On peut voir les photos de différents endroits de l’Equateur.
Avant les Incas, il y a peu d’informations. On pense que, vers 11ème siècle, il y avait deux tribus dominantes : les Quitus, pacifiques sur les hauteurs et les Caras, expansionnistes, sur les côtes. Ils forment finalement les Shryri. Il s’allièrent au 14ème siècle au Puruhas, tribu puissante du sud, par le mariage du fils aîné du roi Duchicela avec une princesse Shryri. Ensemble ils gouvernèrent presque pacifiquement pendant 150 ans.
Les Incas commencèrent par attaquer les Canaris (au sud) qui se défendirent avec rage pendant plusieurs années. Huayna Capac, fils d’une princesse canari et de Tupac Yupanqui, acheva la conquête du Nord. Il continua à pacifier l’empire en multipliant les alliances. En 1526, l’Inca meurt laissant deux fils pour régner : Atahualpa, fils d’une fille de Cacha Duchicela et Huascar. Le 21 septembre de la même année, les premiers espagnols débarquent dans le Nord de l’Equateur, vers Esmeraldas. Après plusieurs années de lutte, Atahualpa battit Huascar près d’Ambato (Equateur). Mais son royaume reste affaibli et divisé.
Pizarro arriva en 1532. Bien que peu nombreux, les Espagnols étaient bien armés et montaient des chevaux (animal inconnu des Incas). Vers la fin de la même année, une rencontre fut organisée entre Atahualpa et Pizarro. L’Inca fut fait prisonnier et ses gardes massacrés dans ce guet-apens. Bien que la rançon énorme pour libérer l’Inca fut acquittée, ce dernier fut exécuté le 29 août 1533 après un ersatz de procès. Son général Ruminahui continua la lutte pendant deux ans. Fin 1534, quand les Espagnols arrivèrent finalement aux abords de Quito, ils découvrirent la cité rasée. Ruminahui fur capturé et exécuté en janvier 1535. Le seul site inca plus ou moins intact d’Equateur est Ingapirca.
En 1541, Francisco de Orellana quitta Quito pour découvrir plus d’or. Avec sa troupe, il descendit l’Amazone pendant près d’un an et arriva sur la côte Atlantique. L’Equateur est alors considéré comme une province administrée à partir de Lima. En 1739, elle devint le vice royaume de Colombie (Nouvelle Grenade). La province était assez paisible. L’agriculture et l’art se développèrent, cependant la vie des indiens et des métis était proche de l’esclavage. Ceci amena les premières révoltes au 18ème siècle. Le premier révolutionnaire reconnu est un métis, Eugenio Espejo, né en 1747, docteur à l’age de 20 ans. Il fonde un journal, écrit des satires et lutte contre le colonialisme, il meurt en prison en 1795. Le 10 août 1809, Juan Pio prend le pouvoir à Quito, mais les troupes royalistes reprennent le contrôle 24 jours plus tard. L’indépendance arriva des mains de Simon bolivar qui venait de Caracas, qui libéra la Colombie en 1819. Il soutient la proclamation d’indépendance de Guayaquil le 9 octobre 1820. Le 24 mai 1822, Sucre gagna la bataille de Pichincha contre les troupes royalistes et entra dans Quito. Le rêve de Bolivar de former les Etats-Unis d’Amérique du Sud en incorporant le Venezuela, la Colombie et l’Equateur ne dura que 8 ans. L’Equateur devient indépendant en 1830 et signe un traité avec le Pérou où sont définies les frontières. En 1942, le traité de Rio met fin à la guerre entre ces deux pays. Les nouvelles frontières ne sont pas reconnues par l’Equateur et n’apparaissent dans aucune des cartes de ce pays !
