Bolivie

Bolivie

On peut voir les photos de différents endroits de la Bolivie.

Un peu d’histoire : Avant la conquête espagnole, La Bolivie faisait partie intégrante de l’empire Inca, c’était la province du Sud. Pour les Espagnols, la Bolivie était plus connue sous le nom de Haut Pérou, ils fondent Potosi en 1545 (pour les fameuses mines d’argent qui servaient déjà chez les Incas), La Paz en 1548 (capitale administrative), Cochabamba en 1574 (grenier à blé de la région).

En 1824, après 15 ans de guerre, la libération du Pérou est acquise après les batailles de Junin et d’Ayacucho. Cependant, le Haut Pérou résiste encore et il faut la victoire du général Antonio José de Sucre à la bataille de Tumusla pour vaincre le général royaliste Pedro Antonio de Olañeta. Le 6 Août 1825, est proclamée la république de Bolivie dont les premiers présidents seront Bolivar et Sucre. En 164 ans, 189 juntes militaires successives président aux destinées de la Bolivie.

Au milieu du 19ème siècle, dans le désert d’Atacama, on découvre de riches gisements de nitrates. Comme la Bolivie ne pouvait exploiter ces ressources côtières, de nombreuses compagnies, principalement chiliennes le firent. En 1879, une taxe sur le minerai servit de prétexte au Chili pour déclarer la guerre du pacifique (1879-1833). La conquête par ce dernier des 350 kilomètres de côtes laisse la Bolivie sans accès maritime propre. En 1903, le Brésil annexe 100 000 km2 de forêt amazonienne à cause du caoutchouc (plantations d’hévéa). Finalement entre 1932 et 1935, la guerre du Chaco fut perdue contre le Paraguay et avec 225 000 km2. Ce territoire de terres peu riches pour l’agriculture se trouva soudainement valorisé car on pensait y trouver du pétrole. Il n’en fut rien !

Plus récemment, la vie politique s’articule entre le MNR (Movimiento Nacional Revolucionario), le MIR (Movimiento de Izquierda Revolucionaria) et l’ADN (Accion Democratica Nacionalista).

Le taux de change est environ de 420 Boliviano (B) pour 100 US$, ce qui fait 1,6 franc pour 1 Boliviano.

La Paz, 03/05

En transit, c’est un passage de la douane express sans vraiment la passer tout en la passant. Oui, c’est l’impression que cela nous a laissée. En effet on est sorti pour récupérer les bagages en passant la douane mais sans aucune vérification car nous sommes en transit. Cela reste un peu particulier et doit générer de nombreuses fraudes, enfin… Il fait assez chaud voir très, il est 6:00 AM et déjà 69 °F ce qui correspond à 20 °C environ. C’est une chaleur moite qui nous surprend. Allez, nous embarquons pour La Paz.

La Paz, c’est la plus haute capitale du monde, officiellement elle se situe à 3636 mètres d’altitude, mais l’aérodrome se situe sur l’altiplano à 4000 mètres. Enfin, nous changeons de monnaie. Le taux de change est environ de 4,2 Boliviano (B) pour 1 US$, ce qui fait 0,61 Boliviano pour 1 franc.

La ville est construite en descendant le long d’un canyon creusé par le Rio Choqueyapu (bus : 5 B). Cette ville descend jusqu’au quartiers chics qui se situent vers 3000 mètres. En effet, les effets de l’altitude se font vraiment sentir et contrairement à la majorité des endroits, les quartiers riches sont en bas. D’habitude, ils se situent en hauteur, pour bénéficier de la meilleure vue ! Effectivement, la route qui nous descend vers le centre ville nous découvre un panorama éblouissant sur la ville. Pour nous acclimater un peu à l’altitude, nous nous promenons un peu au hasard le long de l’avenue principale. La descente en pente douce est très agréable, mais chaque montée nous essouffle bien. Les escaliers se montent avec des pauses pour ‘regarder le paysage’. Après un léger snack (35 B), nous passons au TIC vers 14:30 et de là, nous allons à l’ambassade du Chili. Malheureusement, le visa, c’est le matin pour l’obtenir l’après-midi. Nous continuons la promenade visitant les nombreuses églises tout en appréciant la vue sur les montagnes environnantes dont les pics sont enneigés.

Le soir, nous nous sommes promené dans le quartier au-dessus de l’hôtel Torino, dans les environs de la plaza Murillo. L’endroit rappelle beaucoup l’Espagne avec les rues pavées de galets, des maisons aux murs blanchis à la chaux et des fenêtres grillagées. Cela paraît assez tranquille et pas trop mal famé, bien que certaines rues (ou plutôt ruelles) soient toutes sombres. Nous voyons assez peu de touristes et les Boliviennes que nous croisons sont très typiques, le chapeau melon (trop petit) perché le haut de la tête, le teint cuivré et les jupes froufroutantes larges.

