Japon

Japon

Tokyo, 13/04

On peut voir les photos de différents endroits de Japon.

Le vol est parti avec 2 heures de retard, la vidéo était d’une qualité médiocre, ce n’est pas British Airways. Super, toutes les connexions des autres touristes sont ratées. Je ne dévoile pas un épisode rabelaisien de ‘meilleur’ goût qu’il faudra lire dans les notes manuscrites. L’arrivée à l’aéroport se passe plutôt bien, leur niveau d’anglais est sans commune mesure avec les Chinois. Ouah, le Narita Express, c’est extra ! Des petites nouvelles sur des panneaux lumineux : News of the world, la progression du train sur la carte, un vrai luxe (2980 Y) technologique.

Je retrouve Aria, sans trop de mal. Nous partons dîner sushi, c’est une bonne découverte, ce n’est pas copieux mais très agréable. Nous enchaînons taxi sur taxi pour récupérer différents amis. J’ai un peu de mal à utiliser ma carte de crédit pour tirer de l’argent, cela devrait pouvoir se résoudre. A part ça, la Gare centrale de Tokyo est plutôt petite est mignonne dans un style rétro et la poste, juste a côté, ferme à 19:00, merci le guide !

Enfin, je change de monnaie. Le taux de change est environ de 110 Yen (Y) pour 1 US$, ce qui fait 16 Yen pour 1 franc.

Mercredi 14/04

L’avantage de rester chez quelqu’un, c’est l’accueil et les conseils. L’ennui, presque, c’est de les suivre et de ne pas en faire qu’à sa tête. Il est vrai que voyager seul renforce ce désir d’autonomie. Je planifie de passer deux jours à Kyoto pour le week-end, j’espère qu’il n’y aura pas trop de monde. L’aller-retour en train rapide est à 1500 FF. Je vais retirer, je ne sais comment 2000 FF et payer le billet en carte bleue. J’ai lu les quelques lettres qui me sont parvenues, pas des masses d’ailleurs en regard au nombre de lettres / cartes que j’ai envoyées. J’ai failli perdre mon passeport. Hier, en arrivant à la douane, je cherche désespérément mon passeport que je ne retrouve pas. Je fais donc demi-tour tout en essayant de me rappeler ce que j’avais fait. Je repasse, par la cabine téléphonique, d’où j’avais prévenu Aria. Là, je retrouve mon passeport où je l’avais laissé quelques minutes auparavant ! Hier soir, j’ai vérifié que, à 300 mètres de l’endroit où l’on veut aller, le chauffeur de taxi est incapable de vous conduire à l’adresse indiquée. En effet, sauf les grandes artères, les rues de Tokyo n’ont pas de noms ! Les arrondissements sont divisés en quartiers qui regroupent plusieurs dizaines de maisons. Celles-ci sont numérotées en fonction du bloc auquel elles appartiennent et non en fonction de la rue. Ce cocktail original fait que seuls la poste et la police connaissent toutes les habitations d’un quartier. Il faut souvent indiquer au taxi comment se rendre à l’adresse indiquée et si l’on ne possède pas de plan, il est impossible de trouver son chemin. L’autre explication voudrait que le chauffeur de taxi ne comprenne pas bien l’anglais ! Je profite de cette journée pour acheter des huit cartes postales (500 Y), les timbres (350 Y) et des aérogrammes (1200 Y). J’achète aussi une édition anglaise de Kundera (1500 Y). En effet, suivant l’exemple d’autres routards, j’ai décidé de m’alourdir un peu d’un pavé littéraire, ce qui permet de meubler les longs trajets voir les soirées. Je déjeune d’un hamburger (1100 Y) et je prends le métro pour me promener un peu. Le centre ville est moins compact que Hong-Kong et les personnes semblent être habillées de façon plus conventionnelle.

