On peut voir les photos de différents endroits de la Chine.
Décollage hyper rapide avec un angle de montée impressionnant. Laéroport de Hong-Kong est au centre de la ville et il faut éviter les collines et gratte-ciel environnants. Bonjour le communisme, jy arrive avec un t-shirt américain un rien provocant et 181 US$ en liquide + 540 US$ en Traveller Check, 8000 Yen(?), 15 £, des guilders, pesetas et francs
Durant le vol sur la CAAC, il y a eu en boucle des chansonnettes sur la beauté du phnix des cieux, sur lamour du peuple chinois. Ce discours lénifiant sous forme dopérette est plutôt drolatique. Plus prosaïquement, je me demande si lon va manger quelque chose. Finalement, cest oui. Le spectacle continue sans interruptions. Bon, je le savais bien, vraiment je suis idiot. Enfin, il ne faut jamais arriver dans une ville nouvelle trop tard (ou pire trop tôt le matin !). La première raison, la plus évidente est que lon est perdu dans le nouvel aéroport et on ne peut utiliser quun seul moyen de transport (le plus cher) : le taxi. Résultat cela me coûte 130 FEC ce qui correspond à 150 FF. La deuxième raison est que les hôtels sont toujours pleins et il est difficile de faire une longue recherche. Résultat, je dors dans une chambre double (60 FEC), cest plus cher quà Hong-Kong. Enfin, la véritable raison de mon arrivée tardive est que je voulais pouvoir trouver une messe à Hong-Kong (a priori) plus facile quà Pékin.
Bien sûr, en pays communiste, il y a deux monnaies qui ouvrent des prestations différentes: la monnaie dite touristique, cest le FEC pour Foreign Exchange Certificate et la monnaie locale du peuple, cest le RMB pour Renminbi. Bien sûr le taux de change est différent. 880 RMB (au marché noir) / 580 FEC (marché officiel) pour 100 US$. Bien sûr certains lieux touristiques réclament des FEC (lhôtel) mais dautres acceptent aussi bien de RMB. De plus, si on donne des FEC, on peut aussi bien vous rendre la monnaie en RMB ! Cest simple, non. Dans la suite, quand je ne précise pas je parle de Yuan (Y).
Jai bien dormi tout en pensant quà deux les frais seraient divisés par deux. Enfin, je change pour un dortoir à 2 Y si besoin est. En fait, je rencontre dans cette réflexion sur mon budget Christian, un québécois. Finalement, nous décidons de partager une chambre double, ce qui est plus sympa quun lit dans un dortoir. Je me suis lancé dans le petit déjeuner chinois (de lhôtel) : cest très surprenant, pas franchement bon et encore je ne connais pas le prix ! Je suis désagréablement surpris par la froidure du climat 10°C hier soir. Les bâtiments ne me correspondent pas à limage que je me faisais dun pays communiste. Bien sûr, cest un peu gris sale, mais il manque un je ne sais quoi indéfinissable. Il faut que je dise que jai pris le seul (?) hôtel pour étranger non utilisé par les tour-operators. Donc, il nest pas hors de prix. Je me trouve au sud de la cité interdite (à environ 5 kilomètres), pas trop loin du temple du soleil.
Bon, le petit déjeuner me coûte finalement 2 Y. Il consiste en du riz dans son eau de cuisson, des haricots, 2 ou 3 branches de verdure, 3 petits trucs dans une soucoupe et des petits pains assez bizarres, je mange le tout. Puis, je pars louer une bicyclette (3 Y). En effet, je décide dexplorer Pékin qui est une ville immense plutôt que de me lancer dans une découverte impossible de ce pays gigantesque. Je veux faire moins de kilomètres quen Inde pour mieux apprendre une ville.
Il existe des milliers de petits métiers liés au tourisme. Ainsi, dans mon restaurant habituel (en sortant de lhôtel sur la droite, à 200 mètres), il y a quelquun qui se propose pour vous fournir des billets de trains moins cher et sans passer par la voie officielle (file dattente). Jai eu une longue discussion avec un anglais (Clifford) et un canadien (Fred). Les autres touristes du dortoir marmonnent des phrases à peine intelligible en anglais. Il en ressort quil ne faut pas boire leau du robinet (risque dhépatite B). Moi qui comptais être aux aurores au Palais Impérial (dans la cité interdite), jen suis pour mes frais : changer de largent et prendre son petit déjeuner prennent du temps. Dommage, car aujourdhui un soleil rayonnant plane sur Pékin, mais jattends plus de 3/4 dheure pour obtenir un uf sur le plat ! Les serveuses peuvent à peine relire leurs gribouillages. Cest le petit déjeuner de la deuxième journée.
Ouah ! Dabord, il a fait bien meilleur, il a plus de monde et plus en t-shirt. Cest toute la différence. Ca fait vraiment la différence.
Je visite la cité interdite ou le Palais impérial (30 FEC). Cest grand et jai beaucoup apprécié de faire cette visite avec un commentaire de Peter Ustinov en walk-man (22 RMB). Cela vraiment donne un autre éclairage sur cette immense ensemble de bâtiments. On entre dans cette enceinte par la porte du Sud qui donne sur limmense place Tien Anmen, on passe la porte du même nom, pour traverser un large espace dit des palais culturels des travailleurs. Le palais impérial est enclos dans un rectangle de 1006 mètres du nord au sud et de 786 mètres de lest à louest, fermé par des murailles rouges et hautes de 7 mètres avec des pavillons aux angles et entouré dun fossé rempli deau et large de 60 mètres. Lentré dans lenceinte proprement dite se fait par la porte de Wu Men. Cette construction monumentale, surmontée de cinq pavillons dits les Cinq Phénix, souvre sur une vaste cour pavée où serpente la rivière dor. Cette rivière se franchit par 5 ponts de marbre blanc. 5 et 9 sont des nombres sacrés, on le vérifiera souvent le long de la visite : 5 portes, 9 espaces.
A lest et à louest de cette cour intérieure, dans des pavillons et une longue galerie, étaient entreposés les biens les plus précieux de lempereur: vases rituels en bronze, fourrures, pierres précieuses, armes prises à lennemi ou offertes en tribu.
