais suggéré que Ricky ne se sente pas obligé de ne soccuper que de moi.
Je passe la nuit à combattre les moustiques. Cest assez pénible. Hier, je men étais mieux sorti. A 6h, jai eu un peu la flemme de me lever, il faut dire que jétais un peu fatigué de ma nuit passée à veiller. Je pars vers 8h avec lidée de trouver léglise et donc la messe dominicale qui est assez mal indiquée sur le plan. Je prends donc un premier bus qui mescroque un peu (1 Rs au lieu de 0,50 Rs). Enfin, il me mène à la station de bus à côté du Red Fort, de là, guidé par un indien, je prends un second bus pour Harry Palawat Crossing. Jy arrive une heure plus tard, je ne pense pas avoir fait pourtant des milliers de kilomètres. Là, stupeur et satisfaction, je tombe presque (et tout est dans le presque) directement sur lAdJ. Celle-ci se trouve sur mon plan succinct non loin de léglise. Malheureusement, lAdJ est essentiellement occupée ici encore par des locaux qui me renseignent à peine sur la direction à prendre. Je prends à gauche comme cela mavait été indiqué et là jarrive sur une espèce de terrain vague qui me dégage la vue (plus de constructions) et je découvre, au loin, un clocher. Quelle chance, je prends donc le cap, jévite cependant le terrain vague douteux. Jarrive finalement pour découvrir un véritable complexe catholique avec le presbytère, la cathédrale, lévêché et même lécole, la nursery. Personne ne parle évidemment langlais mais je crois comprendre que la messe est finie. Cependant, entendant des Alléluia, je me dirige dans la direction. Il y une assemblée, je madditionne des chants, des versets le tout indéchiffrable, je reste, japplaudis,... Bon, 2 heures plus tard, je pars, si cest une messe, je nai rien compris du tout. En passant devant une copie de la grotte de Lourdes, je marrête pour prier. Il est 11h, je reviens vers lAdJ, pas de déjeuner comme à Delhi. Jattends donc un bus qui, chance, va jusquau Taj Mahal ! Je comprends bien que je suis sur Mahatma Gandhi Rd, les Champs Elysées locaux. Ce qui mébahit car malgré laide du plan (il est vrai en anglais) les personnes rencontrées à lAdJ étaient incapables de me situer. On en arrive à me demander si je suis indien ! Il faut dire que dans le coin, ils ne doivent pas voir souvent passer de blancs. Je me rengorge intérieurement.
Visite du Taj Mahal, cest époustouflant ! Passé le portail, on découvre, comme dans les photos, un étroit canal où le célèbre dôme blanc se reflète. Autour le jardin mogol apporte une touche de verdure et de fraîcheur Cest une tombe blanche dont les détails des sculptures sont dune finesse de précisions et de coloris étonnants. En sapprochant, on découvre des incrustations de pierres semi-précieuses qui dessinent entrelacs ou motifs floraux. De part et dautre du mausolée, il y a deux édifices de grès rouges, plus sobre, mais dont les sculptures restent remarquables. Retour au Pirya restaurant, où jai pris mes habitudes à coté de lhôtel. Jy retrouve Ricky, entièrement bariolé de couleurs les plus vives, essentiellement du violet rose. Cest Holi festival, prétexte à tous les débordements. Au restaurant, je discute avec des brésiliens, lui a déjà passé trois mois en Inde et se dirige vers le Népal. Après lAustralien que jai vu à Delhi à bicyclette et qui veut rallier Londres, je rencontre ce soir un couple australien danois qui a utilisé un Europass (pour les trains en Europe) qui se promènent en Inde depuis quatre mois. Je parle aussi à une allemande qui va retrouver Delhi après six mois... Le restaurant ce soir dans le bazar était très bon.
A 17h, je vais voir la personne qui me fournit le billet de train. Je lui dis que je nai pas trouvé sa devinette et donc je lui paye en Pepsi comme convenu hier. Là on prend du tchaïe, cest du thé très sucré versé dans des tasses très petites. Elle me propose dêtre son courrier pour passer des tapis en France, je prends trois tapis, jen garde un et comme ça elle na pas à payer des frais de douane, son importateur local me reprenant les deux autres tapis. Je dis oui à ce qui savérera la plus belle arnaque de ce tour du monde, et une des raisons qui feront que je ne regretterai pas de partir de ce pays, mais nanticipons pas. Pour linstant, je signe une facture soi-disant non débitée de près de 10000 francs. On descend dans le sous-sol, elle me fait voir des tapis. On boit un autre Pepsi, on signe. Dans mon incommensurable naïveté, je laisse même 30 Rs de commission sur le billet de train. Jécris dans mon road-book : Tout service mérite salaire. Après un ultime Pepsi, je repars, il est 18h30. Dîner et discussion, Ricky me demande si je nai pas des souvenirs, jaurais dû amener de la verroterie, je lui laisse le polo jaune orangé Biarritz Cup qui était déjà un peu juste pour moi. Mais jai dû marchander (un comble avec mes propres affaires !) en prétextant que tout ce que javais emporté était des cadeaux de famille. On échange nos ceintures. Je laisse donc la ceinture faite en 5ème par mes soins avec des Cyrille gravé dessus. Je suis fauché, il me reste 30 Rs, je fais un ultime nettoyage (à leau froide bien sûr) dans les WC douche à laide de deux brocs. Jai même acheté une crème anti-moustique et après soleil, il me manque juste celle protectrice. Jen ai aussi profité pour nettoyer mon jean. Il fait assez chaud, jai attrapé mes premières rougeurs. Jai même posté des lettres directement dans une boite à lettre trouvée au détour dune rue. Elles narriveront jamais, je comprendrais pourquoi plus tard. Il est minuit, je mendors avec le sentiment mitigé de ne pas savoir sils mont entièrement grugé ou si mes mensonges les ont abusés (voyage en Inde du sud deux ans auparavant).
