Argentine

Argentine

On peut voir les photos de différents endroits de l’Argentine.

Un peu d’histoire : dans les années 1400, l’empire inca sous le règne de Topa Inca Yupanqui occupa la région Nord-Ouest de l’Argentine.

La plupart des côtes Sud-Est de l’Amérique du Sud furent explorées dans les trente années qui suivirent la découverte de Christophe Colomb. Cependant les premières colonies furent décimées par les Indiens. En remontant les rivières, les Espagnols fondent Asunción, les Indiens Guaranis étaient plus pacifiques. Buenos Aires fut réoccupé en 1580 par Juan de Garay. Cependant, cette ville servait, avant tout, d’avant-poste pour bloquer l’expansion des Portugais. Sujette à des attaques des Indiens et des Portugais, interdite de faire du commerce directement avec l’Espagne ; donc elle se limita à la contrebande. La colonisation de l’Argentine se limita au nord du pays et le reste restait sous le contrôle des Indiens.

En 1776, Buenos Aires devient la capitale du nouveau royaume de La Plata englobant l’Argentine, la Bolivie, le Paraguay et l’Uruguay. La restriction sur le commerce avec l’Espagne fut levée. La ville accrut son influence économique et politique, sa population était de 45000 en 1800.

En 1806, les Anglais occupent Buenos Aires. Plusieurs mois après, les porteños (habitants de Buenos Aires) se libèrent de cette occupation. Les renforts anglais ne permirent pas de re-investir la ville et occupèrent Montevideo. L’année suivante, malgré de nouveaux renforts, les Anglais durent évacuer aussi Montevideo. Ces victoires connues sous le nom de la reconquista furent le début d’une prise de conscience nationale. Deux ans plus tard, le roi Ferdinand VII fut renversé par Napoléon. En 1810, le vice-roi de La Plata, qui avait déjà fuit devant les Anglais, fut déposé par le cabildo, une assemblée de riches ‘bourgeois’. Une assemblée de délégués proclama, le 9 juillet 1816, l’indépendance pour les provinces unies de Rio de la Plata. Les armées royalistes furent battu par les républicains et des ces batailles émergea le Général José de San Martin qui fut un des trois libérateurs de l’Amérique du Sud avec Bolivar et Sucre.

En 1820, les provinces unies de La Plata se séparèrent laissant 13 provinces. En 1829, Juan Manuel de Josas fut élu gouverneur de Buenos Aires et en 1835, son influence s’étendait sur tout le pays. Il gouverna par la terreur. Il fut renversé par Urquiza qui initia une constitution fédérale en 1852. En 1859, le gouverneur de Buenos Aires ratifia finalement la constitution et fut le premier président.

L’extension du pays se fit au dépend du Paraguay (1865-1870). Le général Julio Argentino Roca mena ensuite les guerres contre les Indiens (1878-1883) vers le sud. Il fut élu président (1880). Cette période de prospérité coïncida avec une forte immigration. La population atteignit 8 millions en 1914. En 1912, on introduisit le suffrage universel obligatoire. Les radicaux gouvernèrent sans génie pendant 68 ans. Puis, en 1930, les généraux renversèrent le gouvernement. Colonel Juan Peron prit part au coup d’état de 1943, il s’attacha au ministère du travail. Devenu, vice-président, Peron continua d’améliorer les conditions de travail des ouvriers. Arrêté, des manifestations monstres de travailleurs assistés d’Eva forcèrent sa libération. Elu, en 1946, avec un faible majorité, il fut réélu triomphalement en 1951. La mort d’Eva, le style autoritaire de Peron et la fin de la prospérité amenèrent un coup d’état de 1955. Des juntes militaires suivirent. Peron revint au pouvoir en 1973 mais sa politique brutale contre la gauche de son parti s’envenima après sa mort. Après deux ans de bombes, d’assassinat, la junte militaire commandée par le Général Jorge Videla prit le pouvoir. La ‘sale guerre’ qui suivit coûta la vie à plus de 9000 personnes, péronistes, étudiants, prêtres … En parallèle, l’inflation atteint 160 % par an ! En 1982, la guerre de Falkland précipita la fin du régime de Galtieri.