Mardi, 04/05

Lever tardif (9:30). Nous dégustons le petit déjeuner copieux de l’hôtel : une omelette et du mate. Le mate, c’est un thé à base de feuille de coca (feuille associée à la cocaïne) qui permet de lutter contre les effets de l’altitude. Nous allons au cementerio (qui n’est pas la gare centrale des bus de La Paz, 6 B) pour voir s’il y a des bus pour Copacabana ! La première fois que l’on lit ce nom, on se demande vraiment si cela est vrai, car la plage de Copacabana est fameuse mais se situe à Rio de Janeiro au Brésil. En fait, Copacabana de Bolivie est la ville principale quand on veut voir le lac Titicaca. Sur le chemin, on a changé un peu d’argent (100 $ pour 419 B).

La PazFinalement, nous partons (20 B). Après une traversée de l’altiplano, sec et rocailleux, nous longeons le lac qui est d’un bleu profond, le paysage vert des bords du lacs contraste avec l’aridité que nous avons traversée. C’est un trajet très agréable qui nous fait apprécier des vues étonnantes de cette mer intérieure avec les cordillères qui se découpent au loin. J’ai pris quelques photographies en route dont je ne suis pas sûr de la qualité. On s’arrête pour prendre le bac (2 B). C’est très pittoresque : le bus passe sur un bac de bois (quand même motorisé) et nous embarquons sur une ‘vedette’ où nous nous entassons. Enfin, l’eau du lac est transparente et a l’air très pur. Ce qui est sûr c’est qu’elle n’est pas chaude et que je ne vais pas utiliser mon maillot de bain. Après le bac, nous continuons sur une route étroite qui serpente à flanc de montagne. Les vues sur le lac sont toujours aussi belles. Tout autour, s’étalent des cultures en terrasses qui permettent de gérer quelques terrains cultivables au milieu de ses pentes rocailleuses.

Finalement, nous arrivons, déjà je ressens moins les effets de l’altitude. Nous descendons à l’Imperio (20 B), c’est un peu cher mais cela nous évite de chercher trop longtemps. Nous sommes montés en haut du calvaire pour profiter du coucher de soleil sur le lac. Mais, les nuages nous empêchent de profiter totalement de cet instant. En plus, j’avais oublié mon appareil photo ! En descendant, un peu refroidi (quand le soleil se couche, cela fait une vraie différence), nous assistons à la fin de la fête ‘del 3 de Mayo’. La fête était amusante mais vraiment, ils sont très typés indiens, presque des caricatures.

On a dîné d’une truite délicieuse, les fameuses truites du lac ! Par contre, les légumes et le riz étaient plus quelconques (25 B). Demain, il faudra se lever tôt pour aller voir l’île du soleil.

Titicaca, 05/05

Départ matinal (7 heures) selon les instructions de la miss. Etonnant, à cette heure-ci, rien n’est ouvert, ni magasins, ni restaurants. Finalement, on trouve quelque chose d’ouvert, ce qui nous permet de prendre un petit déjeuner (7,5 B). Le prix du voyage pour l’île du soleil est de 120 B ! Cela à l’air d’être le ‘vrai’ prix. La traversée dure effectivement une heure et demi dans une pirogue à moteur. Le chauffeur, peu loquace, est emmitouflé dans un anorak et des chandails. Apparemment, ils ne sont pas totalement accoutumés à la froidure du climat. A l’arrivée, nous rejoignons un groupe de touriste flanqué d’un guide, je sers de traducteur approximatif entre l’espagnol et l’anglais. Le groupe que l’on rejoint comprend deux suisses français, deux anglaises et deux autres suisses (allemand ?). La visite d’un petit temple du soleil n’est pas trop impressionnante (4 B). En fait le guide énonce le B-A BA de l’Inca, de son rôle et de la place de la religion (ah la Pacha-Mama !). Enfin, c’est déjà cela.

Lac TiticacaAprès, on profite du quartier libre pour aller se promener. On doit atteindre une autre crique au bout d’une heure de balade et de là le bateau doit nous reprendre. En rang d’oignon, on se dirige après un village vers une crique. Malheureusement, ce ne doit pas être pas la bonne car on patiente tranquillement sur les bords, pendant plus d’une heure, en discutant de choses et d’autres. Finalement, ne voyant rien venir, on décide de revenir sur nos pas en longeant la côte pour ne pas rater le bateau. En effet, il n’y a pas d’hôtel sur l’île, et on ne veut pas être bloqué ici ! Cette promenade est plus compliquée, car on est obliger d’emprunter les terrasses cultivées ou non, en essayant de ne pas s’éloigner trop du rivage. Finalement, après deux bonnes heures de promenade, un peu fourbus, nous retrouvons le bateau. Notre pécheur n’est pas trop content. Il a beaucoup attendu et nous demande une rallonge pour son temps d’attente. On ne se laisse pas faire.