La vie politique de l’Equateur se résuma alors à des batailles entre les conservateurs (de Quito) et les libéraux (de Guayaquil). Cela pouvait être violent puisque le président Garcia Moreno (conservateur) fut tué par balles en 1875 et le président Eloy Alfaro (libéral) fut tué en brûlé par la foule en 1912 à Quito. Au 20ème siècle, il y eut plus de gouvernements militaires que civils. Cependant récemment, les présidents ont tous été élus démocratiquement et ce pays reste un des plus sûrs de l’Amérique du Sud.
Le Sucre, régulièrement dévaluée, est la monnaie du pays. Le taux de change est 1875 Sucres (S 1875) pour 1 US$, ce qui fait 280 Sucres pour 1 franc. Par la suite, les montants seront exprimés en milliers, ainsi S 20 correspond à 20 000 Sucres.
Nous prenons un petit déjeuner quelconque (S 2,5). Le
café est un concentré dans lequel on rajoute de l’eau ou du lait. Nous
commençons la visite de Quito, dont la vieille ville fait partie du
patrimoine de mondial de l’UNESCO depuis 1978. A deux blocs de la place de
l’Indépendance, nous visitons l’église San Augustin qui est un bel
exemple de l’architecture du 17ème siècle. Sur la place de l’Indépendance,
nous évitons la cathédrale dont les murs portent des plaques de
commémoration de la fondation de la ville. Juste à côté, il y a l’église
El Sagrario qui n’a rien d’extraordinaire. Puis nous visitons l’église
de La Compañia, connue pour être la plus décorée et dorée de
tout le pays. On dit qu’on utilisa sept tonnes d’or. Malheureusement,
nous ne profitons pas de tout car elle est en réfection après un
tremblement de terre. Cependant, elle est assez étonnante. Puis nous allons
voir l’église de la Merced, commencée en 1700 et terminée vers 1742,
elle est assez ‘récente’. Sa tour haute de 47 mètres possède les plus
grosses cloches de Quito. A l’intérieur, il y a quelques tableaux
étonnants ; la visite est vraiment intéressante. Pour moi, le plus
beau est le monastère de San Francisco, commencé en 1534 et terminé plus
de 70 ans plus tard. C’est la plus grande et plus ancienne construction de
l’époque coloniale et bien que souvent restauré après le tremblement de
terre. Le maître hôtel est une véritable œuvre d’art baroque,
merveilleusement décoré et recouvert d’or. On assiste à une moitié de
messe pour pouvoir faire quelques photos à la fin. Pour changer un peu,
nous visitons le musée des arts coloniaux (S 4). Il nous laisse une
impression mitigée. L’art colonial n’est souvent qu’une copie, pas
très réussie, des classiques espagnols. La ville en elle-même est
constituée d’une belle unité coloniale. Nous prenons notre almuerzo
(déjeuner, S 4,4) sur la place Santo Domingo, l’église était
fermée. Après Ségo téléphone à ses parents et hop (S 22,5). De plus,
nous avons acheté des timbres, des cartes postales et quelques aérogrammes
(S 26,5).
On prend notre bus pour Otavalo à 15:00 (S 4,4). On arrive tranquillement pour rechercher un hôtel. On ne trouve rien à moins de S 10. Finalement, on se retrouve à l’hôtel Sucre Riviera qui est plutôt agréable avec son patio intérieur. L’architecture de la ville est assez triste, mais c’est une ville réputée pour son marché ‘typique’ le samedi. On a parcouru les quelques magasins et Ségo est tombé en arrêt devant un très beau perroquet en balsa qui est juste un peu grand et risque de nous ennuyer pour le reste du voyage, il faut voir… Pour l’instant, nous dégustons des ‘pies’ (tartes) avec des jus de fruits délicieux (S 6,6). O va tranquillement se coucher après une bonne douche bien chaude.