Au nord, sur une terrasse en trois étages en marbre blanc, bordée de balustrades: Taihe dian, le palais de la suprême harmonie. Long de 52 mètres et large de 30, coiffé dun toit magnifique soutenu de 84 colonnes, il abrite le trône du dragon, élevé sur une estrade aux sept marches, se détachant sur un paravent sculpté à sept feuilles, entouré de brûle-parfums et de grues bénéfiques et dominé par un plafond à caissons admirablement décoré. Lempereur y accordait des audiences solennelles selon un rituel compliqué. Sur le parvis sud, entre les grandes pièces en bronze (cadran solaire, grues, tortues), des marques indiquaient les emplacements réservés aux prosternations des dignitaires civils à lest et des militaires à louest.
Vient ensuite le Zhonghe dian ou palais de lharmonie parfaite. Lempereur y recevait chaque année les prémices des récoltes. Au nord de cette construction, le Baohe dian ou palais de lharmonie préservée, jadis salle de conseil, abrite une partie des trésors impériaux, comme les galeries est et ouest.
En remontant vers le nord, un haut mur annonce les appartements privés de lempereur. Le premier est le palais de la pureté céleste, principalement réservée aux affaires de la famille impériale. En arrière, sélève le palais de la puissante fertilité, il abrite les sceaux impériaux exposés. Plus au nord, le palais de la tranquillité terrestre est divisé en deux parties, lune vouée entièrement à la couleur rouge (la couleur impériale) était la chambre nuptiale de lempereur, lautre étant réservée au culte du dieu du foyer.
Au nord, une porte Kunning men ou porte de la tranquillité terrestre souvre sur le jardin impérial, composé de pavillons et de kiosques dans un décor de très vieux arbres, de rochers aux formes bizarres. Cette succession de palais couvre à peine un quart de cette ville. Cest dire létendue et le nombre de bâtiments qui la composent. A louest, les six palais étaient habités par limpératrice et les veuves des précédents empereurs. Le quadrant nord-est abrite des expositions darts anciens et peut être considéré comme le musée du palais impérial. On découvrira, une côte de perles de lempereur composée de 40 000 plumes et 50 000 perles (15 kilogrammes) représentant quatre ans de travail, 16 cloches dor identiques (dimensions extérieures) qui sonnent selon les 8 notes et demi-tons associés. Le son est fait en enlevant la quantité de métal nécessaire à lintérieur ! On admirera des horloges fantastiques, des vieilles porcelaines, des panneaux de bois ouvragés séparent des pièces décorées de jade et divoire minutieusement travaillés, des panneaux de soie peint.
Tous les bâtiments sont construits selon la même architecture et les mêmes codes de couleur. Les murs ou colonnes sont rouges (le sud), les tuiles vernissées sont jaunes (la terre) avec le faîtage quelquefois vert. Cette couleur est le privilège de lempereur et personne dautre navait le droit davoir des toits semblables. On remarque, sur le haut du toit les mêmes représentations du dragon aquatique, sensé protéger de la foudre, il est maintenu à sa place par une épée ! Le dragon aurait 81 écailles, il est le symbole de lempereur céleste. Dans le cas où lempereur ne le serait pas, les boules suspendues en haut de la salle du trône lui tomberaient dessus. Limpératrice est le phénix. La peur de la foudre sexplique dautant mieux que toutes les constructions sont en bois. Les bords des toits (dans les angles) sont réputés plus sensibles à la foudre pour les Chinois. Ils bénéficient dun nombre de figurines supplémentaires dont la taille et le nombre dépendent du type de construction. La première figurine est un homme monté sur un poulet. Cest un prince han rebelle quon aurait pendu à une poutre du toit il y a bien longtemps. Cest pour bien faire comprendre à la foudre les risques encourus si elle sattaque au toit.
Après cette longue visite, je monte sur la colline du charbon, au nord de la cité interdite. De là, je profite de la vue de Pékin sous le soleil pour continuer à prendre des photos. Je nai plus le temps de me promener sur dans le parc Béhai. Je ferai cela sans doute un autre jour. Je change de stylo, il est mort, un souvenir de mon service militaire de moins. 0,3 + 12 Y de babioles, 2 Y de snack et 5.7 de petit déjeuner. Jai pris le bus (0,2 Y) pour me rendre de lhôtel à la place Tien Anmen. Jai marché aussi longtemps en direction de la poste, le long de la grande avenue E Changan Avenue qui traverse Pékin douest en est. Cette avenue est très large (deux fois quatre voies de mémoire). Finalement, cest vraiment trop loin, à la gare, je fais demi-tour. Je rentre dans le premier hôtel international, je poste les lettres. Je prends le bus n° 20 pour rentrer, je lattends une demi-heure. Je suis passé de nuit sur la place Tien Anmen, les jets deau multicolores sont très kitsch et mériteraient une photo, mais ce sera pour plus tard, car je reste tranquillement dans mon bus qui me ramène vers 18 heures à lhôtel : douche et dîner.
Aujourdhui, premier jour de bicyclette (3 Y). Elle est un peu grande et jai un peu mal au fondement (comme dirait Bon Papa). Vraiment les latrines gardent une odeur répugnante dans cet hôtel. Il y avait des centaines de temples à Pékin au début du siècle, mais en 1949, tous étaient à moitié en ruine ou très délabrés. Le nouveau régime (de Mao) fit un effort de restauration des principaux. Effort qui se continue actuellement. Hier, la cité interdite était en restauration. Aujourdhui, cest aussi au temple des lamas. Cest un très beau temple (entrée 5 Y) où malheureusement les photos sont interdites. Lentrée à louest donne accès à une première cour où lon retrouve une tour du tambour et une tour de la cloche. La seconde cour ouvre sur une statue de Dabao Milei (avec une grosse bedaine, un genou relevé et un visage hilare). Adossée à elle deux Weituo en armure, autour les quatre grands rois célestes gardiens des quatre points cardinaux (ouest, nord, ). Au milieu de cette cour, une grande stèle est gavée en quatre langues, dans les galeries latérales, une belle série de tankas (rouleau tibétain) sont représentés. Au fond, la salle de lEternelle Harmonie contient trois Bouddha. La quatrième cour est bordée de galeries latérales où sont représentées quelques uvres sur les divinités terrifiantes. Au fond de la cinquième cour, un édifice à 3 étages est occupé par un bouddha, statue haute de 18 mètres, sculpté dans un seul tronc de santal. Cest quand même étonnant de voir un régime marxiste remettre en état des uvres décadentes qui ne sont pas de la propagande hyperréaliste dans la ligne du parti. Enfin, largent na pas dodeur ! Pour information, le salaire moyen est de 300 Y par mois.