Rentrés au village vers 4:00 PM, il n’y a plus de bus. Celui de 6:00 PM, que nous avons attendu, repart sans nous car il est plein. On dévore le snack que l’on avait acheté pour le voyage (5 B). Finalement, nous restons. On en profite pour changer d’hôtel. Le Kotha Kahuana qui visiblement organise des tours de l’île et des environs pour moins cher, c’est du moins ce que nous ont dit les Suisses français. L’hôtel est très sympa (30 B) avec eau chaude courante, cela fait la différence. J’en profite donc pour me raser.

Cochabamba, 06/05

Lever toujours plus tôt, il est 6:00 de matin. Ségo a le courage de prendre une douche, moi je me précipite pour trouver un bus. Pas facile, du moins ce n’était pas la préoccupation des locaux. Cela amène quelques discussions, bilan, il faut attendre pour acheter les billets, il faut toujours attendre un peu. Finalement, on part chercher nos sacs à dos et miracle, il y a finalement deux places pour nous pour La Paz dans le bus de 7 heures (20 B). Je n’y croyais pas. On part dans l’instant, sans prendre le temps d’acheter grand chose, même pas de quoi petit déjeuner au marché qui est ouvert dès 6 heures. On s’arrête au passage du bac (2 B) et on en profite pour prendre deux sandwichs con mantequilla (4,5 B). Le voyage du retour passe bien sûr par les mêmes paysages, dont on ne se lasse pas. Par contre, il y a un bébé qui n’a pas cessé de pleurer, c’est fatigant.

CochabambaEnfin, on arrive au Cementerio, de là on emprunte un Micro M, un petit bus, pour le terminal de bus. Par chance, on trouve des places pour partir sur-le-champ pour Cochabamba, il est midi. Juste avant, on achète un paquet de genre pop-corn (1 B) pour manger un peu. En fait, c’est assez normal de trouver des bus pour cette destination car il y en a régulièrement : la ville est proche et de taille importante. On roule dans un paysage désertique, le célèbre altiplano. Quand on dit désert, ce n’est pas le désert de sable du Sahara. C’est un grand plateau très rocailleux. Les quelques champs cultivés dans ce sol assez ingrat, le sont de manière extensive. Ils sont entourés par des tas de pierres arrachés au sol pour permettre les quelques plantations. Sur le trajet, il y a un arrêt dans une auberge sur la route, où l’on prend un délicieux almuerzo et quelques boissons (11 B). Ce déjeuner nous permet de faire une pause dans ce voyage qui est la bienvenue. Enfin, nous repartons, pour se retrouver, de nouveau, stoppés. Nous sommes sur une route en rénovation que l’on ne peut emprunter que de 12 heures à 13 heures et de 18 heures à 6 heures 30. On doit donc attendre plus de 2½ heures à attendre, sur cette route, un peu au milieu de nulle part. On assiste donc au coucher de soleil dans pendant cette attente. Nous repartons, et l’on a même droit à un film vidéo de qualité assez moyenne, film d’action assez bruyant.

Enfin, nous voilà arrivés, il est 21:30. Cela fait une bonne journée de voyage ! Le nouveau terminal de bus qui va se construire va être somptueux, et sera peu éloigné du centre ville (5 blocs). La température est très agréable, on se situe en effet dans les terres basses de Bolivie qui constituent son grenier. En effet, à 2800 mètres, on se promène en T-Shirt sans problème malgré l’heure tardive. La ville s’articule autour de la place centrale (Plaza 14 de Septiembre), semble assez jolie, coloniale et amusante. On profite de l’atmosphère de la place pour prendre un verre dîner (10 B). L’hôtel est aussi très agréable (30 B).

Vendredi 07/05

Malgré les chaudes recommandations du Lonely Planet, le petit déjeuner de le Confiteria Cecy n’était pas si bon que cela (18 B), en tout cas, il ne change pas trop de l’ordinaire. On a profité de la matinée pour faire quelques courses : un journal, un cahier (6 B) et 14 timbres (38 B). On a changé de l’argent (419 B). Malheureusement, le musée archéologique semble fermé d’une manière définitive, mais peut-être que l’on arrivera à le visiter l’après-midi. Par contre, j’ai réussi à obtenir le visa pour le Chili pour l’après-midi (35 US$), il a fallu un peu négocier car théoriquement c’est en 24 heures minimum. Et c’est là que l’on apprécie de parler espagnol, cela aide vraiment pour expliquer et trouver un terrain d’entente. Par contre, il semble impossible d’aller au Chili, notre prochain pays par Salta en bus, il va falloir prendre le train à Uyuni. Cela doit pouvoir se faire d’après le guide…