Lever matinal, il est 6:30. On se promène dans le marché qui est finalement un peu décevant. On cherche désespérément les petites voitures en terre (typiquement pour les touristes). Les seuls perroquets sont dans les magasins d’hier soir, difficile pour faire jouer la concurrence. Par ailleurs, les quelques tapis avec des couleurs pastels sont en synthétiques, c’est un comble. Part contre, les indiens portent le costume traditionnel et c’est assez beau. Il y a beaucoup de touristes, bien sûr, mais comme l’étendu du marché est assez grande, on ne s’en pas trop compte. On prend un petit déjeuner à base de riz, poulet que l’on accompagne de jus de fruit et lait chaud (S 9,5). On retourne sur le marché, les étals se sont multipliés et on procède aux achats des souvenirs typiques : cinq voitures de petites tailles et six de grandes tailles (S 41). Enfin, on achète quatre chandails bien chauds (S 65). Finalement, on craque sur les perroquets que l’on marchande difficilement (S 28). Malheureusement, on ne peut rien envoyer car la personne pour les paquets n’est là que le lundi. Miraculeusement, nous arrivons à tout faire tenir dans les sacs à dos alors qu’ils paraissaient déjà pleins. On a passé un bon moment à comparer, marchander, discuter avec les différents marchands. Finalement, on n’obtient pas des réductions massives sur les prix, c’est de l’ordre de 20%. En fait, les indiens sont assez passifs : ils savent que s’ils ne vendent pas aujourd’hui, ils vendront demain.
En rentrant en direction de l’hôtel, on rencontre
Didier que l’on avait déjà vu à San Pedro de Atacama (Chili). C’est
une bonne surprise, on part faire une promenade pour voir une cascade dans
les environs, on part en taxi (S 2), puis on retourne tranquillement en
marchant le long de la voie ferrée. Après, on recherche le lieu d’un
combat de coqs, mais il n’y en a pas à Otavalo, donc on part en
collectivo (S 0,5) pour Quiroga. On entre donc dans l’arène qui est
construite en dur (S 2). On se prend assez vite à l’ambiance qui s’échauffe
de plus en plus. Si le coq tue en 10 secondes, il y a une superbe prime et
apparemment la prime de combat monte à plus de (S 100) et je ne parle pas
des paris entre les spectateurs. C’est quand même assez sanglant. C’est
assez bref et violent mais il règne une bonne ambiance. On rencontre d’autres
français (Thierry et Linda) sur le lieu du combat qui font eux aussi un
tour du monde, mais ils prennent plus de temps.
On revient par collectivo et on dîne dans un restaurant mexicain ( !) qui est un peu onéreux (S 15). Didier voudrait beaucoup que je lui achète un caméscope Sony à Miami et que je lui redonnerai à Antigua, j’espère que si le projet se concrétise, je pourrais le lui redonner… En attendant, c’est Ségo qui hérite de deux tapis ‘somptueux’ (et les guillemets sont là pour marquer ma différence d’appréciation) que Didier lui confie pour qu’elle les donne à Gaëlle. On se couche vers minuit.
Dimanche matin, nous nous levons quand même vers 8 heures. On part à la messe et bien que le village soit petit, il y a deux églises et quatre messes au moins par église. Toutes les messes font le plein, surtout une où il y avait des premières communions. Comme c’est la fête de Saint Antoine de Padoue, on descend le saint de sa niche et le prêtre en profite pour faire un petit historique de sa vie. Il inclut aussi la vie de Saint François d’Assise. C’est fou le nombre de franciscains que l’on a rencontré depuis notre arrivée en Equateur.