Soirée culturelle au théâtre (15 Y). Cela ne correspond à aucun type de spectacle occidental, cest assez bruyant et très fréquenté par des tour-operators. Ce pourrait être amusant si je navais pas bénéficié de nombreux commentaires dun groupe de français juste derrière moi ! Le spectacle se compose de scènes chantées, beaucoup de scènes de combats acrobatiques. Jai retrouvé des scènes empruntées à la Commedia dell Arte (à moins que ce ne soit lopposé). Le problème est que je ne sais pas si ce spectacle est typiquement chinois ou nest quun pâle remake monté pour les touristes. Jai profité de la soirée pour discuter avec un boulanger français désabusé de la chine (je ne sais plus pourquoi) et une Anglaise mariée avec un Chinois, donc plutôt attirée (!). Au dortoir, la discussion se poursuit avec un Allemand et un Japonais qui ne parlait quun anglais très rudimentaire quand il le parlait. Jai repris de ces petits pains (1,5 Y). La chambre double intéressante et spacieuse mais le prix aurait augmenté de 60 FEC à 70 FEC : affaire à suive !
Bon, aujourdhui, jai payé 80 RMB pour la chambre qui est toujours à 60 FEC. Jaurais été meilleur en chinois, jaurais demandé pourquoi cette majoration de 33%. Bon, je pourrai changer 100 $ pour 880 RMB. Le problème est que jai encore besoin de FEC. Ce serait bien de changer 100 $ pour 600 FEC. Le petit déjeuner est plus copieux (5 Y) et je pars. Bon, jai cherché le Palais culturel des minorités (2 Y) mais rien en Anglais, sur Fuxingmennei Av., cest donc assez austère. pas loin de là, le Musée Xun Lu était fermé. Après avoir tourné en rond autour de la pagode blanche, jai finalement trouvé le petit chemin qui y menait, jai malheureusement raté loccasion de prendre la photo du dragon, superbe. Je passe voir le temple de la lune qui ne me laisse pas un souvenir impérissable et je me dirige vers la cathédrale du Nord. Cette construction est néo-gothique, toute peinte à lintérieur, étonnante avec ses petits temples bouddhiques à lintérieur de lenceinte. Il y avait quatre églises aux quatre points cardinaux, une a été détruite totalement et les autres ont été fermées au culte pendant des années.
Pour linstant, je regarde léquivalent de EastEnders à Pékin, je comprends moins bien ! Joubliais de noter 2 Y de snack et 11 Y de dîner. Voilà, demain, le programme sera messe et zoo. Bonne nouvelle, le grand musée serait ouvert demain donc, plus tard aussi
On voit des gens qui fouillent dans les poubelles, des gens qui ont un genre de CV écrit, tenu par quatre cailloux sur le trottoir. Il faut se rappeler la personne qui trône sur son siège dans les bus, manchons pour protéger sa blouse. Quand on se promène, les beautés architecturales lemportent sur les beautés féminines. Ce nest pas ma tasse de thé !
Ca alors, jétais persuadé dêtre dimanche. Christian est rentré à 8 heures du matin ! Résultat, jai finalement changé 100 $ pour mes 880 RMB au marché noir, et je paye la part de ma chambre (40 Y). Le marché noir est constitué de baraques en bois (2 mètres carrés de surface au sol) qui se trouvent à 100 mètres de lhôtel. On entre pour faire le change, dans le tiroir crasseux dune table en bois minable se trouve une véritable fortune en devises ! Puis, je me dépêche pour la messe. Je suis arrivé trop tard car tout est vide. Jai commencé à ménerver un peu pour apprendre quelle était le lendemain. Ca alors, je nen reviens pas de mon erreur. Si javais su Jaurais peut-être pris le temps daller à Datong voir les célèbres grottes bouddhiques de Yungang. Cet ensemble de 53 grottes abrite 51 000 statues de bouddha et de son panthéon ! On peut voir des vieux monastères datant du 10ème siècle. Il y a, de plus, un superbe mur des neufs dragons avec ses 45 mètres de long pour 8 mètres de haut. Ce mur est recouvert de céramiques de couleur datant des Ming. Cette dynastie, qui règne à partir de 1400, a aussi transféré la capitale à Pékin, reconstruit la Grande Muraille. Finalement, tout réfléchi, je nétais pas sûr dêtre de retour le vendredi. Peut-être en partant lundi, mais trouver un billet de train pour le lendemain est une véritable gageure si ce nest pas tout bonnement impossible. Je tire définitivement un trait sur cette visite. Il faut vraiment que je revoie mon emploi du temps plus sérieusement, car je reste quand même 9 jours ici ! Bon, jai fait un rapide tour dhorizon, jai de quoi moccuper, en prenant le temps de bien visiter.