Dans le parcJe commence ma visite par le centre-ville qui est bâti autour du palais impérial. C’est un immense espace vert, presque entièrement interdit au public au milieu duquel réside l’empereur et sa famille. Je commence la visite par le Jardin de l’Est (Higashi Gyoen) où se trouvait au 19ème siècle le château Tokugawa. Il n’est ouvert au public que depuis 1968. Il y a plus de 250 000 espèces d’arbres venues de toutes les régions du Japon. C’est donc un des plus riches jardins botaniques du pays. L’ensemble me laisse une impression féerique et reposante. En effet, toutes les différentes carnations des couleurs des fleurs se confondent avec les variations de vert des nouvelles feuilles du printemps. Le soleil est de la partie, les allées de cerisiers japonais sont en fleurs, l’agencement et le dessin du jardin sont parfaits. Notamment, le Nimoramu qui est un ravissant jardin japonais dessiné vers 1630 à côté d’un petit lac et d’une maison de thé. Je continue ma promenade par le tour de la cité impériale, cela ne présente pas beaucoup d’intérêt en soi mais cela me conduit au Kitanomaru (autre parc) et me permet de visiter le musée d’art moderne (MOMA) et le Craft Museum (130 Y). L’ensemble est assez décevant à part deux ou trois objets. L’art contemporain japonais, pâle imitation de celui occidental, ne me paraît pas un trop grande réussite et en même temps n’atteint pas le délire de certaines pièces exposées dans les plus ‘grands’ musées d’art moderne à New York (Xavier comprendra). Au détour de cette balade, un vieux japonais m’a gentiment montré le Palais impérial au travers des grilles, les policiers sont une véritable source d’informations, les gens qui courent tranquillement mais attendent le feu vert pour traverser.

Ce soir, on a dîné dans un italien (4000 Y) sans grand intérêt pour moi avec des ribs trop cuites. Après, nous sommes partis avec Aria au G-Fox, c’est là où travailles sa copine ! Nous assistons à la représentation d’un show chaud (8000 Y) tout en dégustant nos boissons. La représentation dure une heure et cela passe vite, les chansons sont anglaises ou françaises. Les filles reconnaissent toutes Aria et le gratifient d’un ‘hello !’ à chaque passage. C’est assez amusant l’attention qui semble aussi se porter sur notre petit groupe. Le show est bien rodé malgré un rythme de 3 représentations par soir pendant six mois ! Aria maintient qu’elles adorent ça car elles sont payées des ponts d’or… Moi, je ne pense pas que ce soit la seule raison…