Finalement, on essaye de voir ce que l’on va faire dans les jours à venir et rapidement on se rend compte que si l’on veut essayer d’entreprendre ce qu’on aimerait, il faut partir aujourd’hui. On prend notre déjeuner vers 11:30 (S 10), on retrouve un porteño qui nous donne le titre d’un très bon livre sur l’Argentine. On part de l’hôtel qui décidément très pratique nous permet de changer 100 US$ pour un taux presque bancaire (on perd 3%). Et là tout s’enchaîne assez vite. On commence par prendre au vol un bus vers Quito (S 4). Puis, en arrivant, on a juste un bus qui part un quart d’heure plus tard pour Tena : timing optimisé et chanceux. Par contre le voyage est vraiment un peu dur dans un bus collectivo où la place est limitée. On fait les montées à 20 km/h et donc le voyage dure 9,5 heures. C’est assez épuisant, en plus la musique est à fond, heureusement, elle est coupée la nuit. Cela ne nous permet pas de dormir car les vibrations et les bosses maintiennent extrêmement bien éveillé. Le paysage est assez beau mais il n’arrive pas à monopoliser l’attention pendant tout le voyage. Nous arrivons avec joie à Tena, où nous retrouvons un climat lourd et humide, nous avons quitté le climat tempéré de Quito (altitude 2850) et Otavalo. L’hôtel Enmita est assez agréable, une douche froide bienfaisante nous achève de nous remettre sur pieds. J’en profite pour étrenner un short puis on dîne copieusement au Don Quiño (S 10). Il est près de 10 PM quand on finit, on en profite pour écrire un peu. En prévision du bus de demain pour Misahualli, on achète des biscuits (S 1).
On prend un petit déjeuner délicieux (S 4) au Hilton,
qui n’a rien à voir avec la chaîne d’hôtels quatre étoiles. Après
avoir réglé la nuit (S 10), on prend le bus près de la passerelle des
piétons. Cordialement, le conducteur se déplace et nous trouve deux places
assises alors que le bus est déjà bien plein. C’est peut-être parce que
l’on a payé une place assise (S 1,5) et que les autres personnes (des
locaux) ont pris une place debout … Allez, nous voilà parti. Nous
commençons par monter une longue côte asphaltée tout doucement car nous
sommes à pleine charge. Au sommet du col, nous basculons sur une route
empierrée, encore. Je crains de revivre la journée d’hier, nous sommes
serrés, on peut à peine bouger. Finalement, cela se passe assez
rapidement. Nous arrivons et nous allons à l’hôtel El Paisano. On
prend notre chambre (S 10) avec salle de bain privée (baño privado)
et puis on discute avec des français qui reviennent d’expédition dans la
jungle. En effet, ce tout petit village est le meilleur endroit pour aller
dans la jungle de manière simple et relativement économique. Les deux ou
trois rues donnent sur une place, aussi en terre battue. Cependant, c’est
de la jungle colonisée et la plupart des animaux sauvages ne sont pas
visibles. On peut quand même avoir une bonne vision de la flore et quelques
oiseaux.
Ségo voudrait partir dans l’heure même. On fait le tour des différentes agences sans trouver grand monde pour nous accompagner. Finalement, les seules options sont de partir une journée avec un couple d’anglais ou trois jours avec un couple de français. Il y a bien un guide qui nous a proposé un tour de trois jours avec des personnes qui devraient arriver ce soir. On serait alors cinq ce qui optimise le prix par personne tout en évitant d’être trop nombreux. Mais cette dernière option a l’air assez floue. En fait, on se lie avec Carlos et Florence, le couple de français autour d’un pot et d’un billard (S 5). Cela permet aussi de tuer un peu le temps. Puis, on va voir le guide Elias Ortega, qui nous paraît très sympathique. Il nous explique bien ce que l’on va faire durant ces trois jours de trek. Ce serait 25 US$ par jour et 20 US$ si on est cinq. On tente de recruter un ou deux touristes en plus tout en dînant (S 13,4). Un suisse ne semble pas intéressé, par contre un américain semble fin près pour le voyage. Finalement, après le dîner, nous allons signer les papiers, c’est comme un contrat en bonne et due forme.