Enfin, pour le tourisme, c’est une vraie journée ‘loose’. Le musée est fermé car les employés sont en grève. Ils ne sont plus payés depuis je ne sais trop combien de temps. La cathédrale est en rénovation complète. Les portes sont fermées, ce qui est très étonnant dans ce pays. On arrive à se faufiler pour juste jeter un coup d’œil dans un entrebâillement, mais c’est tout. Enfin, sur El Prado, les Champs-Élysées locaux, mais dans une version très pâle et très bolivienne, on a déjeuné d’un Almuerzo très copieux (8 B) en laissant un pourboire de 1,5 B. Puis, on est parti se promener en direction de la gare dans le secret espoir de pouvoir se renseigner de manière plus précise sur le trajet pour le Chili. Apparemment, la seule liaison en train est le dimanche, et cela écourterait trop notre voyage, donc on va devoir prendre l’avion, sans doute. Enfin, d’ici là, on va se renseigner de nouveau et on avisera. En chemin, on fait quelques courses : un faux couteau suisse fabriqué en Chine (12 B), des cartes postales (4 B) et 5 pellicules photos (50 B).

Finalement, après un dernier coca cola (2 B), nous partons de cette ville en bus de nuit (négocié 36 B), nous payons la taxe de départ pour aider à la construction du nouveau terminal (2 B).

Sucre, 08/05

La nuit en car a été spéciale, avec une route très mauvaise, beaucoup de tournants, beaucoup de cahots, heureusement, le car est relativement confortable. Enfin le trajet est meilleur que celui fait pour Udaipur (Inde), sans comparaison. Arrivée matinale, il est 6:00 AM, on commence par un petit déjeuner (4 B) où l’on rencontre un Suisse qui a déjà passé 3 mois en Bolivie.

BalconsFinalement, on prend le Micro (1 B) et l’on trouve un hôtel pas trop loin du centre. Le Micro, c’est un minibus souvent de marque japonaise, essentiellement privé. Il suit le même trajet et est la base du transport urbain à prix modéré. On découvre la place principale que l’on ‘visite’ ce qui permet d’admirer la belle cathédrale. On se renseigne sur Sucre à l’office de tourisme. A 9:30, on commence la visite des musées de costumes et on enchaîne par la visite des Museos Universitarios (10 B), juste à côte. Ce dernier est un musée qui est un mélange moyennement réussi d’art moderne, colonial mêlé d’anthropologie. On découvre l’intérieur de la cathédrale qui est très riche et présente un bel ensemble (8 B). Enfin, on fait une pose en dégustant de très bonnes salteñas (7 B).

En se renseignant de nouveau, on apprend qu’il est apparemment impossible de voler de Salta à Antofagasta. Aller au Chili semble donc assez difficile, il faut faire le choix sur le prochain pays : Argentine ou Chili.

On continue les visites sur le même rythme, en montant visiter l’église de La Recoleta, qui se situe sur une colline, on a la chance de pouvoir admirer le retable somptueux et chargé de l’église de la Merced. La vue sur la ville est très belle de la place de la Recoleta, on se repose et on discute un peu des alternatives pour la suite du voyage. Finalement, on ne décide rien de précis. Il est à peine 14:30, on retourne sur nos pas pour prendre le Micro 4 (2 B, aller-retour), afin de visiter le château de la Glorieta. Le château est constitué de ‘ruines’ assez surprenantes d’une grande bâtisse amusante de style gothico-baroque. Malheureusement, la construction et les jardins sont laissés à l’abandon. Sur le retour, on s’arrête sur la place centrale pour discuter de religion entre autres sujets, puis on passe visiter l’église San Miguel, une superbe église avec un plafond joliment décoré. Puis on recherche un restaurant pour dîner et on ne trouve rien d’ouvert qui nous convienne. Finalement, on s’arrête au Bibliocafé sur Ortiz, à deux pas de la place. Il y a beaucoup de touristes et l’on mange un peu cher (24 B) mais de bonnes pâtes, ce qui change un peu. Finalement, on va finir par se coucher, enfin je l’espère car il est 22:10 et on est encore au café. En passant, juste une remarque, c’est impressionnant le nombre d’église et les multiples horaires de messes durant la journée en semaine et bien sûr le dimanche. Les églises sont quasiment toujours occupées et souvent par une foule dense. C’est une autre dimension de la foi ou au moins de la pratique.