Bien sûr, je nai pas pu aller à Sikri, mais je ne regrette quà moitié car les personnes qui ont pris le car pour sy rendre ont été obligées de faire demi-tour à cause du Holi Festival. Le but ultime de ce festival est de lancer des baquets deau à la face de tout ce qui bouge (excepté les vaches !) et dassortir avec des colorants, cest assez simplet. Ca dure de 00h à midi le 8. Mais les débordements font que jai pris le train à 23h15 et quil nest parti quà 0h00. A moins que la cause de ce retard ne trouve sa genèse dans linorganisation totale quest ce pays. Heureusement, quil ny avait que quatre voitures car jaurais bien été incapable de savoir laquelle était la bonne. Jai donc suivi le flot de touristes et cétait le bon choix. Jai très bien dormi en essayant de couvrir le plus possible mes affaires. Mon petit sac à dos comme oreiller, le grand sur le reste de la couchette, cest presque confortable. Jai théoriquement pour 14 à 17h de train ! Ricky ma donné une provision de gâteaux secs que je grignote avec de leau tellement chlorée que je ne risque vraiment rien. Il me manque un peu de quoi moccuper, des livres par exemple. Je découvre que tout le monde en a pour occuper les longues journées comme celle-ci. Bon, jai rencontré dans le train un anglais bon teint Russ, une française Isabelle et une israélienne avec un prénom imprononçable (Dganit). Grâce à un indien, étudiant, qui pour une fois ne tentait pas désespérément de nous vendre quelque chose, on a pris un rickshaw direction Sandhya Guest House (20 Rs pour 2). Durant, le trajet en train, au cours dun des nombreux arrêts jai pris le risque, partagé par tout le monde (y compris les touristes) de prendre un tchaïe dans des petites poteries en terre dont je me demande un cours instant sil faut les rendre et à qui ?. En fait, on se contente de les jeter par terre. Cest du jetable ! Ca évite les transferts de microbes à ce niveau au moins ! Jai même acheté des cacahuètes salées, le sel était un peu verdâtre mais lensemble est bon.
Arrivé dans le Guest house, le dortoir sur le toit ne coûte que 15 Rs. Il est basique, des lits de campagnes militaires sous une grande toile qui sert de toit. On est à lair libre mais pur. Les chambres fermées sont un peu glauques et sans aucune vue. On dîne sur le toit dun autre hôtel qui se trouve dans le sud des Ghats, avec une vue superbe sur le Gange, Le problème est quil faisait nuit noire donc la vue reste limitée mais le repas est correct (40 Rs). Le train pour Satna (92 Rs) est déjà réservé à la gare dès larrivée. Jaurais pu faire la queue au guichet commun à tous les voyageurs mais avec 30 Rs en plus, je passe par le tourist office. Ce nest pas pour le temps gagné, car avec celui passé dans le train, on nest plus à une heure ou deux près, mais on économise de la nervosité, de lincompréhension et de la patience.
On prend le bateau à 6h30. Pour 15 Rs, on a une superbe vue sur les Ghats. Dans le lexique, ce sont des montagnes ou des collines et par extension, escalier construit sur les rives dun fleuve pour en faciliter laccès. Le bord du Gange est bordé de hautes murailles couvertes descaliers qui conduisent à des temples ou des habitations, je ne saurais pas trop me prononcer. Les couleurs sont très jolies avec le lever de soleil brumeux sur un Gange tout endormi et calme. Cest reposant presque féerique. On assiste aux premières ablutions des pèlerins. Au retour, il faut encore négocier comme de fous le prix final de la promenade. Puis, cest la grande expédition pour aller changer de largent avec Russ. La première banque rencontrée nest pas la bonne, un muet nous écrit gentiment des indications pour aller à la banque principale. Cest encore 3 km plus loin. Vaillamment, sous un soleil de plomb, on sélance dans la foule des rickshaws et des cycleshaws. Le cycleshaw est la version non motorisée du rickshaw. Malheureusement, cette banque ne change par les Travellers checks donc on repart pour une troisième banque mais sur le chemin on nous conseille une quatrième banque, lIndien nous donne même le prix de la course en cycleshaw (10 Rs). A larrivée, il faut finalement se battre sur le prix de nouveau. Cependant, je pense que, dans notre paranoïa de larnaque, on a même fini par arnaquer le pauvre Indien. Je me demande, en effet si le prix conseillé nétait pas par personne. Après la complétion des opérations de change, on repart à pied vers lhôtel. Cependant, ne trouvant pas notre chemin, on essaye de négocier notre retour avec différents cycleshaw pour la même somme quà laller. On y arrive finalement. Jai profité des nombreux étals pour acheter des pellicules et une chaîne. La chaîne est en prévision des prochains trajets en train. En effet, jai appris par les autres voyageurs quil faut mieux attacher physiquement ses affaires pour éviter les mauvaises surprises. Tout le monde a sa petite histoire sur le sujet. Il y a même prévu sous les banquettes des voitures des languettes en câble de métal qui se termine par une boucle qui permettent denchaîner avec des cadenas ce que lon veut. Jai déjà le cadenas. La chaîne achetée est en fait une sorte de longe pour vache mais ça fera laffaire. Après cela, on a été voir un établissement renommé pour la soie. On nous présente des magnifiques pièces de soie qui sempilent sous nos yeux dans un chatoiement de couleur. Il est difficile de résister à lart du vendeur, qui après avoir tout empilé, enlève une à une les étoffes, en nous demandant si cela nous intéresse. Nous faisons quelques affaires, buvons du thé. Mais tout ce qui est beau est cher ! Enfin, Anne ne résiste pas à montrer la soie quelle a acheté il y a deux mois dans cette même ville au vendeur, celui ci lui dit que ce nest pas de la soie pure mais moitié soie moitié banane ! Qui croire, le vendeur précédent ou celui ci ? Se fait-on toujours avoir ? Je discute avec une basque, qui est dans ce pays depuis six mois, qui me donne un bon conseil : boire suffisamment pour éviter beaucoup de problèmes (infections, déshydratation,...). Pour cela, le truc cest de vérifier que les urines ne sont pas trop jaunes. Dorénavant, je ferai très attention à ce conseil. Dans le cadre de lapprentissage, je sais maintenant comment poster des lettres, il faut aller dans une poste et demander à ce que les lettres soient oblitérées devant soi, autrement les timbres sont récupérés et les lettres ou les cartes narrivent jamais, ce qui sest dailleurs passé avec les cartes dAgra (Je le saurais quand je serais de retour).