Comme c’est l’anniversaire du guide, on part prendre un pot, c’est-à-dire du rhum coca. On rejoue au billard et Carlos et moi perdons nos deux parties contre le guide et un de ses amis. Finalement, la troisième partie s’arrête sur un malentendu alcoolisé. Moi, j’avais déjà arrêté de jouer car vraiment, je ne suis pas bon. Enfin, on poursuit la soirée en discutant aussi avec l’ami du guide, Simon, et on s’amuse bien. Il se met à chanter du Cabrel en espagnol accompagné à la guitare. On continue bien sûr au rhum coca. Les filles sont plus raisonnables et vont se coucher. Il est tard, je ne sais pas trop l’heure, le bar ferme et nous met à la porte. Avant, on achète une dernière bouteille de rhum et on part continuer notre fête chez Simon. Moi, je m’écroule sur le lit pendant que les autres (Carlos, Elias, Simon) continuent de parler. Finalement, j’ai besoin d’air et je descends l’escalier en faisant très attention et je m’endors assis sur les toilettes en bas ! Finalement, on me remonte, j’avoue que je ne sais plus trop ce qui se passe. Carlos tient bien le choc. Je me réveille le matin, plutôt bien mais très pâteux… une cuite mémorable.
Je rencontre Ségo dans la rue, elle est un peu inquiète
de ne pas m’avoir trouvé à l’hôtel. Il paraît qu’en plus, je suis
d’une très belle couleur blanc vert. Je prépare mon sac pour le voyage
et je redors un peu. J’ai beaucoup de mal à avaler un petit déjeuner (S
3), en fait, je ‘recrache’ ce que j’avale. Finalement, nous partons
pour l’expédition. Nous commençons par un cours voyage en pirogue sur le
Rio Napo. On laisse les quelques affaires que l’on a prises en suivant les
conseils d’Elias. On part à travers la forêt. On nous montre quelques
plantes et on nous donne quelques explications sur l’écosystème. Il
commence à pleuvoir de plus en plus. On finit par être complètement
trempé par l’averse tropicale qui dure. Après six heures de marche, en
prenant quelques poses pour boire et manger quelques oranges, nous arrivons
pour déguster notre déjeuner préparé par Franklin, un beau métis noir,
qui sert d’aide au guide (de boy ?). Il a continué le trajet par la
rivière, lui. Finalement, on dévore et on sèche car le soleil s’est
levé. Nous sommes arrivés dans une maison de bois surélevée au milieu d’une
clairière. La discussion se prolonge jusqu’au dîner et nous nous
couchons sur des nattes à même le sol. Nous passons une bonne nuit et l’ambiance
est à la franche rigolade avec le guide, c’est grandement aidé par le
fait que Carlos parle très bien l’espagnol.
On se lève pour aller faire une petite marche aux alentours de notre habitation. On rencontre les enfants dans l’école. Ils sont très timides et pourtant on ne doit pas être les premiers à les voir. Ensuite, on se promène dans la forêt. Il ne pleut pas et donc on profite mieux de la journée. On voit quelques papillons et on entend des oiseaux. On joue un peu à tarzan sur une liane et on nous montre comment les indiens chassent dans cette forêt. On nous construit (sommairement) des abris pour attendre le gibier posté et des pièges pour les récupérer. Franklin est aussi compétent que le guide et permet de compléter les démonstrations. On rentre pour déjeuner et en attendant, on va se baigner dans le rio qui est tout près. L’eau est un peu marron mais le bain est tonique.
Après un délicieux déjeuner, nous allons visiter un chaman à bord d’une embarcation (typique) qui prend l’eau très vite. Heureusement, on ne va pas trop loin. Le chaman est très ridé et me paraît un peu fumiste. On revient de là avec des piqûres de puces de bois (on pense). Nous revenons pour un dîner et une veillée autour d’une bouteille de rhum. Je bois très peu pour éviter les surprises. Elias et Franklin sont bientôt rapidement endormi (par la boisson ?). Nous suivons rapidement le mouvement général.
C’est le dernier jour. Hier, on a été vraiment
dévoré par des bestioles dans la maison du chaman. Ce n’est pas urticant
mais on est couvert de boutons, c’est un peu ennuyeux. Les bottes en
caoutchouc qui nous ont été prêtées sont OK. Par contre, Ségo le
premier jour les a mises en short ; elle a donc des grandes marques
dues au frottement sur le mollet, c’est assez désagréable pour elle. On
empaquette nos baluchons et on monte sur une pirogue à moteur dont les
sièges sont peu confortables. Sur le chemin du retour, on s’arrête sur
une île et l’on voit quelques laveurs d’or, des singes et des serpents
(boas). Le retour continue et est un peu longuet car on remonte à
contre-courant le Rio Napo. De plus, on suit la boucle du fleuve, alors qu’à
l’aller, on avait coupé au travers de la forêt. On somnole bercé par le
bruit du moteur.