Jeudi 15/04

Je me lève plus tôt pour plus profiter de la journée, il me reste 29500 yens sur les 68000 de départ, ça va vite ! Je prends le métro (140 Y) et je vais au TIC (station Hibaya) pour me renseigner sur les possibilités d’hébergement à Kyoto, si je laisse faire Aria, je vais me retrouver dans un 5 étoiles ! Je me renseigne aussi sur l’horaire d’une messe dans cette ville. J’essaye d’aller au Riccar Museum pas loin de la station Ginza. Malheureusement, je n’arrive pas à le trouver, il a apparemment disparu (?) à la place, il y a un supermarché où je vois ce que je pourrais acheter si je restai un peu plus à Tokyo. Je pars pour Ueno qui est un des principaux centre de Tokyo avec son parc et son chapelet de musées. Légèrement surélevée, le nom signifie plaine en hauteur, la colline d’Ueno fut d’abord un endroit stratégique d’où les gardiens du château d’Edo, où demeurait le shogun, pouvait surveiller l’arrivée des ennemis. Finalement le shogun fit construire lui-même plusieurs temples pour lui et sa famille. Ces temples furent presque tous détruits en 1868 lors d’une grande bataille qui opposa l’empereur à Tokugawa. Ce n’est qu’en 1873, que l’ide d’un parc public, le premier au Japon, commença à germer. Une fois terminé, en 1890, la ville en fit cadeau à l’empereur Meiji, il fallut attendre le mariage de Sa Majesté Hiro-Hito (1924) pour qu’il soit restitué à la municipalité. Je commence la visite par le musée de la ville basse (Shitamachi Fuzoku Shiryokan) qui constitue une bonne introduction à la ville ancienne (100 Y). Au rez-de-chaussée, une rue d’Asakusa au siècle dernier, reconstituée dans les moindres détails. On peut entrer dans les maisons ! Au premier étage, de nombreuses photos, affiches qui pour une fois ne passent pas sous silence la période de la guerre. Je me promène le long du lac pour aller visiter le musée national (900 Y) avec une exposition spéciale sur les statues bouddhiques, des bouddhas, cela se ressemble un peu… Il n’y a pas moins de 80 trésors nationaux dans ce musée divisé en quatre parties qui rassemblent pêle-mêle des sculptures d’époques, masques et costumes du théâtre no, porcelaines du 18ème siècle, des objets d’arts chinois, avec des poteries de plus de 2000 ans avant JC. Il y a une section sur la préhistoire japonaise et à la civilisation kofun. La dernière section (Horyuji Homotsuden) contient des raretés dont une série de panneaux peints de 1069. L’ensemble est quand même fort loin du Louvre, on peut même dire que les bouts de tissus mités, usé et les peintures murales bien abîmées sous-titrées en japonais font très pauvres. Les légendes sont sibyllines (Bothisavana, …) pour un occidental. Je comprends mieux les problèmes que les orientaux peuvent avoir en allant au musée national d’art occidental (100 Y) où les intitulés sont européens : la Seine, Charing Cross. C’est un bête problème de référence culturelle ! Ce musée contient en grand nombre des œuvres de Renoir, Manet, Cézanne, Degas… ainsi que des bronzes de Rodin, dont les plus grands sont exposés sur le parvis du musée. J’ai déjeuné dans un fast-food où l’on prend son ticket à l’extérieur et le cuistot cuisine le plat choisi (400 Y). Je fais une incursion au musée des Arts décoratifs de la Ville. Cette ancienne demeure du prince Yasuhiko a été entièrement aménagée en 1932 par l’architecte français Henri Rapin. Il a essayé de concilier le style Art déco avec le style japonais traditionnel. C’est le seul bâtiment de ce genre à Tokyo. A l’intérieur, 8 expositions se disputent mes faveurs, je choisis d’aller voir Modern 93 (700 Y). Il y avait à boire et à manger mais je me suis bien amusé.

La vie est un peu chère ici, surtout si l’on multiplie les taxis. Les transports en commun restent raisonnables. Et encore, je limite les frais d’hôtel ! Voilà quelques impressions notées au détour du chemin parcouru : des pompes à essences qui pendent du plafond, on gagne de la place comme on peut. Je remarque que les horodateurs sont pourvus d’un jolie lumière rouge clignotante qui se met en marche en cas de dépassement. J’ai même vu un japonais perdu dans l’horaire de train français Luchon - Lourdes ! J’ai vu que les bus de nuit sont d’un confort étonnant : sièges inclinables, repose-pied et couvertures. Il ne manque que les rafraîchissements mais il y a la table insérée dans l’accoudoir. L’aller-retour pour Kyoto me revient à 14200 yens ce qui est presque moitié moins cher que par le shinkansen (TGV local). Je fais quelques emplettes pour le petit déjeuner.