Réveillés à 6h par les filles qui partent pour Katmandou, nous nous levons Russ et moi que vers 8h30. On ne part pour Sarnath en rickshaw que vers 10h. Lyn, une hollandaise se joint à nous. Il se trouve que finalement, cest un cycleshaw qui nous véhicule jusquà Sarnath. Comme, le cycleshaw est prévu pour deux personnes, on fait asseoir galamment la fille ou milieu et nous lencadrons, assis à moitié sur les accoudoirs et sur le siège. Notre pauvre indien, aux jambes musclées mais guère épaisses nous fait pitié. Nous avons lhorrible impression de lexploiter. Cette impression sestompe un peu quand lon croise trois indiennes replètes qui se trouvent dans la même configuration que nous. Cependant, notre indien est obligé de descendre de son vélo dans les montées car il narrive pas à nous traîner. Et paradoxalement, il refuse énergiquement les propositions que nous nous lui faisons à savoir marcher un peu pour se dégourdir les jambes, et lalléger dautant. Il faut dire que cest lui qui nous a proposé la veille de nous emmener tous les trois à Sarnath et quil ne peut faillir à son travail. Le plus pathétique est que sa bicyclette est trop grande et donc il ne peut sasseoir sur la selle, il se met en danseuse sur ses pédales, en suant à grosses gouttes, durant les 10 km du trajet. Ca nous prend quand même 2 heures ! Le jardin zoologique et les ruines sont bien présentes, plutôt bien mises en valeur par des rhododendrons avec des fleurs roses énormes. Il y a quelques crocodiles (ou alligators) et des échassiers qui construisaient un nid. Les temples sont dun intérêt modeste. Nous prenons une photo de lendroit où Bouddha fit son premier sermon devant cinq disciples qui fondèrent la première communauté monastique, cest lun des quatre lieux saints de sa vie. Le musée des fouilles entreprises après la redécouverte de la ville par les Anglais, entièrement détruite par les invasions musulmanes est franchement décevant mais à 0,5 Rs pouvait-il en être autrement ?.
Le retour fut encore plus épique, nous étions seulement un peu plus à laise. On sarrête en chemin car lon a crevé un pneu. Cest lattroupement, les Indiens nous dévisagent à moins dun mètre comme des bêtes curieuses. Il faut dire que Lyn est une grande blonde d1m80. Javoue que ma retenue cède un peu la place à de lagacement. Russ profite de loccasion pour acheter un affreux bouddha en pierres pour 6 Rs. On rentre finalement à 17h. Jai donc raté la visite de la soierie. Je vais finalement acheter un peu de soie pour Maman et une pièce de soie un peu inutile mais brodée de fils dor que je destine à Mamie (87 $).
Je nai plus le temps de visiter les temples, quelconques, essaimés au travers de la ville. Cest à chaque fois 1 Rs pour lentrée, 2 Rs pour les chaussures, 1 Rs pour aller plus loin. Bon, je le ferai peut-être une autre fois. On part, toujours avec les mêmes acolytes voir les crémations qui ont lieu à 19h, cest assez peu ragoûtant quand on voit dépasser un pied ou un bras qui est prestement remis dans le brasier mais ce nest pas surprenant. Lodeur est nettement atténuée par lencens, par le fait que lon ne peut pas sapprocher, et par les effluves environnants liés à une ville comme Bénares.
Nous dînons très bien dun pathi et dun banana lassi (26 Rs), dans un restaurant populaire et animé au coin de deux grandes rues dont lune débouche sur le Gange. Après le Molai Kofta dhier, il me reste à essayer le Bang lassi très en vogue aussi. Alors que lon revient à lhôtel, on croise une noce. Bénares, étant une ville sainte, il est aussi populaire de sy marier que dy mourir. En tête, un groupe musical dont le but apparent est de faire le plus de bruit. Le cortège est accompagné dune double rangée de cinq personnes (en général) portant des lampions modernisés. Ils ont en effet sur la tête, une caisse en bois soutenant deux longs néons placés en formes de V grâce à un té fiché dans le socle. Les personnes sont bien sur reliée entre elles par les fils électriques. Lalimentation de lensemble se fait par le truchement dune batterie de voiture véhiculée dans une petite voiture à bras. Il y avait foule de cortèges en allant à la gare, où je me heurte, une fois encore, aux demandes de bakchich supplémentaire de la part de notre conducteur de ce matin. Il trouvait que le prix convenu nétait pas suffisant (120 Rs pour les 3). Désolé a deal is a deal ! Le Patna express part à lheure, les ventilateurs des couchettes tournent et il ny a que des touristes dans mon compartiment, comme quoi toutes les règles ont leur contre-exemple.
Nous arrivons à 7h du matin avec seulement une demi-heure de retard. Jai bu un tchaïe (2 Rs) et pris un cycleshaw (10 Rs) pour la station de bus pour Khajuraho. Durant le trajet dans un bus complet, on traverse de forts jolis paysages vallonnés, surtout en sapprochant de la ville. Je me suis promené parmi les temples aux sculptures érotiques, jai pris de nombreuses photographies dun site bien mis en valeur mais dont on fait finalement vite le tour. La décoration sculptée est remarquable. De la base au sommet elle recouvre le temple de niches et saillants. Une imagination sans fin semble avoir guidé lartiste qui a dépeint un monde plein de grâce. Ce sont des scènes de cour, processions, défilés militaires. Les nymphes sculptées aux postures provocantes soulignées par la triple torsion du corps. Les formes généreuses soulignent bien entendu les scènes érotiques (ou plus). Les sculptures sont quelquefois très explicites et imaginatives. Lentrée du site est gratuite car cest vendredi (?). Et pour la même raison le musée est fermé. Comme je meurs de soif, je ne résiste pas à lenvie de boire un peu deau directement à une fontaine. Le système des pilules est un peu pesant. Deux heures pour avoir de leau dite potable mais qui a une forte odeur. Jai finalement pris une chambre double luxueuse (50 Rs !) pour moi tout seul. Jen profite pour appliquer mon programme classique : douche, rasage, nettoyage et séchage des affaires. Le choix nest pas pléthorique car Khajuraho nest quun tout petit village où ne sarrêtent que les touristes occidentaux. Tout est situé dans un périmètre de 500 mètres de coté. Il y a quand même quelques cycleshaws, mais cest vraiment pour rigoler ! Résultat, il ny a aucun bruit le soir. Cest très calme, devant mon plat de lentilles, tout en me faisant piquer par des moustiques, jai parlé avec un irlandais totalement allumé. Il voyage depuis 2 ans pour un budget mensuel ridicule. Il vit pour le moins cher possible : six mois en Amérique Centrale, en dormant dans les champs pour 1000 $ ! Le moins cher, voilà son credo. Apparemment des temples à Delhi offrent le gîte et le couvert. Pour moi, je devrai être à Udaipur. Jai vainement essayé de téléphoner à British Airways. Bien sûr, je narrive à rien, comment limaginer autrement ? Cest déjà un miracle quun téléphone existe dans ce bled ! Quil marche relèverait du miracle doublé dun coup de veine inexprimable ! Je suis un peu énervé car cette histoire de billet me pèse un peu. Je me demande dans quelle mesure, je ne vais pas débarquer en France après avoir fait seulement un aller retour en Inde. Il faut que dune part, je puisse prendre un avion à Hongkong mais que jaie une place de libre ! Je me défoule sur le n-ième quémandeur. Celui-ci voulait 1Rs, je lui ai répondu tout sourire : Give me 1 Rs, Ill give it back to you.. Cest quand même fatigant, usant à la longue.