On arrive à l’hôtel, où l’on commence par se récurer et faire un peu de lessive. Le temps est toujours bien humide et le chapeau acheté à Terrabuco a pris une forme et des couleurs un peu bizarres que j’aurai du mal à récupérer. Enfin, Carlos et moi ne pouvons participer à un match de football car les équipes sont déjà complètes, dommage. Nous lisons un peu et nous dormons beaucoup. Ségo achète des cigarettes (S 0,2).
Nous prenons un copieux petit déjeuner (S 7,6) qui
rembourse un peu les dettes que j’ai envers Carlos depuis la nuit de
lundi. Après le départ de l’hôtel (S 10), nous prenons un bus (S 4)
pour arriver à Tena. De là, on attend deux heures pour prendre le bus de
midi pour Baños (S 7,4). On en profite pour acheter des gâteaux, en
souvenir de Buenos Aires, (S 1,6). Malheureusement, ils ne sont pas aussi
bons qu’attendus. Le voyage est moins éprouvant qu’à l’aller.
Peut-être, parce que l’on s’attendait au pire ? On circule
maintenant sur une route à flanc de montagne qui n’est qu’une
succession de tournants bordée par la falaise et le précipice. On voit là
un camion qui a versé dans un ravin. Apparemment, il semble s’être
arrêté par la végétation avant que cela soit mortel. Une équatorienne
pleure toutes les larmes de son corps sur le bord de la route alors qu’on
entre aperçoit quelqu’un qui remonte un sac. Elle semble désolé de la
perte du chargement du camion ou même du camion lui-même ?
Nous arrivons à Baños sous la pluie et nous descendons à l’hôtel Timara avec une jolie vue sur la montagne environnante, pas cher et agréable. Nous partons visiter la ville qui est très touristique. On retrouve beaucoup de perroquets en balsa. Enfin, la poste est ouverte, on va sans doute procéder à un envoi demain, ce qui laissera de la place pour des achats supplémentaires. Pour l’instant, nous dégustons des bananes coupées en tranches et frites (S 1), c’est assez étonnant mais pas mauvais. Il y a des multiples endroits pour dîner ou changer de l’argent, l’endroit a l’air très plaisant, seul bémol, le temps est très couvert et n’incite pas à se promener trop. On en profite pour écrite quelques cartes postales fraîchement achetées (S 3,6). Finalement, on part dîner au Chifa Central, c’était très bon et fort copieux (S 10). L’ambiance était fort agréable car il y avait un match de football à la télé, c’est un 0-0 des familles entre le Brésil et le Pérou. En effet, il y a la Copa America 93 qui se déroule pour l’instant en Equateur et cela génère bien sûr un peu d’animation. Enfin, on rentre à l’hôtel pour faire la répartition des différents cadeaux afin de faire les paquets.
On est réveillé assez tôt, mais on en profite pour traîner un peu au lit, finalement on prend le petit déjeuner avec Carlos et Florence vers 9:30 (S 3,6). Il pleut ! Enfin, on passe à la poste pour envoyer les paquets. C’est un peu cher et encore on allège les paquets pour passer en dessous des 30 kilogrammes ce qui limite le coût à 30 US $ pour l’envoi. On n’est pas au bout de nos peines, car il faut acheter un carton (S 0,2) et même il faut fournir le papier et le scotch. Bon, finalement, on s’arrange avec le postier et après avoir un peu discuté avec lui, on le laisse nous faire des paquets superbes. On espère que nos paquets vont arriver et résister aux diverses tribulations. En fait, le résultat sera mitigé. Des trois voitures en terre cuites que j’avais acheté, la première est entière, la seconde est recollée (et encore présentable) et la troisième est allé à la poubelle ! Il est plus d’une heure de l’après-midi quand on sort de la banque pour changer un peu d’argent.