Kyoto, 16/04

Kyoto Agrandir

Il me reste 16620 yens avant le dîner, j’ai fait quelques provisions la veille pour demain soir et j’ai déjeuné dans un take-away japonais (500 Y). Bon, la journée s’est bien passée. J’ai finalement moyennement bien dormi dans le luxueux bus, j’étais sans doute un peu grand pour les fauteuils. De plus, leur chaussons en papier laissent les pieds presque nus et soumis à la climatisation. Je termine mes deux sandwichs et après m’être désaltéré, je me repère sur le plan et je commence ma journée par la visite du Sanjusangendo. J’arrive, il y a déjà des cars entiers de collégiens tous en uniformes (10 cars au moins), je fais la queue et deux gentils japonais me posent quelques questions. Ce temple est à 1 kilomètre à l’est de la sortie de la gare, c’est un temple dédié à la déesse Kannon, il est constitué d’une immense salle divisée en trois compartiments (sanjusan signifie 33). Ce chiffre correspondant au nombre des réincarnations successives de ma divinité… Ce temple est surtout célèbre pour les mille statuettes de la déesse. Comme la grande statue du centre, elles datent toutes du 13ème siècle et sont singées des grands maîtres Unkei, Tankei, Kozyo et leurs élèves. Bien sûr, toute la visite s’effectue sans chaussures et donc en chaussettes blanches impeccables (uniforme). Moi, j’évite de montrer des chaussettes en étant pieds nus dans mes chaussures bateaux.

Palais impérialA la fin de la visite, j’emprunte le métro (210 Y), pour aller à l’office de tourisme des palais impériaux, située à l’ouest de la porte Seisho Mon du palais Gosho. Bien que l’empereur n’habite plus Kyoto depuis 1868, les lieux qu’ont occupés ses ancêtres demeurent sacrés. C’est pourquoi, une autorisation spéciale est nécessaire pour visiter les trois sites liés à la couronne. J’obtiens l’autorisation, sans difficulté, comme prévu, il faut avoir son passeport et remplir un formulaire en anglais. Je suis inscrit pour la visite du palais impérial à 10:00, visite obligatoirement guidée et gratuite. Là, je retombe sur José que j’avais déjà croisé à Pékin, le monde est petit, non ? Le guide parle un anglais d’autant plus incompréhensible qu’elle a mal à la gorge et qu’elle ajoute des termes japonais à la description des lieux ! Enserré comme un joyau au cœur d’un magnifique parc de 84 hectares, le Palais impérial (Kyoto Gosho) est presque entièrement inaccessible aux visiteurs. On se contente de circuler entre quelques bâtiments, dont les portes sont ouvertes pour qu’on puisse apercevoir la décoration des pièces. On visite la salle du couronnement où ont été intronisés l’empereur actuel, ainsi que son père. Au début bâti sur la base du 2 x 9, chiffre de l’empereur chinois, il fut changé sur la base de 16 car le chiffre 9 est porte-malheur pour les Japonais. Le premier palais impérial date de 794 au moment où Kyoto fut choisie comme capitale à la place de Nara. Ravagé par les flammes à plusieurs reprises, il fut reconstruit en 1855. L’empereur y résida jusqu’en 1868. J’ai beaucoup plus apprécié les jardins si étonnants au palais lui-même. Je réserve une visite pour la villa Shugaku in à 13:30. En attendant, je vais retrouver le petit hôtel que j’ai réservé via le TIC de Tokyo. C’est charmant, c’est une petite maison dans laquelle on doit louer quelques chambres. On laisse ses chaussures à l’entrée comme il se doit. Ma chambre est ‘à la japonaise’ : une paillasse (futon ?) et une table basse. En attendant, je déguste un thé vert servi sur une petite table basse, c’est très dépaysant et calme, c’est très amusant.

Je prends le train (170 Y) pour ne pas rater la visite de la villa. Cette villa fut construite sur l’ordre du shogun Tokugawa pour l’empereur Gomizuno lorsque celui-ci renonça au trône en 1629. C’est l’empereur lui-même qui en aurait dessiné les plans sous l’influence, sans doute, de son maître paysagiste Kobori Enshu. On visite successivement les trois pavillons qui possèdent chacun leur jardin. Là encore, les pavillons ne présentent que peu d’intérêt en regard des jardins. Comme la visite guidée est effectuée toute en japonais, j’en profite pour mitrailler un peu. C’est depuis le plus haut des pavillons (le Pavillon dans les nuages) que s’ouvre la plus belle vue sur l’étang et l’ensemble du domaine. Là encore, la beauté de l’aménagement de l’espace est un réel émerveillement qui est relevé par la fraîcheur des nouvelles couleurs du printemps. J’ignore les Français présents en me contentant d’écouter vaguement leur babillage. Je redescends après la visite, il est 3 PM.