Je me suis mis en short pour la première fois aujourdhui. Ce nest pas tant quil faisait froid mais le respect des habitudes locales. Tous les Indiens sont en pantalons. De plus être en pantalon protège davantage de la saleté et de la poussière. Cependant, il faut bien que jutilise mes trois shorts. Par ailleurs, dans le chapitre vestimentaire, il est maintenant évident que jai pris trop de t-shirt clair ou blanc. Ils se salissent dès quon les a mis ! Je me couche à huit heures pas à cause de la fatigue mais parce quil ny a rien dautre à faire. Et je me lève à 7h. Quelle nuit !
Jai vraiment dormi comme un roi. Je suis parti en bus pour Jhansi afin dattraper le train de 17h. Malheureusement, le bus tombe en panne. Ca peut paraître étonnant car il nétait pas plus délabré que ce que jai utilisé auparavant. On sarrête donc dabord sur le bas coté de la route. Au bout de quelque temps, on finit par descendre un peu se dégourdir les jambes avec les Indiens. Heureusement, nous sommes à labri darbres, ce qui nous permet de ne pas trop souffrir de la chaleur. Nous finissons des biscuits et des cacahouètes avec des compagnons dinfortune, un couple danglais (John & Louise) et un belge (Bert). On essaye bien de se renseigner et de savoir quand la situation va évoluer. Il est très difficile de se faire comprendre et de comprendre la réponse. Le chauffeur a bien signalé son problème à des voitures qui passait par-là, évidemment il na aucune idée de lheure à laquelle le bus de remplacement va venir. Les Indiens, eux, nont pas du tout la préoccupation de lheure darrivée. Un certain fatalisme doit faire parti inhérente de leur culture. De toute façon, rien ne sert de sénerver alors nous prenons notre mal en patience. Au bout dun moment, on descend les sacs à dos du toit du bus. Cest une opération que lon surveille toujours avec une extrême attention, car on veut toujours éviter les mauvaises surprises. De fait, nous allons nous-mêmes chercher les sacs. Une personne qui les détache du toit, une qui les réceptionne. Il ny a pas foule autour de nous, mais cest une habitude que lon prend vite et auquel il vaut mieux se tenir. Finalement, un autre bus nous prend, il est encore plus sale que le précédent. Il nous conduit au dépôt des bus et de là, nous prenons un troisième bus. Le voyage a en fait duré près de 10h. Nous arrivons à la gare de Jhansi à 18h30 ! Paradoxalement, jai eu la douce impression pendant toute la journée que cétait un voyage merveilleux. Après Nowgong, on a notamment entrevu une extraordinaire église catholique gothique toute en pierres de taille. Etait-ce réel ? Le paysage traversé était très agréable. Des petits temples partout, des paysans en train de travailler leurs terres. Nous sommes même passé sur un barrage énorme et en arrivant nous avons entraperçu au lointain les tours dun château perdu. A contre-jour, je ne pense pas que la photo soit très réussie. Mais cette apparition fait tellement penser au château oublié de la belle au bois dormant. Dans la journée, je me suis nourri au gré des arrêts de tchaïe (2 x 2Rs) et de samosas (Sorte de curry dans un beignet très bon). Jai même acheté des biscuits secs, très secs que jai agrémenté dun Pepsi (20Rs).
En arrivant, John pense passer la nuit à Orcha, car il ne pense pas pouvoir trouver de couchettes dans le train suivant de 21h55 pour Delhi. Je tergiverse un peu car dans la peur de temps que je compte rester en Inde, je nai pas vraiment le temps de perdre une journée ou deux. Finalement, tout le monde va pour coucher à Orcha. Après enquête auprès de la foule dindiens assez intrigués qui nous entourent, il devrait y avoir un bus. Finalement, il ny en a pas. Nous en sommes quitte pour prendre un rickshaw. Celui-ci est construit sur la base dune automobile transformée en tricycle, cest assez étrange ! La base permet de rentrer à 6 dedans : deux devant à coté du conducteur et quatre derrière. En fait avec tout notre barda (sac au dos, paquets, etc.), nous sommes rentrés à plus de treize. Il y en avait quatre devant, le conducteur touchait les pédales sur le coté et le reste derrière assis sur les sièges soit sur le marchepied. Comme dit Bart, si dans une boite il y a place pour six cubes, ils en mettront au moins sept. Nous arrivons sans encombre dans un endroit charmant, un village médiéval avec son château, il y a quand même une mosquée pour bien faire voir que lon nest pas en France. La rue marchande pavée avec les échoppes est absolument exquise. On ne rencontre aucun touriste, ce site a lair préservé. Nous dînons dun très copieux Thali (15Rs) très bon marché que jagrémente de 3 Pepsi (3 x 6Rs) Cest une bonne méthode pour tuer tous les parasites potentiels et pour se rafraîchir. Le taxi nous a coûté 6Rs et la nuit dans un dortoir 25Rs. Le dortoir semble être un ancien couvent avec vue sur un patio et de lautre sur le château qui est même illuminé la nuit ! Cest vraiment féerique, dautant plus que la ville semble propre. Cest magique et reposant : la musique, les appels à la prière.