Je suis allé à lambassade du Bénin (seule indication obtenue par lambassade française). Je suis entré comme dans un moulin dans les locaux. Je frappe à la première porte, une personne ma gentiment renseigné. Super, jai tout ce qui faut pour la semaine pascale. Tiens, je viens dacheter du nutella, je crois que je vais le manger (6,6 Y), jai acheté du dermophile indien (12,5 Y) et un bâton dencre de chine (1,5 Y). Bien sûr, jai acheté cela dans un énorme grand magasin : le Friendship. Jen ai profité pour lire Paris Match, le seul journal français rapide à lire. LExpress était trop cher et en FEC ! Jai vu lobservatoire (2 Y), non loin de là. Jai aussi posté les lettres sur le chemin du retour. Jai fait un détour pour voir léglise de lEst. Lenceinte de léglise est fermée, en passant par le côté, jai réussi à entrer sur le parvis. Mais, je ne pouvais pas entrer à lintérieur. Par hasard, je demande à un vieux chinois qui passait par là et par chance il mouvre. Je découvre un intérieur 19ème classique. Après, je me suis promené dans la rue commerçante qui mène au McDo. Jai trouvé de la soie pas trop chère : 33 Y le mètre et 10% de rabais, peut-être ! Cest une bonne adresse pour les achats que je ferai plus tard. Je suis allé téléphoner à la maison pour connaître leurs préférences en terme de coloris et là, jai appris que Mamie était morte. Et bien, il ny a pas grand chose à rajouter. Je me rappelle avoir repris ma bicyclette dans la relative fraîcheur ambiante. Le ciel est plombé (gris) et la poussière est soulevée par des rafales de vent. Jai à peine chaud et je pleure sur cette nouvelle. Les nombreuses lettres que jécrivais, les milliers de photos, je les destinais aussi à ma grand-mère. Je suis sûr quelle aurait adoré les voir et quelle aurait beaucoup aimé que lon en parle après Elle ne verra pas la pièce de soie achetée à Bénarès pour elle. Je continuerai ce voyage en pensant encore plus à elle. Cétait ma grand-mère formidable avec laquelle je faisais des parties de scrabble sans fin, rien ne sera plus comme avant !
Encore bouleversé, je marrête près dun petit marchand ambulant qui me fait une crêpe aux légumes (1 Y) que je dévore, ça me réchauffe.
J’ai acheté 2 comptines chinoises en français pour 2,34 Y. Je voudrais parler aussi de tous ces coiffeurs au milieu du trottoir qui coupent les cheveux. Il y a aussi les enfants chinois qui n’ont pas de couches et portent des culottes fendues. Comme ça, on fait simplement, encore habillé, quand on veut ou on veut ! Ce soir, dîner à 10 Y, j’ai rencontré deux Suédois et un Ukrainien. Ils ne font que passer en Chine. L’un d’eux qui était là sept an auparavant m’a affirmé que cela avait bien changé avec les magasins qui s’étaient multipliés. Côté gastronomique, il y a le fameux Roast duck mais il est à 150 Y pour deux et effectivement le taxi pour Badaling (porte monumentale de la grande muraille) coûte 400 Y. L’ensemble est un peu en dehors de mon budget.
Eglise du Sud, la messe en latin-chinois est assez difficile à suivre mais c’était selon le rite Vatican II, face à l’assemblée, j’avais donc des repères pour mieux suivre. Il y avait beaucoup de temps de prières et de silences qui ont été très bien pour penser à Mamie.
Après, je prends un snack dans la rue (1 Y) et j’enfourche mon vélo pour aller au zoo. Grâce au plan de Pékin (1 Y), je me rends compte que j’ai visiblement dépassé le zoo car je viens de traverser des voies ferrées qui sont plus au nord sur le plan. J’arrive finalement sans trop d’encombres, il faut absolument être autonome car il est quasiment impossible de demander son chemin (je ne parle pas chinois !). J’entre (3 Y) dans ce zoo où les Chinois se pressent en ce jour férié. Je m’isole un peu pour déjeuner (3,6 Y) et me désaltérer (2,5 Y). Le zoo est très grand et je déambule au milieu de beaucoup d’animaux. Les félins semblent tous endormis. Il y a même un lynx, une panthère, un léopard blanc et quelques charognards. Il fait très bon quand on est assis au soleil, le temps sinon est frais. Les singes sont toujours aussi drôles, je vois des loups et des renards blancs, argentés, roux, un glouton … il y a même des kangourous et des milliers d’oiseaux. Je fais une visite à l’aquarium (3 Y). Par contre, je rate l’hippopotame et le rhinocéros mais j’ai quand même vu pleins de bêtes à cornes et des ovidés avec leurs cornes/habits d’hiver. Il y avait bien sur des pandas. Bon, j’ai une heure de bicyclette pour rentrer. Il y a même un planétarium en face du zoo près des arrêts de bus.
Je n’ai pas assez raconté mes balades à bicyclette. Il faut savoir que Pékin est une grande ville, le centre ville comme aperçu dans la carte plus haut représente un carré de 9 kilomètres du Nord au Sud et de 10 kilomètres d’Ouest en Est. L’hôtel où je me situe est presque dans l’axe Nord-Sud de la ville, axe passant par la cité interdite. Il est à environ 1 kilomètre à l’ouest de la porte Sud qui est Yongdimen. Pour aller au zoo qui est la limite extrême que j’ai atteinte (coin Nord Ouest), il me faut une heure montre en main. Alors le chemin du retour est un peu ennuyeux car je n’ai pas d’arrêt pour faire des visites.
Sur le chemin du retour, j’ai bien failli me perdre. J’avais pris un chemin différent pour explorer un peu Pékin. Je descendais plein sud en partant du zoo, en empruntant une large avenue, selon la carte, elle devait tranquillement me mener à mon hôtel (en tournant à gauche au moment opportun). Soudain, je traverse une voie ferrée, étonnement, la seul voie ferrée sur la carte est bien plus bas que le coin où je devrais être, comme je n’arrive pas à reconnaître l’endroit où je suis sur la carte, je rebrousse chemin. Je m’arrête pour prendre un snack : 2 galettes un peu huileuses (frites) avec à l’intérieur quelques herbes (légumes ?) et de la viande (je pense). C’est très bon, chaud et pas cher (0,5 Y). Je prends alors plein Est après avoir un peu tourné. J’essaye de me repérer car je suis le long d’un canal. Bien que les rues soient signalées en deux langues : chinois et pinyin, j’ai un peu de mal : le seul problème c’est qu’elles ne correspondent pas à celles qui sont sur mon plan… quand elles s’y trouvent.