On passe à l’hôtel et on part faire une promenade du Pont San Lorenzo à San Martin. Dans un chemin boueux, Ségo se fait mordre par un chien ! Pour compléter les deux petits pains (S 0,4) pris pour la balade, où l’on n’a pas vu les fameux bains de Baños, nous prenons un snack léger (S 1,6). Enfin, nous rentrons à l’hôtel, où Ségo part se reposer. Moi, je regarde la partie de football entre l’Equateur et les Etats-Unis (2-0) avec le propriétaire adorable et une bouteille de rhum. Finalement, nous allons dîner chez Patto’s, c’est assez agréable (S 6,6). Nous prolongeons le repas par l’écriture de quelques cartes et nous vérifions bien que, demain, les messes sont toutes les heures de 4 AM et 12 AM !
Cet hôtel est vraiment extra et le propriétaire aussi. On admire avec Carlos l’état impeccable du linge qu’ils nous ont lavé (S 3), vraiment rien à voir avec ce que l’on avait obtenu péniblement à Misahualli. Hier Carlos et Florence ont été dans les piscines, ils ont bien aimé mais il vaut mieux y aller le matin à l’ouverture (4 AM) car l’eau est propre car renouvelée durant la nuit. Ils ont surtout réservé l’ascension du Chimborazo qui culmine à 6130 mètres (100 US$). Il paraît qu’il y a d’abord une acclimatation à 5000 mètres pendant une journée et puis le lendemain, c’est le départ durant la nuit avec une lampe frontale pour faire la montée et la descente durant la journée, de mémoire je crois qu’il y a près de huit heures de montée… C’est un peu fou. A défaut, on peut se rabattre sur l’ascension du Tungurahua qui culmine quand même à 5016 mètres, quand on sait que la ville n’est qu’à 1800 mètres, cela laisse un peu de temps pour la balade. Nous discutons de tout cela autour d’un solide petit déjeuner chez Mama Rosita (S 10), puis l’on fait quelques achats : des broches, des boucles d’oreilles (S 5) et même des T-shirts (S 38). On profite du marché tout près pour acheter des chaussettes, c’est plus simple qu’essayer de constamment laver (S 3).
Finalement, nous sommes juste à temps pour attraper le bus de Riobamba qui part vers midi (S 2), où nous retrouvons nos deux français. La route est fort jolie jusqu’au village et nous arrivons dans un marché fort coloré, bien que l’on ne soit pas samedi. Nous prenons finalement un taxi pour aller à l’autre terminal de bus (S 1,5) afin de prendre notre bus pour Alausi, bus que nous attendons un peu en jouant aux cartes.
Le voyage vers Alausi est aussi très beau dans ces montagnes escarpées. Dix minutes avant d’arriver à cette ville, nous croisons un petit village, un peu perdu, qui a l’air extrêmement authentique. La ville en elle-même est assez moche et nous ne trouvons aucun T-shirt amusant en souvenir de la Copa America noventa y tres, dommage, cela aurait fait un souvenir kitsch. On achète un peu de pain, bof !, et des bananes frites coupées en rondelles auquel on commence à prendre goût (S 0,4). Dans cette ville un peu morte, on recroise des canadiennes que l’on avait déjà vues à Misahualli et qui nous stressent un peu en nous disant que le ‘train’ ne marchait pas. Nous repassons devant la gare et nous entrons (car la porte est ouverte). En nous penchant un peu nous découvrons sur le registre que le train part bien effectivement tous les matins à 9 heures. A part ça, Ségo s’est acoquinée avec deux adorables et crasseux petits garçons dont elle prend quelques photos, moyennant quelques cadeaux (S 0,15). L’hôtel Panamericana (S 8), où nous sommes descendus, a l’air propre et les chambres sont agréables. Tout ferme ici encore plus tôt que d’habitude ! On joue aux cartes pour tuer un peu le temps et on profite d’un des derniers restaurants ouverts pour dîner (S 6,6). Je continue de gagner aux cartes.