Ayant lu dans le Lonely Planet lhistoire dun voyageur ayant tout perdu dans le train, je profite de cet arrêt pour répartir de largent dans tous mes sacs, un peu dans la pharmacie, un peu dans le sac au dos, beaucoup dans la banane, etc. Je fais les comptes, jai donc dépensé 400$ en 11 jours.
12 Rs pour le Pepsi, 27 Rs pour la nourriture, 5 Rs pour le musée et 6 Rs pour les cartes postales. La visite dOrcha est superbe, les peintures sont dune fraîcheur malgré leur âge. Promenade le long des fortifications, dans les champs, à la recherche de différents temples (?) ou tombes (?), je passe une matinée très agréable. Encore un Thali, je remplis ma gourde deau, jachète pour 3 Rs de bananes et je dis au revoir à mes compagnons que je quitte avec un peu denvie. Jaurai bien aimé pouvoir faire leur trek en remontant le Cachemire, pour entrer en Chine et redescendre vers le Vietnam par la route de la soie. Ca semble passionnant, malheureusement, mon emploi du temps serré ne me le permet pas. Mes compagnons se donnent en effet rendez-vous dans quatre mois à Srinagar. Bon, avec 100 Rs, jarrive à prendre un rickshaw pour Jhansi et même à prendre mon billet de train. Pour loccasion, jai joué à lIndien de base. Le guichet délivrant les billets est en effet inaccessible, il y en effet un amas de personnes poussant toutes dans la même direction en vue dobtenir le précieux sésame. Lidée de queue et dordre étant définitivement bannie, je me jette moi aussi dans la mêlée, je me fraie alors un chemin à grand coup de sac à dos. Jobtiens avec succès et fierté mon billet mais je ne comprends pas bien la somme demandée et tout à ma joie davoir le billet, je perds les 10 Rs de monnaie.
Je ne suis pas seul dans ce train. Une famille dindiens monte aussi. Je refuse poliment leurs bonbons et jassiste étonné (on lest toujours !) à linstallation de tout ce petit monde. Les vingt paquets sont disséminés dans vingt endroits différents. Mais, ils sont aussitôt déplacés pour reprendre un troisième place. Pendant ce temps-là, les personnes effectuent aussi des rotations de places pour finalement se stabiliser sur deux bancs face à face. Quelle perte de temps et dénergie ! A larrivée, je prends un rickshaw (2 Rs) pour le Main Bazar où je trouve à dormir dans un dortoir (40 Rs). Les Français que je trouve sont bien disjonctés.
Je m suis levé très tôt pour aller acheter le billet de train pour Udaipur. Arrivé à New Delhi Railway Station vers 7h30, après 15 minutes de marche, là japprends, après avoir fait la queue au Tourist Booking Office que le billet ne peut être pris à partir dici mais de Old Delhi. Jy vais donc, je vais la queue depuis 30 minutes (il est 9h30) lorsque japprends que le système de réservations par ordinateur est arrêté pour le Cheetak Express qui part à 13h00. Au guichet 20 où lon ma dirigé pour prendre le billet en manuel, on mannonce que les derniers billets ne sont vendus que deux heures avant le départ, il faut donc que je revienne faire la queue au même guichet pour acheter un billet. Cest assez ubuesque, non ?
En cherchant un bus pour aller sur Conaugh Place, je termine la cinquième banane (4 Rs). Du coté du Red Fort, je prends au vol le 731, je marrête près de British Airways, il est 10h30 et je suis passablement énervé car je fais le deuil de mon billet de train, le garde qui me fouille achève de mexaspérer. Enfin, japprends que jai un billet sur la CAAC au départ de Hong-Kong pour me rendre à Pékin, le 28/03. Finalement, ceci constitue une vraie bonne nouvelle. Allez, je nai pas perdu totalement ma matinée. Dans la foulée, jengloutis un Wimpy, un coke et même un Mango shake, pour 50 Rs. La somme est astronomique ! Je rentre tranquillement vers mon hôtel. En route, je marrête dans une parmi tant dautres Tourist Travel Agency à côté de la station de chemin de fer. Je prends donc un Luxury bus le soir à 17h30 pour Udaipur (250 Rs). Enfin, en rentrant, je me promène devant les échoppes et jen profite pour acheter un shampooing que javais oublié à Khajahuro, et un autre savon. Je prends deux aspirines, car je me sens un peu patraque et je mallonge pour me reposer un peu. Jen profite pour admirer la lenteur de travail de 2 sikhs qui arrivent finalement à coller le dessus en Formica dune table en deux heures. Cest un rythme de travail éreintant. Bon, une fois rassemblées mes affaires, je sors lentement du Main Bazar. Il y un monde fou qui déambule dans les rues. En marchant, je vais outrageusement plus vite que le plus vif et habile des rickshaws. Je mapprovisionne au passage dun paquet de sweet (10 Rs), puis je suis pris en charge par un pre paid rickshaw pour aller au départ du bus vers Old Delhi. Nous mettons une heure, montre en main pour faire 3, 4 kilomètres. Cest un énorme embouteillage ! Départ en car, arrêt pour un dal, chapati, coke (18 Rs). Je dors très mal, les sièges sont raides comme tout, ils sinclinent mais laissent finalement peu de place pour les jambes. De plus, lIndien, à mon côté, tousse tant et plus, sans se soucier de mettre sa main devant la bouche. Il sest dailleurs presque couché sur moi, pour aller cracher par la fenêtre, sans un mot dexcuse. Ça ménerve ! Bon on se dispute un peu le peu de place pour dormir... Soudain, je me rends compte quil dort par terre, entre les deux rangées de sièges, dans le cacahouètes, la poussière et les crachats ! Enfin, cela me permet dessayer de pouvoir dormir, ce qui na rien dévident. Le bus fait un bruit de ferraille et avale la route à grande vitesse sans le moindre souci de létat de la route. Les cahots sont donc incessants et plutôt violents. Tout le monde à lair de dormir, moi cest par grande intermittence. Pas le pied...