Je suis sur la bonne direction car je croise Fuchengmenwai qui m’amènerait directement sur la cité interdite si je l’empruntais. Je continue mon exploration, je remarque que la grande avenue se transforme en une rue plus petite, mais comme la direction reste bonne, je ne m’inquiète pas. Puis, la rue est encadrée de longs murs aveugles. J’arrive devant le portail d’une usine, cela ne m’arrange pas, heureusement, après un crochet sur la droite, la route reprend la direction sud. Je continue, en effet, je pense être sur la bonne route et je pense que le plan n’est pas aussi précis que la réalité. Je décide de prendre la première à gauche pour me relancer sur la bonne direction. J’emprunte maintenant une ruelle peu rassurante et je débouche soudain sur une placette couverte de ciment et entourée de petites portes menant sur des ‘pavillons’ de travailleurs. C’est un cul de sac ! Je me vois, alors que la nuit tombe, obligé de faire demi-tour et essayer de trouver le bon chemin … galère, surtout que je commence à avoir faim. Heureusement, un petit garçon chinois sorti de nulle part, me fait signe de le suivre. J’emprunte un sentier herbeux et puis, je tourne sur la gauche et suis ce petit chemin pour déboucher avec bonheur sur un embryon de route empierrée qui débouche sur une route pavée qui est animée, je suis ‘sauvé’. J’en profite pour acheter du pain pour demain (3 Y). Enfin, j’arrive le long du parc GrandView que je prends pour le parc Taorantino. Je suis sur le canal du Sud, après m’être longuement interrogé si je devais continuer plein sud. Je prends la direction Est et finalement j’arrive assez content. Je dîne tranquillement (8,5 Y) pour me remettre de mes émotions (et dire que je voulais restreindre mes dépenses).
Demain, je devais aller voir la Grande Muraille, cela semble râpé car il n’y a qu’une personne inscrite pour ce tour. Bon, je vais me lever quand même, on ne sait jamais ! Sinon, j’irais visiter d’autres musées, mais je n’irais pas au Palais d’été, c’est plus loin que le zoo, ce n’est pas tant la distance, mais le risque de se perdre sur le chemin qui me retient.
Ouf ! Je pensais que l’expédition vers la Grande Muraille (40 FEC) était à l’eau car il n’y avait personne sur le tableau mais ce matin, luck ! Il y au moins 3, 4 personnes qui attendent et donc il n’y a pas de raison (économique) de ne pas y aller. Je suis presque déçu, car seul sur la Grande Muraille, ce serait vraiment extra mais enfin … on ne peut pas tout avoir. Heureusement, il fait relativement beau, attendons de voir si le temps se maintient là-bas. En attendant le départ, j’ai oublié de raconter le cirque du zoo qui était de très bonne qualité, ce qui est un peu normal tant les artistes chinois sont étonnants. Arrivé au pied de la Grande Muraille, le temps n’est pas très beau, la vue va s’en ressentir. Le soleil ne perce pas la crasse nuageuse qui est au-dessus de nous. C’est vraiment dommage comparé à hier. Bon, j’avais fait le choix de ne pas venir ici dimanche pour éviter la grande foule. Je pensais, peut-être à tord, que ce lieu magique devait être archi-comble.
Petit rappel historique, la Grande Muraille était une frontière fortifiée entre le monde chinois et celui des cavaliers barbares de l’époque. Elle fut commencée sous les Zhou cinq siècles avant notre ère, poussée activement par l’unificateur Qin shi Huanghi (221-207) qui y déporta des centaines de milliers d’hommes et achevée par les Ming au 15ème et 16ème siècle. On a coutume de dire que les ossements des personnes tuées à la tache doubleraient la Muraille. D’apparence, elle n’est pas si impressionnante que cela, c’est un long, long mur qui s’étend sur les montagnes en suivant les crêtes, on distingue des cultures en terrasses. La Grande Muraille n’est pas énorme ni très haute, elle semble presque petite, peut-être l’avais-je trop idéalisée. La vue sur les montagnes environnantes doit être très belle, malheureusement, on en profite assez peu à cause des nuages. La partie restaurée est assez petite, je me dirige un peu plus loin sur une partie moins rénovée, avec quelques herbes folles, mais qui restent en très bon état. Un peu plus loin, on distingue nettement des brèches dans la Muraille. Finalement, nous avons visité par Mutayi, ce qui est moins touristique, donc plus préservé. Le soleil fini par se mettre un peu de la partie, c’est très agréable. Entrée du site (15 FEC / 20 RMB).
De retour, un peu fatigué par le lever matinal, je somnole devant la TV tout en sirotant un thé (2 Y). La mauvaise nouvelle, c’est que Christian avec qui je partageais la chambre a trouvé un logement plus près de l’université. J’ai les alternatives suivantes : trouver un autre room-mate ou aller dormir dans le dorm. Comme la chambre est bien, je vais essayer de trouver un autre colocataire. La chambre est nettoyée tous les jours, il y a eau chaude, savon et papier toilette et même un TV avec télécommande et l’interrupteur des lampes à côté du lit ! Le grand luxe avec liftier dans l’ascenseur. En plus, je peux payer en RMB alors que le dortoir, je n’en suis même pas sur ! Bon je cherche dans le dortoir s’il y a des personnes intéressées. Je ne trouve personne, peut-être jeudi, une option sur une chambre à trois. Sur ces réflexions, je vais dîner (4 Y).
Bon, je ne m’y retrouve pas dans mes comptes, j’ai beau refaire les additions des dépenses et regarder ce qu’il me reste en poches, il me manque 100 RMB. L’erreur est trop grosse mais j’ai beau réfléchir. J’ai encore changé 150 RMB pour 100 FEC avec Christian. Au chapitre des dépenses, il faut rajouter 12 Y pour 3 jours de location de bicyclette. Ai-je raconté que tout marche au charbon ou plutôt, je pense, à la poussière de charbon agglomérée.
Aujourd’hui, je ne prends le bus 332 (1 Y) pour le Palais d’été. Je me promène dans l’enceinte sous un fort vent et un soleil timide. C’est un amoncellement assez hétéroclite de palais, tours, pavillons et galeries, mais l’ensemble se fond et s’intègre dans un paysage choisi. Un peu d’histoire : le site fut découvert sous le Jin qui, en 1153, aménagèrent le jardin aux Eaux d’or. Les Yuan l’adoptèrent puis les Ming en firent le jardin des Collines Merveilleuses (Haoshan yuan). En 1860, les armées anglo-françaises le réduisirent en cendres. Les palais actuels sont ceux que fit l’impératrice douairière Ci xi à partir de 1888 en utilisant les budgets de l’armée et de la marine.