Pavillon d'ArgentJe prends le mauvais bus 5 (140 Y), il y avait un idéogramme devant le chiffre romain qui devait en changer la signification (?). Je cours donc pour arriver avant la fermeture (16:30) au pavillon d’Argent (Ginkakuji). Finalement, j’ai plus d’une heure pour effectuer tranquillement la visite (400 Y). Le shogun Ashikaga Yoshimasa se construire ce pavillon en 1482 lorsqu’il perdit le pouvoir. Le généralissime en retraite y mena une vie entièrement tournée vers les arts et les plaisirs. Son goût du luxe était tel qu’il voulut, afin de concurrencer le pavillon d’Or, faire recouvrir sa demeure de plaques d’argent. Mais il mourut avant de mettre son projet à exécution et seul le nm demeura. A sa mort, le pavillon d’Argent devint un temple bouddhique, le Jishoji, ce qu’il est encore aujourd’hui. En sortant du pavillon, j’ai mitraillé le jardin Sonso. J’ai mitraillé les jardins qui sont un véritable ravissement. Je rentre doucement en sirotant un Coca (110 Y). Je m’arrête pour acheter des carottes et des bananes (500 Y) pour grignoter l’ensemble, je feuillette quelques BD japonaises (mangas ?). Je rentre à mon hôtel après avoir renoncé à dîner au restaurant. Je prends un repas chaud (500 Y) et je vais le manger tranquillement au soleil couchant au coin de deux bras de rivières. C’est très joli, mais malheureusement, les moucherons connaissent aussi le coin. Je ne m’attarde pas et je reviens à mon hôtel. Surprise, j’ai un kimono (pyjama ?) qui est posé sur mon futon. De plus, sur la table basse, j’ai du thé, une théière et de l’eau chaude dans un thermos (modernité !). Quelle luxe ! J’en profite pour prendre une douche Je suis les indications pour utiliser la salle de bains. D’abord, une douche pour me laver, puis, une fois bien rincé, je vais me relaxer et délasser dans un bain chaud, en suivant les explications. Ce bain est permanent (apparemment) et est couvert quand personne ne l’utilise. Il est maintenu à température constante par un circuit fermé d’eau chaude. C’est génial, je pourrais rester des heures… Mais, comme je ne veux pas trop abuser, j’abrège le plaisir pour revêtir le kimono. J’écris pour l’instant en sirotant ma tasse de thé vert. Je suis à genoux assis sur un petit tabouret oblique devant la table basse. Mon seul regret est de ne pas couvrir le papier d’idéogrammes avec un pinceau et de l’encre de chine. Mon second regret est que personne ne voit, quel réel dépaysement ! C’est une très bonne journée. Malheureusement, demain, cela risque d’être vraiment crowded, c’est le week-end. En effet, je voulais aller voir la villa Katsura et la personne m’a dit sans regarder que c’était complet pour le week-end. Je pense que comme les bus aussi étaient complets pour venir, ce doit être l’enfer ! C’est un peu dommage car la villa Katsura est une référence absolue pour tous les paysagistes. Entièrement conçue pour le plaisir de l’œil, la villa est constituée de plusieurs pavillons qui ont chacun une fonction particulière. Enfin, il y a tant de merveilles à Kyoto que c’est difficile de tout voir et apprécier en si peu de temps, il faut donc faire des choix, cruels…