Je vais revenir sur cette histoire pas ragoûtante de crachat. Il faut savoir que tous les Indiens, ou du moins beaucoup, achète une espèce de tabac à chiquer. Cela se vend dans des petits sachets en plastique et cest quelque chose quils mâchouillent presque tous (femmes et hommes) et qui leur fait expectorer par terre des crachats de couleur orangée.
Première constatation, le Rajasthan est beaucoup plus sec. On remarque des traces dérosion apparente sans doute dues à des pluies violentes. Il y a des puits qui utilisent des tranchées en pente douce pour amener leau là où il faut. A 70 kilomètres dUdaipur, il y a des marbreries sans fin. Nous arrivons finalement à 18h45. Je me suis longuement promené dans la ville après avoir trouvé pension au Lake Ghat Guest House pour 40 Rs. Ce qui me permet davoir une belle vue sur le lac Pichola. Le tourisme est très développé dans cette ville, jai vu de nombreuses devantures de magasins et déchoppes avec de longues descriptions en Français et Allemand. Le centre ville est relativement petit, comparé à Bénares. Je me suis longuement promené et fait quelques achats. Des saris pour les filles (200 Rs). Jai aussi jeté mon dévolu sur une K7 de musique indienne (22 Rs), dans une minuscule échoppe, jai essayé de ramener un échantillon représentatif des sonorités locales. Une idée que je compte mettre en pratique dans les autres pays que je vais visiter. Par ailleurs, sur le marché, jai négocié une noix de coco (4 Rs) et deux samosas délicieux (2 Rs, lunité). Pour faire bonne mesure, jai aussi bu un tchaïe (2 Rs).
Grâce au Lonely Planet, je me suis écarté du centre ville et jai profité du plan pour rechercher la gare. Après une marche plus longue que prévue (3 kilomètres au moins) mais finalement assez directe, je suis arrivé à acheter directement mon billet de train pour Jodhpur (53 Rs). Je pars seulement le lendemain à 17h25 pour une arrivée autour de 8h00 le surlendemain pour me ménager une nuit tranquille dans un bon lit afin de me reposer.
Jai acheté une bouteille deau (6 Rs) car javais très envie de boire de leau très fraîche et trois pellicules (95 Rs). Je venais de visiter Le palais (26 Rs) qui domine la ville et le lac. Cest superbe, jespère que les nombreuses photos que jai prises en ramèneront une trace de cette visite. Je ne regrette pas trop de ne pas avoir été dans lhôtel qui est sur lîle du lac (cest lhôtel de James Bond). De loin cela ne paraît pas si extraordinaire et de plus il serait comble dune année sur lautre. Il fallait impérativement réserver.
Aujourdhui, jai paressé au lit, après la bonne douche du soir. Jen ai profité pour écrire un peu de courrier pour utiliser les timbres que jai achetés hier (30Rs).
Amusant, ces marchands de bijoux en argent qui les vendent au kilo. Il y aurait peut être des affaires à faire si on sy connaît un peu, ce qui nest pas mon cas ! Je me promène dans les bazars avec lintention de me repérer. Ce nest pas aussi simple que cela puisse paraître. Je retrouve le marchand de noix de coco dhier et jen profite pour acheter deux noix de cocos et des bananes (16 Rs). Je moffre quelques snacks sous la forme dun samosa et dun jula que jarrose de linévitable tchaïe (10 Rs). Même si je donne limpression de succomber au charme de faire mon marché, je reste en fait extrêmement prudent. De fait, je ne me nourris que de produits frais enveloppés (que ce soit les bananes ou les noix de coco) ou de cuisine locale dont la cuisson assure que les germes sont censés être moins virulents et les produits sont frais car tout le monde en prend donc il ny a pas de stock.
Jai même retrouvé la poste centrale par un chemin différent, ce qui me permet denvoyer mon courrier en vérifiant bien quil soit composté. Sur le chemin du retour, je craque sur un autre tissu imprimé (40 Rs) à croire que les paréos constituaient une arnaque supplémentaire. Enfin, à force de traîner dans la vieille ville, jai fini par acheter des milliers de choses. Ceci me force donc à changer encore 30$. Ceci me permet dacheter dans la foulée une jupe (150 Rs) et une miniature (250 Rs). Il faut vraiment que je parte sinon je vais finir par acheter la ville entière. Pour faire le point financièrement, jai donc dépensé en 3 semaines 320$ donc environ 120$ de cadeaux.
Pour linstant jattends pour aller à la gare quil soit 16h. Jai acheté une grille souple au bazar pour mon sac au dos. Cette grille mise à lintérieur du sac doit empêcher que les objets tombent du sac si une personne malveillante venait à le lacérer. Cependant, pour éviter que je mécorche les mains sur les bords de la grille, je compte la recouvrir de tissu. Je suis heureusement parti de Paris avec un torchon qui me permet de terminer ce bricolage. En attendant, je paresse au pied dun Ghat, les pieds presque dans leau.
Hier, je me suis régalé dun chicken tandoori mais jhésite à acheter des mangues et autres fruits exotiques. Les mains deviennent très collantes si on les pèle et je ne pourrais sans doute pas les manger avec la peau ! Finalement, le train arrive. Un délicieux train à vapeur qui mettra 14h pour relier Jodhpur. Mais cest vraiment une bonne façon de voyager car il y a maximum de touristes qui utilisent les couchettes de seconde.
Bien, jai rencontré deux Américains. Ils ne sont pas sur le même budget, donc jai un dépensé un peu plus que normal, mais dun autre côté cest bien agréable davoir de la compagnie pour parler un peu. Etre seul cest quelquefois un peu dur Enfin, on est arrivé juste à lheure, à huit précises du matin. Jai directement pris mon billet pour Jasaïlmer. Je suis revenu à la gare car le guichet pour les tickets est 500 mètres à droite de la gare, enfin je mets mes affaires à a consigne pour 2 Rs la journée.