L’entrée (22 Y) se situe à l’Est, après avoir contourné un long mur écran, je me descends le long du grand lac pour apprécier la vue de loin du site. En passant, je visite des palais dont notamment un joli théâtre à trois étages. Je m’arrête à la tour du dieu de la littérature pour prendre quelques photos, puis au célèbre bœuf de bronze qui garde un merveilleux pont aux dix-sept arches reliant l’île Nanhu à la rive. Dans cette île, un joli petit temple daté du 18ème siècle subsiste. Une digue coupée de six ponts permet de rejoindre le côté ouest de la colline. Là on découvre le célèbre bateau de marbre (en fait un embarcadère transformé), je suis le lac dans la longue galerie couverte. Je monte par un bel escalier de pierres au temple, à quatre étages, des fragrances bouddhiques et enfin au Zhihui hai, temple de la mer de la parfaite sagesse qui abrite une grande statue de bouddha. Je profite de ce dédale de chemins pour m’arrêter et déguster un snack (5 Y). Quelques restaurants proposent des recettes impériales remises au goût du jour. La spécialité locale est la carpe vivante (tang cu li yu), elle est cuite pendant quatre minutes, servie avec une sauce au sucre et au vinaigre. Théoriquement, pendant qu’on la mange, la carpe continue d’ouvrir et fermer la bouche !
Le retour en bus fut un peu épique. Sur les dix bus 332 qui attendent, le premier est tellement rempli que je me dis que je vais prendre le suivant. Puis, je vois cinq bus partir vide. Finalement, je réussis à monter dans le 8ème bus (1 Y). Je reprends la bicyclette. Ce n’est pas trop fatigant car c’est très plat. Je prends un dîner classique dans le restaurant proche de l’hôtel (5 Y). Ai-je parlé de leurs ronds-points immenses ? Les grands croisements en ville sont quelquefois à trois niveaux. En dessous les voitures, au-dessus aussi, mais dans l’autre sens et entre les deux le rond-point des bicyclettes. C’est amusant !
Bon, j’ai pris une bonne douche … ce qui veut dire que j’ai été obligé de mettre au début un soupçon d’eau froide. Il faut dire que malgré le soleil, les températures ne semblent pas décoller. C’est sans doute du au puissant vent du Nord qui balaye la ville. Faire de la bicyclette est par moment éprouvant, surtout par vent de face. Mais, c’est mieux que d’attendre frigorifié le bus sur place, et puis cela évite d’affronter les angoissantes questions de la somme à payer et surtout de l’arrêt pour descendre. Aujourd’hui, j’ai plein de petites choses à raconter. Ai-je dit que l’on portait la marque du costume bien en apparence sur le bord de la manche gauche du costume ? On peut aussi transporter des tuyaux de 10 mètres sur un simple essieu de voiture (raccourci). L’ensemble est tiré par quatre hommes et piloté par un autre qui pousse.
J’ai visité le musée de la Révolution (2 Y). Il est particulièrement complet. Tous les armements modernes possibles et inimaginables semblent se trouver là : mitrailleuses, mitraillettes, pistolets, automatiques, tanks. Ils sont américains, allemands, russes et chinois. On retrouve même le célèbre Walter PPK de Malko… Il y a même un P51 américain décoré de l’étoile chinoise, un fameux T62, des canons et des obusiers à profusion, le tout amoureusement documenté … en chinois ! On retrouve des photos des porte-avions américains et de tout types de bateaux, des photos d’avions du temps de pionniers jusqu’à l’époque actuelle. Au détour de photos de B1, B52, Tupolev et autres Mig, je tombe sur la photo d’un Mirage. Les hélicoptères ne sont pas oubliés avec l’alouette, le Bell et l’Apache. Toute la guerre 37-45 le long de longues galeries, les forces alliées en rouge ! La guerre décrite est essentiellement celle sino-japonaise. Ces derniers commettaient bien évidemment des atrocités (photos à l’appui). Il y a aussi les nombreux actes de résistance du brave peuple chinois. Durant toute la guerre, sur toutes les cartes, il y a les nombreuses poches japonaises éliminées, jamais cela n’arrive aux Chinois, ils décrochent toujours à temps ! Je suis un peu sarcastique, non ? La guerre de l’opium est aussi expliquée avec l’invasion des huit puissances. Toute l’histoire chinoise, du début aux invasions européennes, est détaillée. Le tout est bien présenté, en un ou deux panneaux avec des cartes, des dessins d’époque reproduits, des reliques, des textes, etc… Quel dommage que les explications soient en chinois car la présentation est concise et détaillée. Je passe près de quatre heures dans ce musée à déambuler et à détailler quelques documents, quasiment seul dans ce grand musée. J’allais presque oublier l’avènement de la glorieuse république communiste avec Mao. C’est complet et propre, les armes luisaient ! J’emporte quelques cartes postales (3 Y).
Après, j’ai vainement cherché le parc Yuyuan, alors je me suis assis le long du canal, sur des pierres chauffées par le soleil, en prenant un snack (2 Y). J’ai admiré un chinois qui a nagé pendant 1/2 heure dans l’eau sans doute froide je pense, mais sale, j’en suis sûr. J’ai ensuite lu Kundera sous le soleil couchant avec la musique et un chanteur juste derrière moi. C’était un peu criard, mais dans cet environnement pas trop bruyant, à l’abri du bruit de la circulation, cela devient divertissant avec l’habitude.