Terrabuco, 09/05

6:00, petit déjeuner au Bunker sur Revalo (6 B), on enchaîne en empruntant un Micro (1 B) jusqu’à la place Hualparimachi, de là on monte dans la benne d’un camion (8 B) pour le village de Terrabuco. On est assez mal installé avec d’autres touristes et des locaux, ces derniers emportent avec eux des objets pour le marché et donc on doit éviter de maltraiter les cartons de chapeaux ou d’autres objets artisanaux. Malgré leur flegme et leur patience, les locaux son un peu rochons quant à la suite d’un cahot on s’appuie un peu trop sur leur marchandise. Le camion serpente péniblement sur les pentes à travers des paysages fabuleux. Des chaînes de montagnes se perdent à l’horizon, des à pics vertigineux et des villages construits entièrement de terre battue. Nous croisons des paysans qui semblent égarés au milieu de nul part, des nombreux cactus bordent la route. Enfin, on avale pas mal de poussière…

TerrabucoOn arrive, le marché se tient essentiellement autour de la minuscule place centrale, avec, surprise, assez peu de stands de ‘souvenirs’. Il n’y en a que deux et quelques magasins. Il faut dire que ce n’est pas le ‘meilleur’ jour de marché. Ségo achète 2 flûtes de pan, 2 porte-monnaie et un sac à dos (50 B) et moi, sur l’impulsion de Ségo, j’achète un chapeau ! et une manta (42 B). Nous avons bien sûr un peu marchandé l’ensemble. Le costume traditionnel est assez étonnant : des ponchos marrons et de bizarres casques coloniaux à perles. Cela reste un peu touristique mais finalement très agréable. Nous croisons deux balayeuses qui ne comprennent pas ce qu’on leur demande en espagnol. Ce qui confirme que seulement 60-70% des gens parlent espagnol. Au retour, nous revenons par une camionnette style Micro (8 B) qui va finalement beaucoup plus vite. On va jusqu’au parc Eiffel prendre un pot (6 B), il y a là la possibilité de faire du pédalo ! Là on retrouve des suisses allemands qui nous parlent de l’Equateur et nous parlent d’une ou deux excursions amusantes. Finalement, nous allons dîner au Plaza de Sucre (25 B). C’est très bon. Retour à l’hôtel que nous payons (56 B). On en profite pour acheter un roman (8 B).

Potosi, 10/05

Malgré une tentative de réveil à 5:30 du matin, nous paressons jusqu’à 6 heures, ce qui fait que Ségo déroge à son habitude de la douche matinale, nous optons donc pour un rapide décrassage et nous sautons dans un taxi qui nous emmène au terminal de bus (3 B). Nous attendons le bus de 7 heures pour Potosi (36 B) avec un peu d’impatience car il tarde un peu. Nous commençons le trajet par une route asphaltée de bonne facture, mais rapidement nous retrouvons les routes classiques empierrées où l’on roule dans un nuage de poussière. Nous nous arrêtons pour crevaison, pour une fois à proximité de quelques maisons. Pour faire passer le temps de la réparation, nous grignotons un snack qui s’ajoute aux empeñadas de ce matin (2 B). Une anglaise distribue ses chewing-gums aux enfants accourus, elle les coupe en deux si nécessaire ! On remonte petit à petit vers l’altiplano. Durant ce voyage, on croise beaucoup de maisons ornées de croix sur leurs toits. Pendant un long moment, la route longe une rivière que l’on traverse à gué six ou sept fois. Je n’ose imaginer le temps que cela doive prendre quand il y a des fortes pluies !

Casa de la MonedaEnfin, nous arrivons vers midi, nous trouvons une jolie chambre à l’Hôtel Central (25 B). La chambre donne sur un patio intérieur sans grand intérêt. Mais avec son parquet en bois ciré impeccable, la petite table et ses deux lit, elle garde un certain charme un peu désuet.

Nous commençons par visiter le très beau musée de la Casa Real de la Moneda. C’est d’abord un vaste et beau bâtiment qui est juste à côté de la cathédrale. A l’origine, il contrôlait la fabrication des pièces qui utilisait le minerai qui était extrait des mines toutes proches. Il y a maintenance une collection des ces machines pour frapper la monnaie, certaine en bois qui datent de l’époque coloniale, d’autres plus récentes, fonctionnaient encore dans les années cinquante. Par ailleurs, une large partie du musée comprend des galeries d’art religieux, des reliques des guerres boliviennes et des objets de l’ère Tianhuanaco. De là, nous partons à l’office de tourisme où l’on pense qu’il existe des camions qui font la jonction Uyuni Antofagasta. Finalement, nous inscrivons pour un tour du Cerro Rico (40 B). Cette agence tient à nous préciser que le trajet en camion jusqu’à la frontière n’est pas très sur. Résultat, nous sommes encore dans l’expectative et on se demande bien que faire !