Samedi 17/04

Je me lève tôt pour aller temple Daitoku ji. Il s’agit en fait d’un ensemble de 23 temples (il n’est permis d’en visiter que 7) dont le premier fut élevé dans les années 1320 par le prêtre Daito Kokushi pour l’empereur Go-Daigo. Cependant, presque tous les bâtiments actuels datent des 16ème et 17ème siècles. Je visite finalement 4 temples (1300 Y). Les jardins sont toujours aussi intéressants mais je ne trouve pas les peintures décorant le Daisen in valent tellement les commentaires élogieux. En sortant, je retombe sur José et ‘sa’ norvégienne, ils ont prévu de faire une visite de 2 heures chez une famille cet après-midi. Moi, je me dirige vers le pavillon d’Or (Kinkaku ji). Je retrouve dans la longue queue Frank Lacour (déjà vu à New York et à la Société Générale de Paris). Pavillon d'Or Le pavillon d’Or est vraiment de toute beauté, se reflétant sur l’étang. Edifié en 1394, il fut la résidence du shogun Yoshimitsu Ashikaga avant de devenir un temple bouddhique appelé Rokuon ji. Le pavillon d’Or avait par miracle échappé aux incendies lorsqu’un soir de juillet 1950, un jeune moine décida d’y mettre le feu. Le bâtiment qu’on peut admirer aujourd’hui, bien qu’absolument identique à l’ancien pavillon, date de 1955. Ce pavillon est pour moi aussi un souvenir mitigé de prépa où j’ai longuement travaillé sur le chef d’œuvre de Mishima : Le pavillon d’Or. Des collégiennes gloussantes nous demandent gentiment de poser avec elles devant ce monument du Japon. Nous nous exécutons de bonne grâce. De là, on descend sur les autres temples de l’Ouest. On s’arrête notamment au Ryoan ji : un jardin de sable et de pierres composé d’une quinzaine de rochers savamment disposés pour que le paysage soit entièrement différent dès qu’on change un tant soit peu de place. Le Kare Sansui (jardin sec) du Ryoan ji est considéré à juste titre comme le jardin zen le plus parfait jamais conçu. Au détour du chemin, on s’arrête à différents temples (2100 Y), notamment le Ninna ji et le Myoshin ji. On découvre quelques peintures sans intérêt majeur. La cloche du beffroi, fondue en 698, est la plus vieille du Japon. On s’arrête pour siroter une bière (400 Y), cela nous ouvre l’appétit et nous nous arrêtons dans un magasin pour acheter des chips et des petits gâteaux (400 Y). Le soir arrive, Frank a trouvé un riokan dans Gion, qui est le quartier des Geishas. En marchant, nous en croisons une très belle, il s’ensuit une longue discussion pour savoir si elles sont plus ou moins des prostituées. En fait, contrairement à la légende, ce sont des artistes qui savent danser et jouer des instruments traditionnels à la perfection. Leur rôle consiste, la plupart du temps, à égayer une soirée d’hommes en ponctuant la conversation de mots d’esprit ou en proposant des jeux (parfois érotiques, c’est là où l’ambiguïté peut être…) aux convives. Ce service se paie 50 000 yens par soirée et par geisha, une grosse partie de l’argent revient à l’école, qui se rembourse des cours danse et de chants. Il faut savoir que pour quatre à six personnes, il faut faire venir deux geishas et une maiko (débutante), de plus il faut parler japonais !

On arrive à la gare pour réceptionner Aria qui est finalement en retard, on retourne à Gion en taxi (200 + 200 Y). On dîne finalement dans un restaurant très bon où l’on est encore prié de se déchausser. Heureusement, je suis sans chaussettes, car ses dernières ne tiennent pas la journée, alors que j’ai remarqué que les collégiens avaient leurs chaussettes d’une blancheur immaculée. On commande, finalement, je suis obligé de repartir vers 9:45 en taxi (100 Y) pour reprendre le bus de retour. Je ne connais pas l’addition qui risque d’être salée !