Je reviens en faisant le tour du parc Beihai. Je parcours notamment l’île de Qiong Hua relié par un pont de marbre à la cité ronde (Tuang cheng). Un mur circulaire très vieux de 276 mètres de diamètre enferme un palais entouré d’arbres vénérables dont un pin vieux de plus 800 ans. Au sommet de la butte artificielle, est érigé le grand dagoba blanc. Cette construction est en fait un chorten ou stupa tibétain datant de 1652. Il marque la première visite du Dalaï Lama. Au nord du lac, il y a le très célèbre Jiulong bi, écran aux Neuf Dragons, érigé en 1417. Il déploie ses 27 mètres de briques vernissées. Là, j’assiste à un spectacle amusant. Un groupe de touriste chinois se fait photographier devant le monument l’un après l’autre au même endroit. Pour cela, il échange aussi les lunettes de soleil imitation ray ban et le second appareil photo en bandoulière. Ils réalisent la photo kitsch touristique ! Enfin, un peu plus loin, il y a le très célèbre kiosque des cinq dragons: Wulong ting.
A la fin de cette journée, je fais un repas gargantuesque (3 plats, 11 Y) et j’en profite pour acheter deux estampes que vend un ‘honnête’ ex-professeur chinois (15 Y) : de la peinture sur soie, j’aime beaucoup !
482 RMB, c’est ce que j’ai dans ma bourse ! Ce matin, je relis Kundera. Hier, j’ai bu deux bières (bouteilles de un litre) avec un Suédois. Il m’a dit qu’il a été à l’ambassade pour lire de la presse, ce n’est pas une bête idée. De plus, je pourrais toujours me renseigner pour l’Amérique du Sud et les visas. Aujourd’hui, pas grand chose à raconter, je ne sais pas quand faire mes courses. Lundi au dernier moment en dépensant tout ce qui peut l’être ou avant en changeant des dollars pour faire la jointure. De toute manière, je vais avoir besoin de FEC si je veux entrer sans problèmes au parc Tiantian. Alors, si je pouvais payer directement les trois nuits avec 10 US$, ce serait cool, mais cela n’a pas l’air simple.
Aujourd’hui, j’ai été tranquillement acheter un autre bouquin de contes chinois, le premier est très agréable à lire. De plus, ces contes sont imprimés en français ! J’ai encore pris le fameux snack qui inexplicablement valait 2 Y cette fois. Cela a failli m’énerver, enfin … Ce snack est constitué d’une crêpe sur une plaque chauffante, sur laquelle on étale un œuf, on ajoute des morceaux d’oignons et de légumes. On retourne l’ensemble que l’on badigeonne à l’aide d’un pinceau d’une sauce brune puis rouge (légèrement pimentée) on met un morceau croustillant très fin (nouilles frites ?) on plie la crêpe, on mange, c’est chaud et bon ! Après comme, je n’étais pas loin, je suis allé voir une exposition (2 Y) à la maison de l’art chinois. Au premier étage, il y avait quelques tableaux différents et des milliers de photos d’animaux, encore le zoo. Le deuxième c’est l’exposition : 20 tableaux sans grand intérêt d’un peintre japonais ou chinois. Il y avait même des nus : décadence ! Au troisième, les classiques aquarelles sur papier et soie a des prix prohibitifs de 1000 à 4000 Y. Il y avait même un bambou tout simple et tout seul pour 40000 Y. C’est joli, mais cela peut être fait à la chaîne. Les grandes signatures encaissent. Hier, au musée de la révolution, il y avait aussi quelques belles peintures réalistes. Puis, en remontant, vers le nord, je visite la Tour de la Cloche qui abrite une cloche pesant 20000 livres (3 Y, la carte d’étudiant n’étant pas reconnue). Je me venge en chipant un morceau de tuyau en plastique que j’avais cherché vainement en me promenant dans le marché (la rue juste avant le McDo). Ce morceau va me servir à enrouler les soies déjà acheter de manière à éviter des pliures inesthétiques. Cette tour de la cloche est d’un intérêt moyen. Ensuite, je me dirige vers l’ambassade de France pour lire les dernières nouvelles. En chemin, j’oublie de m’arrêter sur l’autel de la terre. En passant, je vois une chancellerie palestinienne. Ce sont les Israéliens avec qui je partage la chambre qui seraient contents. J’arrive finalement et je me dirige vers la section culturelle, l’ambassade ferme à 14:30. Je lis L’Equipe depuis mars avec les résultats des coupes UEFA dans le Figaro et Libération. Je feuillette Fluide Glaciale. Il est 18:00, je rentre en prenant un snack. Vraiment, la nuit, la bicyclette, ce n’est pas trop cool car l’éclairage des routes est faible (voir nul) et peu de véhicules et aucune bicyclette ne possèdent des feux.
Quelle journée, un vent de tous les diables mais qui heureusement soufflait presque du bon côté. Il n’empêche ! Passé à l’ambassade du Pérou où je me suis débrouillé en Espagnol. Les ambassades d’Espagne et d’Argentine sont fermées. J’avais erré le matin dans le Silk Market sans trouver ce que je voulais. Les chemises sont toutes signées Valentino Uomo et les blousons Pierre Cardin. Je cherchais quelque chose sans aucune inscription à la mode européenne, à la limite un peu de chinois m’aurait davantage plu. Bon, les prix sont assez bas. Je pense prendre des chemises et peut-être un blouson. J’ai trouvé des oiseaux pour Maman (25 Y) acheté dans le Friendship store. Il y a aussi des boites à bijoux assez jolies avec des incrustations de jade. Après, j’ai lu à la mission culturelle française. J’y suis arrivé vers 13:30, j’étais noir de poussière sur le visage ! J’ai vaguement pu me débarbouiller, après je suis allé à la cérémonie du Vendredi Saint célébrée par un père polonais au milieu d’une assemblée de bonnes mamas noires et de BCBG du 16ème. La célébration était très bien, dans un appartement ou une annexe de l’ambassade du Bénin. Dîner de deux bols de riz (3 Y) et thé plus un peu de légumes. J’essaye de faire maigre tout en faisant attention à ne pas me sous-alimenter. J’ai résisté à l’envie d’un snack sur le retour.