En attendant, on a fini par trouver des aérogrammes (1.2 B), ce qui complète notre provision de cartes et timbres (13 B). Nous terminons cette longue journée par un dîner chez Don Lucho (35 B). Ce restaurant n’est pas aussi bon marché que décrit mais la nourriture est bonne. Ségo s’est même achetée une bague (7 B), elle souffre des ses yeux car les lentilles sont un piège pour la poussière permanente. Elle supporte pas mal les conditions du voyage même si elle trouve que ses cheveux sont sales, pas coiffés, pas secs, etc…

Mardi 11/05

Enfin un lever tardif vers 7:30 ! On est transi car le retour en altitude (4070 mètres) n’est pas sans effet. C’est un froid sec mais qui nous saisi un peu. Heureusement, le petit déjeuner nous réchauffe un peu (5 B). Dehors, on attend notre guide tout en profitant du soleil pour prendre quelques couleurs.

Potosi est une ville très typiquement coloniale, la cathédrale est sur la place principale, à côté de la mairie. Il y a bien sûr dans cette ville un nombre impressionnant d’églises et de belles demeures coloniales qui rappelle l’âge d’or de la ville. Cette ville est à flanc de montagne et l’on monte et descend en permanence. De plus, elle est dominée par le Cerro Rico. Cette montagne est un immense gruyère, traversé de nombreuses galeries. C’est une véritable ‘anomalie’ de la nature qui concentre toutes les ressources minières de Potosi. On dit que l’argent extrait de ces mines aurait pu construire une autoroute en argent massif de Potosi jusqu’en Espagne ! Exploitées dans des conditions effroyables depuis la fondation de la ville, en 1545, les mines ont tué approximativement 8 millions d’Indiens et d’Africains et ont largement contribuées à la richesse de l’Espagne. A la fin du 18ème siècle, cette ville est la plus grande d’Amérique du Sud, mais l’argent devient plus difficile à extraire et maintenant, c’est l’étain (et le tourisme) qui maintient un peu de vie économique autour de cette ville. Ce sont ces mines qui restent exploitées manuellement et avec très peu d’outillage que nous allons visiter.

MineEn attendant notre guide, deux autres personnes ont essayé de nous démarcher. Finalement, notre guide arrive, on récupère un couple d’anglais qui sont très sympathiques. On s’arrête pour acheter de la dynamite (1 B le bâton), des cigarettes (10 pour 0,2 B) et des sacs de feuilles de coca (1/2 kg = 6 B). Ce sont des cadeaux pour les mineurs qui exploite les mines ‘privatisées’. Les mineurs de la mine d’état sont outillés, ont des horaires réglementés et un salaire horaire. Ici, dans les mines privées, on gagne ce que l’on trouve. On s’équipe, j’enfile mon K-Way mais je garde un peu bêtement mon sac à dos. On nous donne un casque, qui s’avèrera TRES utile et une lampe de mineur où l’on met une pierre de soufre et de l’eau dans la partie basse, cela donne pour 2,5 heures de lumière. On entre dans une ‘mine’ du 18ème siècle. C’est un ensemble de boyaux pas grands et boueux (bien que l’on soit en saison sèche). On est principalement courbé en deux et le casque cogne régulièrement contre les parois. Heureusement, on n’est pas obligé de ramper, mais l’on passerait quelquefois mieux à quatre pattes ! On a croisé un mineur de 66 ans qui a plus de 40 ans passés dans la mine. On descend toujours prenant des bouts de couloir à droite ou à gauche. On s’arrête finalement devant un mineur qui fait patiemment un trou dans la roche avec son marteau de 3 kg et son ciseau en fer de 60 cms. Il faut taper en tournant pour faire le trou régulièrement. Quand le trou est suffisant on introduit la dynamite et l’on fait sauter l’ensemble. Il y a deux horaires prévus par jour pour les explosions : vers midi et cinq heures du soir, comme cela les mineurs peuvent tous aller se placer dans un endroit plus sûr. Cela évite (un peu) les accidents. Evidemment, les mineurs restent la journée entière à travailler, et pour couper la faim et pour se donner de l’énergie, ils mâchent les feuilles de coca. Un assistant gagne 5 B par jour et avec de l’expérience, il passe à 12 B par jour. On descend le long d’un trou de 15 mètres en s’aidant d’une corde et l’on atteint les derniers mineurs. On discute un peu et on leur donne nos dernières provisions. Ils ont leurs fêtes et des idoles plutôt païennes qui rythme leur vie de mineur. Le 30 mai, c’est la fête la plus importante, on sacrifie un lama et on boit de l’alcool de canne à sucre (96 %) qui s’achète à 4 B le litre. Cette visite est tout simplement impressionnante. C’est incroyable de voir cela !