Puis, je prends un bon petit déjeuner pour commencer la journée (20 Rs). Il est très bon avec beaucoup de thé, le pourboire est de 5 Rs et compense la modicité du prix de base. On se dirige vers le fort, en marchant pour y aller, on a une jolie vue sur la ville. Le fort est très impressionnant, les murailles surtout. La visite est agréable (30 Rs + 10 Rs) pour le guide. On visite des appartements princiers assez richement décorés, des collections darmes et de costumes. On voit des nacelles pour les promenades des princes sur éléphants. Il faut aussi retenir la belle salle du couronnement.
Déjeuner dans un restaurant chic (25 Rs) vers 2 PM, on y reste à discuter jusquà 5 PM, on parle de choses et dautres autour de nos expériences de voyage. Puis, je pars tout seul dans la vieille ville, je prends des photos amusantes dans le but de finir mon rouleau. Jai malheureusement manqué la photographie dun troupeau entier de biques se promenant dans la ville. La vieille ville est vraiment superbe, vraiment jolie, très amusante avec les petites ruelles, très belle avec cette couleur bleue. Vraiment, jai apprécié, alors ce doit être extraordinaire. Je suis entré dans léglise. Une église de style anglais en bonnes pierres de style gothique (du 19ème siècle), cest assez en décalage avec le reste. Jy suis resté une demi-heure à déambuler dans cette atmosphère européenne
Retour à la gare, je prends un Thali et un Coke (15 Rs) puis une douche (Là javoue ne pas comprendre mes notes !) et jattends le train. Cela me fait rappelle, je ne sais pas par quelle association de pensée, quhier, jai vu à Udaipur une maison construite autour dun arbre. Je nai pas pris de photos car des gens semblaient prier autour de cet arbre. Bien sûr, impossible de comprendre car difficile de demander.
Bon, il y a eu des bombes à Calcutta et à Bombay. Delhi seems to be very tense. Le problème est que je dois absolument y être pour mon vol du 22. Jaimerai passer à lauberge de Jeunesse pour le cas où des lettres seraient arrivées. Sinon Si je peux aller à Jaipur, ce serait super mais je pense que ce sera dur de tout faire vu le temps qui me reste! Jarrive le 19 à Jaisalmer et je pense y passer une nuit, ça fait départ le 20 arrivé le 21 au matin à Jodhpur. Bon, ces américains, du moins Steve, sont totalement différents des autres touristes, même américains, que lon croise habituellement. Un hôtel à 150 Rs, des billets en première classe (250 Rs), etc ne leur font pas peur. Il va voler de lInde au Népal alors que pour 200 Rs on va de Bénares au Népal ! Enfin, cest un voyage planifié à partir des pays industrialisés et donc loin des réalités locales. Cest un peu comme moi. Par exemple, il na jamais rien mangé de produits dans la rue (!), Bon enfin, jarrête là la liste des différences.
Nuit dans le train très agréable. Hier soir, on a pris la douche dans la retiring room de Jodhpur, cest très agréable de se sentir propre. Le désert des grandes étendues de sable, bien que le soleil soit à peine levé, je ne trouve pas cela aussi extraordinaire que cela. Pour linstant, je préfère le Rajasthan rocailleux à celui sableux. Enfin, cest assez amusant de voir le train rouler au milieu de nulle part, avec ces grilles aux fenêtres si caractéristique. Je descends dans une chambre (50 Rs) et jachète une carte postale (6 Rs), je passe à la poste pour en envoyer quelques-unes unes.
Ceci étant, la chaleur aidant, on ralentit le rythme. Déjà, il est quasiment impossible de sortir en plein soleil à 2 PM (ce qui est somme toute assez logique, mais je rappelle que je nai jamais vraiment été écrasé par la chaleur. Jai même eu froid le matin à Delhi). On reste à lombre et on se désaltère. De toute manière, je navais pas une réelle envie de faire un Camel Safari en plein soleil ! Nous prenons un dîner très agréable sur une terrasse, le long du fort (40 Rs).
Petit déjeuner (27 Rs) vers 10 heures et visite du fort (5 Rs), jattends Brad pour le déjeuner. Il part à 2:30 PM pour une balade de deux heures et demi dans le désert très peu pour moi. Moi, cette après-midi, je vais traîner et lire un peu. Enfin, je vais me lézarder un peu, pour changer et prendre un peu mon temps en attendant le train de 21 heures. Jai vagabondé dans les bazars puis je me suis dirigé doucement en direction de Sunset View pour apprécier la vue densemble sur la forteresse. La vue est plaisante, je suis ensuite tranquillement rentré vers lhôtel où jai acheté une bouteille deau bien fraîche pour me désaltérer. Enfin, je prends une douche réparatrice, et je fais une dernière bronzette sur le toit du Paradise Hotel. Je dîne dune omelette et dun lassi (19 Rs).
Je me suis coltiné une bande de toutous dépenaillés qui nont pas voulu sendormir avant minuit. Ils se racontaient leurs saouleries au bang lassi et admirant leur changement dattitude et leur nouvelle maturité, par exemple: avant, je ne fumais pas, maintenant je fume (extraordinaire, non!). Ou ils sont cons ou ils sont jeunes, voire les deux! Vraiment jai bien cru que jallais exploser en leur signifiant quils faisaient exactement ce quils ne tolèreraient pas chez eux. Enfin, jai préféré essayer de mendormir en me promettant de les réveiller mais je me suis finalement dit que la mauvaise éducation nétait pas forcément pour tous. En parlant de dépenaillé, je tiens à préciser que je fais relativement attention à mon apparence, un des seuls conseils de Papa était de ne pas être complètement négligé (rasage, etc ), je prête donc une relative attention à mon look. Sur ce, je me promets décrire à Joël pour lui faire part de mes impressions. Jai déjeuné comme un roi, le menu se composait de: Plain Rice, Mix vegetables, Lemon Juice and Tea Pot, le tout pour 32 Rs (pourboire inclus). Le restaurant est en remontant sur la droite de la gare en continuant après le bureau des réservations. Après deux croisements, un angle droit, lautre une fourche, cest une bonne adresse. Ce matin, le train est évidemment arrivé en retard (15 minutes), je me suis précipité à la consigne et suis arrivé à la fin de la messe anglaise (je ny comprenais pas grand chose à cet anglais). Bon il est 8:45, la messe suivante nest pas à 9:00 comme prévu sur les panneaux mais à 10:30. Quà cela ne tienne, jattendrai, cest une véritable philosophie de patience. Papa y perdrait son latin! Vers 10:30, la messe commence, évidemment, je ny comprends rien et je ne peux même pas participer aux chants car je ne peux rien lire, cest incompréhensible. Jessaye de savoir plus ou moins où lon en est: première et deuxième lecture, ça va à peu près, je situe puis deux personnes, genre mariage savancent devant le prêtre qui fait un long laïus. Après quelquun de lassemblée fait un grand baratin, je suis un peu perdu... un mariage comme ça sans fioriture. Jattends quand même avec amusement, le moment du you may kiss the bride ou équivalent en indien ¤ N Q c b ^ ou approximativement. Mais rien narrive et le couple repart à sa place, là jaurais du me douter que jaie raté manqué quelque chose. Enfin, il y a une quête, ce qui est normal, toujours pas deucharistie, puis le prêtre part dans un long prêche, je suis perdu, on est bien dimanche, credo, gloria et notre père, quid ? Et le sanctus, y too, et il parle ce bon prêtre, il se désaltère même un peu, il parle encore, cela nen fini pas. Bon voilà, lheure de messe arrive, encore un chant (pourquoi pas ?) et puis blablabla en respons et soudain tout le monde dun commun accord se lève. Je reste interdit ! Que se passe-t-il ? Alerte à la bombe ou autre ? Eh non ! La mesa e finita. Jen suis comme deux ronds de flanc. Cest une messe romaine catholique ?