Tokyo, 18/04

De retour, je continue mes visites. Je commence par le musée Nezu (700 Y). J’y vois une très belle collection d’art traditionnel (peinture, calligraphie, céramique, …). De plus, je profite d’un parc reposant et sympathique comme tout, j’en profite pour écrire deux, trois lettres. Finalement, je m’arrête car je n’ai pas pris le cahier qui permet de gérer ma correspondance. En effet, depuis le début du voyage, je note le nombre, les dates et quelquefois le type (lettre ou carte postale) pour les destinataires de mes courriers. Cela me permet d’envoyer des nouvelles aux personnes voulues, sans faire d’oubli et avec la régularité voulue. Il faudra que je rajoute le bilan complet de mes correspondances à la fin du voyage. Je pense que le total sera conséquent. Je me dirige vers le musée Ota (600 Y). C’est un des plus joli musée que j’ai visité, niché dans un immeuble de style japonais. Ce musée possède quelques 12000 estampes qui sont présentées en alternances, faute de place ! On y trouve les plus grands noms tels Utamaro et Hiroshige. Bien sûr, un jardin de pierres entouré de bancs en bambou permet au visiteur de méditer sur ce qu’il vient de voir et d’apprécier. Il faut que je fasse un aparté sur les jardins japonais. Lié à la religion, le jardin japonais est, au départ, l’espace sacré qui entoure le temple. Sa forme et sa philosophie ont pu évoluer au cours des siècles, il n’en existe pas moins certaines règles immuables. D’une manière générale, il reproduit toujours un paysage naturel, plus ou moins stylisé selon les cas. Il s’intègre lui-même parfaitement dans le site environnant dont il est séparé par un petit mur ou une rangé d’arbres. Jardin Le jardin japonais n’est jamais symétrique et l’on y plante aucune fleur. Certains jardins peuvent même être uniquement minéraux (pierres, graviers, rochers). Les quelques arbres qui le composent sont en revanche soigneusement taillés. Enfin, bien souvent, la forme même du jardin ou celle du lac central représente un idéogramme ou un animal. Ces jardins laissent transparaître une harmonie presque glacée rehaussés par la présentation peaufinée de chaque détail (graviers ratissés avec des râteaux laissant des formes, pelouses taillées à l’anglaise, mousses sans brindilles, ni feuilles mortes …). Le militarisme qui prévaut pendant la période Kamakura (1185-1333) n’est pas sans effet sur la philosophie des jardins, de moins en moins conçu pour la promenade. Sous l’influence du bouddhisme, on dessinera des jardins - refuges, destinés à la méditation et au recueillement. Cette tendance atteindra son paroxysme dans les jardins secs inspirés par le zen. Les fameux Kokedera (jardin de mousse) et Ryoan ji de Kyoto datent tous deux de cette époque. Sous l’influence de Kobori Enshu (1579-1647), un maître de cérémonie du thé qui fut également un grand architecte, un autre style se développe : celui des jardins de thé. Ceux-ci comportent plusieurs pavillons reliés par un chemin aux détours savamment agencés. La villa Katsura de Kyoto est considérée comme l’exemple le plus accompli. La période Edo (1603-1868) remet à la mode le jardin de promenade, plus grands que ceux des époques précédentes.

Trêve d’aparté, je descends les Champs Elysées locaux. C’est Omotesando dori. Je musarde en entrant dans divers magasins. Finalement, j’achète des timbres pour Camille à l’Oriental Bazar (500 Y). Surtout, j’en profite pour acheter du papier toilette, imprimé de dollars US, pour Aria (500 Y). Puis, je me laisse tenter par un double Kaas (4100 Y) afin de me désaltérer. Je passe devant un stade où se joue une partie qualificative pour le mondial de football 94 entre le Japon et l’UEA. Je résiste sans trop de difficultés à l’envie d’aller voir le match. Enfin, j’arrive au parc Meiji Jingu Gyoen (160 Y), c’est l’un des plus connu du Japon, car au nouvel an, des millions de fidèles viennent prier au temple Meiji situé au milieu du parc. En été, on peut admirer la centaine de variétés d’iris cultivés dans un jardin qui leur est spécialement réservé. Les jardins sont effectivement très beaux. Cependant, sous le soleil printanier, les Japonais étendent nattes ou sacs plastiques pour s’étendre sur l’herbe. L’effet n’est pas des plus réussi pour l’atmosphère du parc. Enfin, on se promène ou l’on se repose, c’est très agréable. Je vais jusqu’à Isetan pour acheter des livres étrangers. Cela ne correspond pas du tout à mon attente c’est un peu, mais un peu seulement l’équivalent du Printemps parisien. De là, je me fais indiquer un magasin de sport car je voudrais trouver une protection de sac qui permet à celui-ci d’être entièrement recouvert par un tissu imperméable, tout en pouvant le porter sur le dos, c’est très pratique pour éviter les vols… Finalement, je ne trouve pas ce que je veux mais j’en profite pour acheter des pellicules (3x24 + 18 = 880 Y). Toujours dans le coin de Shinjuku, il y a une large avenue qui est barrée le dimanche et il y a foule mais c’est très vivant avec une animation incroyable. Après j’ai juste le temps de prendre le métro pour rentrer (160 Y) et je me retrouve à Roppongi pour la messe franciscaine de très bonne tenue (500 Y de quête). Enfin, je rentre tranquillement, en me perdant un peu en voulant prendre un raccourci. Je suis pour l’instant en train de zapper à la télévision en attendant le film ‘L’arme fatale 2’.