Nous rentrons, je prends une douche car nous sommes bien sales et nous sentons le souffre. Finalement, comme il est trop tard pour l’almuerzo, nous grignotons des bonbons (1 B) et un pain fourré au fromage (2 B). Finalement, on part se renseigner à la gare pour le trajet d’Uyuni. On pourrait sans doute prendre un train de marchandises qui part tous les jours. C’est incroyable comme il est impossible d’avoir une information fiable sur ce sujet. On réserve des places pour le bus pour Uyuni (40 B). Sur le chemin de retour, on s’arrête dans une pâtisserie pour boire un Coca (après les feuilles de coca de ce matin) et des gâteaux pas mauvais du tout (5 B). On a tué le temps en jouant à la bataille pendant 1,5 heure car il ne fait pas chaud dehors. Puis, on est allé déguster un poulet à la braise (18 B) juste à côté de Don Lucho. C’est apparemment la spécialité locale, car je ne compte pas les enseignes ventant ce plat. On a retrouvé deux Suisses que nous avions croisés à Sucre, nous leur ventons notre guide du matin. Puis, nous allons nous promener dans les très belles rues de Potosi. Les façades sculptées des églises sont vraiment très belles. On fait quelques provisions pour le voyage du lendemain : quatre petits pains, avant d’aller nous coucher.

Mercredi 12/05

On solde nos deux nuits d’hôtel (50 B) et on prend notre petit déjeuner au Cherry’s (5 B) d’où l’on écrit quelques cartes et des lettres, puis on a continué de se promener dans les rues tout en grignotant des pâtisseries plus ou moins bien réussies (2 B). On s’est arrêté un peu au soleil pour se réchauffer tout en lisant l’édition d’hier d’El Diario qui contient les nouvelles d’avant hier. Finalement, il est temps de prendre un Micro pour aller prendre le bus à côté de la gare.

Le trajet est superbe. On traverse des canyons étonnants (mais apparemment moins imposant qu’aux USA), des déserts de sables au milieu desquels il y a quelques étendues un peu marécageuses où l’on retrouve les lamas et les ânes. On croise encore des villages qui semblent surgis de nulle part, aucune infrastructure ne les signale… On s’arrête pour un almuerzo qui n’est qu’une simple soupe (3 B) et on grignote tranquillement les petits pains délicieux achetés la veille. Soudain, le car s’arrête… un indien monte, mais d’où vient-il ? J’ai beau essayer de regarder, je ne découvre rien. Depuis combien de temps attend-il ce car ? C’est la patience et le flegme indien.

Nous arrivons et Uyuni semble vraiment très moche. Une ville qui n’existe que par son nœud ferroviaire. La nuit tombant, on se croirait dans une ville de western abandonnée où le vent balaye tout et soulève des nuages de poussière. Ce n’est pas trop enthousiasmant. Enfin, bonne nouvelle, demain, il y aurait un train pour Calama – Antofagasta (22 B). Cette information, nous la tenons de deux néo-zélandais avec lesquels nous dînons (22 B). Enfin, nous verrons demain si cela est vrai.

Uyuni, 13/05

Il ne fait pas bien chaud ce matin … On se lève à 6:30, malheureusement, il n’y a pas d’eau chaude donc on ne prend pas de douche ! Nous rencontrons de quelqu’un qui est sensé prendre le même train. Nous réglons la chambre (20 B), le propriétaire est ronchon et mal luné (les bonnes chambres sont apparemment la 24 & la 25). On arrive à la gare pour apprendre que le train part à midi. Bon cela nous laisse un peu de temps.