On est venu dans cette ville perdue car c’est là que
se prend le fameux ‘train’ qui se rend à Guayaquil. C’est une partie
de la ligne de chemin de fer qui va de Quito à Guayaquil. Ce train, déjà
médiatisé dans divers reportages, prend des pentes à forte déclivité et
comme on peut voyager sur le toit, cela rajoute un peu de piment à la
balade. Nous nous levons tôt (6:30), nous prenons un petit déjeuner un peu
chiche bien que ce soit le ‘completo’ (S 3,6). Nous partons de l’hôtel
juste un quart d’heure avant l’heure de départ du train. Nous arrivons
à la gare ou nous retrouvons un certain nombre de touristes qui, comme
nous, attendent le train. Là, c’est la déception. On apprend que le
train ne roule que le dimanche. Finalement, il semble que cela soit laissé
à l’appréciation du conducteur ! Bilan, il semble impossible de
prendre ce fameux train. Par chance, un tour organisé arrive. Apparemment,
ce sont eux qui ont loué le train pour le parcours. Nous discutons un peu
avec la guide qui gracieusement nous laisse grimper à bord. En fait, le
train ressemble à deux bus montés sur boggies. D’ailleurs, cela s’appelle
un ferrocarril. Nous profitons de la descente qui n’est finalement
pas très impressionnante. Nous montons et descendons du toit pour prendre
des photos sous un beau soleil.
Le plus drôle du trajet est que le train utilise des fourches pour faire demi-tour et redescendre dans la pente avant faisant l’économie d’une longue boucle. Finalement, la descente se termine à Huigra (S 2), il est 10:30. De là, on voit le tour partir avec leur bus ; nous restons donc un peu perdus au milieu de nulle part. Heureusement le soleil est de la partie. En attendant, on va déjeuner au restaurant Ferrocarril (S 3,4). Théoriquement, il y a un bus pour Guayaquil qui devrait arriver, on ne sait pas très bien quand. Finalement, le bus arrive vers 2 PM, il est plein à craquer et les places qui restent sont sur le toit avec les bagages. C’est finalement beaucoup plus drôle que le train car le bus nous secoue pas mal sur une route un peu défoncée et dans les nombreux tournants. Montent avec Ségo et moi, une anglaise Karen et les deux canadiennes (Diane & Josi), la conversation s’engage plus en français qu’en anglais d’ailleurs. A proximité de Guayaquil, on est prié de passer à l’intérieur pour le reste du trajet (S 4). Je pense que cela doit être interdit de voyager comme cela. En tout cas, nous sommes couverts de poussière. Il fait de nouveau chaud et humide. A partir du terminal, on prend un taxi pour le centre ville (S 2,5). On laisse un pourboire au conducteur qui sympa nous conseille un hôtel où nous laissons nos affaires. On part dîner avec Karen (S 1,8) et de là, après une courte marche digestive dans la ville et on repère juste à côte de l’hôtel un bar où nous partons engloutir quelques bières (S 4,2). De là, on repasse à l’hôtel Velez pour récupérer nos bagages et nous partons en direction de l’aérodrome (S 4). Nous arrivons dans un aérodrome quasiment vide où nous prenons un dernier snack au fast-food (S 4,6). La table nous permet d’écrire un peu et de jouer un peu aux cartes. L’avion part à 4:40 AM et bonne nouvelle la taxe d’aéroport n’est que de 25 US $. On a une discussion orageuse avec un américain sur le tiers monde. Sa vision est simpliste et américaine : bornée ?
J’ai dépensé 270 US$ seul, en incluant les cadeaux. Ségo a dépensé au moins la même somme. Il faut rajouter aussi 60 US $ durant notre escapade à Lima.