En aparté, lidée dun voyage me revient, plus jy pense, plus japprécierai de le faire: Karakorum Highway, Tibet, Népal et Vietnam: 3 à 5 mois de trek dans lHimalaya, cool !, non ?
Enfin, je décide quaprès plus de trois heures et demi dans une église, jai fait de mon mieux! Je pars réserver mon billet pour Delhi, bien me prend car cest fermé après 13:45. Malheureusement, cette histoire de messe sans fin me coûte dêtre en liste dattente (50ème en plus). Autant dire que je vais dormir avec mes bagages enchaînés à moi, cool ! En effet, je risque de ne pas avoir les billets me permettant dêtre dans les wagons de touristes. Enfin, je me rassure avec un bon gueuleton, il est 2 PM et il faut attendre 9 PM. Je pense donc quen prévision de la charmante nuit que je vais passer, je vais aller lire, me reposer dans les salles dattente. Par ailleurs, je trouve que je fais de belles économies. En effet, malgré lachat du billet de train (108 Rs), de ce repas gargantuesque et de la quête (5 Rs), il me reste plus de 150 Rs ! Donc je vais essayer de dépenser 50 Rs dans un souvenir. Bon, je réserve 10 Rs pour le Thali de ce soir et 5 Rs pour un Cold Drink, jajoute 2 Rs de consigne et 10 Rs de fruits, il faut donc conserver 30 Rs pour la journée et 100 Rs pour demain ! Crésus ! Surtout que je compte user et abuser des bus de Delhi, à 2 Rs la course, jai de quoi ! Jirai aussi faire un tour aux emporiums pour voir de combien je me suis fait arnaquer tout au long du voyage avec les divers souvenirs que jai ramené. La cantine de la gare est encore le meilleur endroit où manger pour pas cher. Bon, la poste est ouverte le dimanche à Jodhpur, mais il faut mettre 1 Rs de plus sur la carte postale (!?). A part ça, jai terminé : Toujours Provence que Brad ma passé, amusant mais simple. Le dîner nest quà 7 PM après, il va falloir que je me dépêche pour me laver ! (seulement deux heures) 20 Rs dont 2 Rs de pourboire, quand les personnes ne demandent pas et quils sont sympathiques, je donne plus normalement Dautant que jai déjà plein de petite monnaie quand je relis cela, je me demande si jai bien fait de donner un pourboire, ils ont du penser: Encore un touriste plein aux as !
Je croyais avoir déjà pris des notes sur la journée, mais non. Bon le train est parti quasiment à lheure. Jai rencontré un mauricien qui fait ses études de chirurgie en Inde. Il était très à cheval sur les principes et nappréciait pas du tout que des Allemands sans réservation squattent dans notre voiture. Enfin, personnellement, jai eu ma réservation malgré la longue liste dattente et sans backshish. Miracle du tourisme, il y a un quota par train doù un certain passe-droit et pour une fois que ça me sert.
Arrivée à Old Delhi avec une heure de retard. Pour moi, cela ne compte pas, vu que je dois attendre jusquà quatre heures du matin! Enfin, je me dirige vers le Red Fort, jattends un bus 731 mais rien narrive, je prends le bus 102 (?) qui va à Conaugh Place. Là, mon idée première est de faire attention à largent car jai acheté un jeu de cartes (15 Rs) et la couchette a coûté un extra de 31 Rs. Il me reste 60-70 Rs, et il faut que jaille à laérodrome. Je cherche dabord le bureau de poste pour la dernière lettre à poster et en même temps une banque pour changer 20 Francs pour environ 100 Rs de façon à avoir un peu de marge financière. La poste je la cherche en tournant indéfiniment et la banque pour largent aussi, ni la Citibank, ni les autres. Enfin, je tombe sur la poste. Jai fait vingt fois le tour sans la voir, je laisse ma lettre, puis juste à côté, il y a lAmerican Express, je rentre avec 20 FF et je ressors avec 105 Rs en plus. De là, je vais déjeuner chez Paul (24 Rs inclus le pourboire), je me régale: Pulao, Riz, 2 Chapati et Tchaïe. Je sors, il est 3 PM, comme je nai rien à faire, je vais voir British Airways pour voir si le vol a changé dhoraire et pour le bus pour laérodrome. Il est 6 PM, le vol est OK, le bus sur Janpath après être descendu sur Janpath, je remonte, après le Wimpy, je trouve mon bonheur pour 22 Rs. Résultat, il me reste plus de 120 Rs. Et comme, jai de largent, je le dépense: 5 Rs de cacahuètes, 100 Rs de ronds de serviette, 14 Rs (dont 4 Rs de pourboire) en rickshaw pour aller de Old Delhi vers Conaugh Place et enfin 2 Rs de consigne à la gare de Old Delhi.
Le bilan est de 200 US$ (Traveller Check) et 70 US$ (Cash).