Nous allons donc prendre un petit déjeuner car le vent qui s’infiltre partout n’est vraiment pas chaud. Il faut dire que nous voyageons assez peu couvert car nous avions surestimé les températures que nous pensions rencontrer. Nous avons beaucoup de t-shirt mais peu de chandails et encore de vêtements de style ‘polaire’. Nous passons par le marché pour acheter du pain, du beurre et du fromage accompagné d’un thé. De plus, nous goûtons à l’Api, qui est délicieux (6 B). De là, nous nous dirigeons vers le Buen Gusto, qui se trouve sur la place, on enchaîne par deux thés et nous discutons avec un couple : Colin (Anglais) et Nanuk (Hollandaise). On joue aux cartes pendant qu’ils écrivent leurs dernières lettres. On tue le temps en lisant un peu, j’en profite pour recoudre un peu mon jean sur lequel j’applique des patchs. Il est 11:00, on part vers la gare pour voir sir le train arrive et là on apprend qu’il arrivera vers 14 heures. Au retour, nous nous arrêtons au 16 de Julio pour l’almuerzo et on restera là jusqu’à 22 heures car chaque fois que l’on va à la gare, c’est pour apprendre que le train est retardé de 2 heures. On a donc attendu dans ce restaurant en buvant des thés et puis en prenant le dîner (20 B). Durant cette longue après-midi, nous avons joué à une version amusante du bridge avec nos nouveaux compagnons de galère. On a parcouru leurs photos de voyage, ils sont en train de descendre d’Amérique du Nord jusqu’à Ushuaia. Discuter et échanger nos impressions, cela nous aide à faire passer le temps. Dehors, le soleil n’a pas réussi à réchauffer l’atmosphère. On allume un feu dont nous nous rapprochons pour reprendre quelques calories. Malheureusement, Nanuk semble malade et donc, ils ne vont pas nous voyager avec nous dans le train. Nous avons re-croisés les Néo-zélandais qui, désespérément, cherchent d’autres touristes pour faire quatre jours d’excursions dans le Salar de Uyuni et attendent donc le train de La Paz. Ils nous accompagnent à la gare pour tuer un peu le temps. Nous n’avons pas le temps de pour visite le Salar mais cela doit être fantastique. LE Salar est un grand lac asséché qui se situe à 3653 mètres d’altitude et qui a une étendue de 12000 km2. C’est une mer intérieure préhistorique qui s’est asséchée laissant aussi quelques lacs. En fait, cela reste un peu compliqué de faire des excursions, il faut pouvoir se regrouper et il n’est pas rare de perdre un ou deux jours pour monter l’expédition.

Il fait nuit, on attend les dernières nouvelles sur ce train fantôme qui doit nous arracher à cette ville fantôme. Les Indiens qui attendent le train sont restés, stoïques, sur le quai de la gare toute la journée, apparemment sans poser de questions, juste attendre. Le train fait apparemment des manœuvres car on devine (au bruit) plus que l’on voit des wagons qui s’entrechoquent un peu. Et, soudain, tout le monde se lève et se dirige dans le noir vers une masse sombre qui est à 30 mètres à droite de la gare. Vraisemblablement, c’est le moment de bouger. Nous suivons les Indiens et nous découvrons un wagon dans lequel nous nous installons tant bien que mal dans le noir le plus complet. Nous espérons que c’est le bon train mais nous n’en sommes pas très sûr ! Il est 10:30. Je déroule le sac de couchage très fin que j’ai et nous nous enroulons dedans, il y aurait 4 heures de voyage. Finalement, le train fait quelques aller-retour, semble accrocher d’autres wagons. Notre wagon est très calme, mais nous nous refroidissons doucement…

OllagüeFinalement, le grand départ, sans tambour ni trompette a lieu vers minuit. Presque 12 heures de retard sur le premier horaire annoncé et je ne connais pas l’horaire officiel ! Nous achetons les billets avec nos derniers bolivianos, théoriquement le billet coûte 23 B par personne, mais comme il nous reste seulement 40 B en raclant le fond de nos poches, je donne l’ensemble en grommelant au contrôleur. Ce dernier essaye vaguement d’obtenir le complément mais s’arrête quand je lui ait répété deux, trois de fois ‘No tengo nada mas’. Finalement, nous arrivons à Abaroa, la frontière bolivienne vers 4:30 du matin. Nous n’avons pratiquement pas dormi, car la morsure du froid nous tient éveillés. On descend du train, on attend un peu que le poste frontière veuille bien s’ouvrir et on fait viser nos passeports. C’est là que nous apprenons que le voyage en train s’arrête là ! Pour rejoindre le Chili, il suffit de marcher à la suite des indiens le long des voies de chemin de fer. C’est simple, mais pas très agréable, car on marche pendant une heure sous un vent glacial qui nous gifle le visage. Seule la lune éclaire un peu le chemin et nous évite les trous et pierres qui jonchent notre piste. Nous n’avons pas le courage de sortir l’appareil photo pour prendre du paysage irréel qui nous entoure. Pourtant de superbes volcaniques culminant à 5865 mètres nous entourent (selon le guide). Nous avons un peu l’impression d’être un groupe de clandestin en train de rallier un autre pays. Enfin, nous atteignons Ollagüe à près de 3700 mètres d’altitude, le poste frontière chilien qui est fermé ! Il faut donc attendre qu’il ouvre pour continuer. En attendant, nous essayons de trouver un coin relativement abrité des courants d’air pour nous reposer. Personnellement, je n’arrive plus à me réchauffer. Ségo est souriante et égale à elle-même, elle est stoïque, je suis impressionné.

Bilan financier

Nous avons dépensé 320 US $ à deux, sans inclure le visa (35 US $).


Chili