Je pense que je suis resté un peu trop longtemps à Pékin. J’aurais peut-être du planifier une visite à Datong, au Yangshu ou a Xian pour les fameuses ‘terra cotas’. Le rythme des visites se ralentit. Aujourd’hui, j’ai quand même vu le corps embaumé de Mao dans le Mausolée au sud de la place Tien Anmen. C’est assez bizarre de voir ce corps qui luit légèrement, comme s’il était éclairé de l’intérieur. J’en profite pour acheter quelques souvenirs et breloques estampillés communistes (2 Y). Je prépare mes achats souvenirs : une chemise et deux caleçons (140 Y), 3 foulards (120 Y) et deux cravates (8 Y). Après, j’ai acheté 8 mètres de soie (219 RMB) à la coupe. C’est en retournant en direction de l’ambassade du Bénin que j’ai finalement acheté une boite à bijoux que je marchande longuement (45 Y), je passe à l’ambassade pour vérifier les horaires d’ouverture, détour par le Friendship store pour les toilettes, puis de nouveau l’ambassade pour les confessions, il est 19:00. La cérémonie du Samedi Saint commence par neuf baptêmes, une confirmation et un mariage. L’ensemble dure plus de 2:30 ! Et encore, on a abrégé les lectures pour le mariage. Le tout se passe dans une atmosphère bonne enfant. Une mama noire donne son sein à son enfant durant la cérémonie. Ai-je dit que l’on peut brûler le feu rouge quand on tourne à droite (comme au US) ? Je me couche tard, il est 23:30, j’ai auparavant déplacé le sac au dos qui traînait sur mon lit. Effectivement, quelqu’un me réveille dans la nuit pour me dire que je dormais dans son lit. Le vrai problème est qu’il y a sept cartes de dortoir pour six lits. Après avoir réveillé pratiquement tout le dortoir pour résoudre le problème. Finalement, un français est dirigé par le Chinois en charge du problème dans une chambre où dorment déjà deux personnes. Bien sûr, le Chinois réveille toute la chambre en allumant les lumières pour faire rentrer le troisième larron. Bon, c’est tout pour la journée, il est deux heures du matin, j’ai mangé pour 2 Y de snack et 3,2 de smarties. Ne pas oublier 4 Y de quête et 5 Y hier.
Je me réveille difficilement à 7:00 alors que le soleil brille depuis au moins une heure dans le dortoir. Bon, la messe est OK, quête 10 Y. J’ai encore fait un peu de troc de RMB / FEC avec Anders, Je passe l’après-midi dans le parc à coté du Friendship, il faisait si beau que j’ai bronzé en T-shirt. J’ai écrit des lettres et les ai mises à la poste pas loin tout en prenant des gâteaux et des snacks. J’ai fini le Kundera : Immortality, il est vraiment très bon ! Je suis finalement rentré en métro pour changer, puis j’ai pris le deuxième bus. Enfin, c’est une journée tranquille ou je me suis promené tranquillement.
Aujourd’hui, je prends un solide petit déjeuner (9 Y) avec 6 toasts recouverts de beurre et confiture, plus un yaourt et 3 œufs sur le plat avec du jambon (genre bacon). Aujourd’hui, je me promène à pied dans Pékin pour changer. Je remonte tout le tout le parc Tiantian et je visite le temple du même nom (temple du Ciel). Ce haut lieu solennel est en réparations. Les gens très nombreux se pressent, cela permet d’admirer un peu cette représentation symbolique de l’univers et vrai cosmodrome où l’homme et le ciel devait communiquer. Au midi, le Huanqiu tan ou tertre circulaire est entouré d’un mur concentrique, lui-même inscrit dans un second plan carré. Les trois terrasses de marbre blanc, chacune entourée d’une balustrade également de marbre qui comprend 360 piliers. Cela forme l’esplanade du sacrifice au Ciel. Cette surface est remarquable. Elle est constituée de dalles s’ordonnant en cercles concentriques autour de la dalle centrale. Chaque cercle comprend un nombre de dalles multiple de neuf. Une allée conduit au temple Huangqionq yu. Ce temple de plan circulaire est haut de 19,5 mètres. Le toit est recouvert de tuiles bleues. Ce temple possède des propriétés acoustiques que je n’ai pas pu tester. Une personne tournée vers le mur circulaire d’enceinte peut converser à voix normale avec une personne située en un point diamétralement opposé. En outre, les trois dalles de l’allée qui mène à l’escalier du temple ont d’autres propriétés surprenantes. Sur la première, un bruit émis revient avec un écho, sur la deuxième avec un double écho et sur la troisième un triple écho. Plus loin le temple Qiman dian est très harmonieux. 30 mètres de diamètre et 38 mètres de hauteur, il se compose d’une triple toiture de tuiles vernissées bleues, de quatre colonnes principales (les saisons) et de vingt-quatre colonnes normales en deux cercles concentriques (les mois, les heures) soutenant une charpente extraordinaire assemblée sans un seul clou ! Je continue à me promener pour remonter jusqu’au marché de la soie où je découvre le blouson que je veux. J’en demande 80 Y, le vendeur m’en propose 120 Y. J’insiste, je lui dis que si j’avais commencé à 70, on en serait à 80. Il essaye 85, mais finalement j’emporte le tout. Je fais encore un petit tour du côté du parc Béhai, puis, je rentre. Je dîne (4,3 Y) et je prends une dernière bière (1,5 Y).
Il me reste juste 90 RMB, je prends le taxi à 7:15 et j’arrive à 8:00 pour le bus qui est devant la ‘CAAC’, c’est 10 Y par personne. Tomas et Anders sont avec moi depuis quatre jours. Nous avons eu de longues discussions sur les voyages, les itinéraires à suivre. Eux, ils partent vers le sud et Anders me donne un pull dont il voulait se débarrasser. Ce pull noir va me rendre de bons et loyaux services en Amérique du Sud. C’est le deuxième pull de mon barda et le seul un peu épais ! Finalement, le bus pour l’aéroport arrive à 9:30 et coûte aussi 10 Y. Je grignote des gâteaux et admire la lenteur du bus poussif qui se traîne même sans embouteillage pour le ralentir. Enfin, je change toute ma monnaie, y compris mes RMB, il me rende même le change en FEC ! J’achète une dernière carte postale et un timbre pour finir mes derniers RMB. J’envoie le tout.
J’ai dépensé 275 US$.