Lundi 19/04

Bon, aujourd’hui, je me suis levé un peu tard. Petit déjeuner et je vais finalement essayer de changer un peu d’argent. Je pars en métro (140 Y). Je vérifie consciencieusement quatre ou cinq fois que ma carte visa ne me permet pas d’utiliser différents distributeurs. Je m’arrête à la Sumitomo Bank qui me demande mon passeport pour effectuer la transaction. Malchance, je l’ai laissé chez Aria. Je m’arrête à la librairie Maruzen mais finalement je n’achète rien. Je rentre aussi dans un grand magasin pour rechercher cette fameuse protection de sac à dos. Je ne trouve rien, tant pis. Je rentre tranquillement, déjeune au McDo (500 Y). Je m’arrête à la boulangerie (250 Y) pour grignoter un peu. Les banques sont fermées et j’ai la flemme de faire encore des aller-retour. Je rentre finalement à l’appartement pour préparer un peu mon départ demain. Je ne sais pas trop comment faire car je n’ai plus un yen en poche … On verra. Je grignote des biscottes avec du thé tout en regardant distraitement la nouvelle princesse impériale.

Je repars retrouver Aria à son bureau, je me trompe de station de métro (140 Y), ce qui me fait un peu marcher. Il fallait s’arrêter à Nihonbashi et pas Kayabashi. On part en moto à l’Ouest du palais impérial où l’on dîne français. C’est assez bon et mon problème d’argent se résout temporairement, car je paye pour les cinq avec ma carte et je récupère la différence (12000 Y). En rentrant, on loue une vidéo de film d’action et hop on s’endort à 3:00 AM ! Aria fait peine à voir le lendemain.

Mardi 20/04

Lever tardif (9:20). Bon, je fais les dernières machines et je fais tout sécher dans le séchoir. Je prends mon petit déjeuner et avant de partir, je passe l’aspirateur. Je vais à la gare en prenant le métro une dernière fois (140 Y). Il est 12:30 passé. J’arrive à la gare et je laisse mes affaires à la consignes (500 Y). Je pars vers Shinkuzu, et je trouve un magasin qui me vend des pellicules à un très bon prix (10x36 = 1600 Y). Après cet aller-retour en métro, je passe dire au revoir à Aria. Il est 15:30. Je repars à la gare, je prends mon billet pour l’aéroport, je vais chercher mes bagages et je pars, il est 16:03 ! J’arrive à l’aéroport ayant profité du trajet pour écrire, mal à cause des secousses, deux cartes. J’écris encore deux lettres. Check in. Je change le reste d’argent (3000 Y) et je paye la taxe (2000 Y). Je téléphone une dernière fois à Aria à son bureau et lui laisse un message sur son répondeur. Finalement, je suis le dernier à entrer dans l’avion, il est 18:25. Je suis juste à temps…

Bilan financier

J’ai dépensé 710 US$ !


USA