Le régime démocratique d’Alfonsin fit tous les efforts pour juger les responsables des meurtres sous le régime militaire. L’économie n’allait pas mieux, durement touché par la corruption. En 1989, l’inflation est de 3192% ! Le péronistes Carlos Menem arrive au pouvoir la même année pour lancer un programme de réformes économiques drastiques dont le coût social est élevé ainsi que l’énième négociation avec le FMI de la dette.

Le taux de change est exactement de 1 Peso (P) pour 1 US$, ce qui fait 6,7 francs pour 1 Peso.

Valle de la Luna, 23/05

Vallée de la LuneLever à 5:30. Nous sommes prêts et l’on prend un copieux petit déjeuner. Jean Louis et Cathy arrivent, cela nous permet de partir vers la Valle vers 8:00. C’est un voyage très plaisant dans la voiture d’Henri. Après une pose déjeuner (25 P), nous repartons, c’est long. En effet cette vallée se trouve à près de 500 kilomètres de Mendoza. Nous entrons finalement dans un parc naturel (droit d’entrée : 10 P). On monte finalement dans un car avec lequel on fait la visite guidée. C’est un lieu archéologique très important, il y a des restes fossiles très nombreux que l’on ne voit pas. On parcourt cette vaste étendue qui a finalement assez peu de liens avec son homonyme du Chili. En effet, c’est beaucoup plus grand et la végétation est presque luxuriante : cactus, herbes jaunies et poussiéreuses. J’en profite pour photographier un de ces nombreux cactus candélabres. Finalement, c’est un peu décevant et la route pour venir jusqu’ici avait plus de charme avec le soleil qui se levait sur l’Argentine. Il y avait vraiment de superbes couleurs. De plus, on longeait les Andes, ce qui nous a permis de les admirer aussi d’en bas. La route suit totalement les accidents géographiques, par moment, cela ressemble à des véritables montagnes russes avec les passages à gué des rivières ou la route devient cimentées.

Le soir, à San Juan, on hésite à prendre le bus qui part dans la minute suivant notre arrivée, en direction du nord, où l’on vient de faire un aller-retour de 1000 kilomètres. On dîne dans une pizzeria, qui est très bonne. Finalement, on rate le bus de 23:45, Henri s’est trompé dans l’horaire. Ce n’est pas bien grave, on dormira bien mieux.

Mendoza, 24/05

Lever tardif et petit déjeuner, Henri part travailler. Théoriquement, on a un bus qui vers 14 h. On verra … On a un peu écrit et profité de l’appartement une dernière fois, c’est vraiment un accueil très chaleureux et malheureusement trop court par Henri. Mais, il nous faut continuer pour arriver à temps à Buenos Aires et s’envoler pour l’Equateur.

On part vers le terminal et en bénéficiant de la réduction pour étudiant (70 P), on économise un peu. En attendant, on prend un hot dog (4 P) pour le voyage que le complète par des biscuits secs (5 P) dont tout le monde semble faire une bonne consommation. Puis, on est obligé de payer le porteur qui met nos sacs dans le bus (1 P). Il n’est même pas obligé de grimper sur le bus, comme on a pu le voir en Bolivie : c’est un peu inutile, mais cela semble obligatoire.

VignoblesLes couleurs sont encore superbes sur la route que l’on connaît un peu pour l’avoir parcourue hier. Les Andes, dans le fond en regardant vers l’ouest et les arbres et les vignes sous des couleurs automnales. On s’arrête souvent pour des raisons imprécises. Ségo est adorable, mais il y a des moments où ces envies me crispent un peu, dernièrement c’était le yaourt ! Enfin, fin de l’aparté, et nous continuons notre périple avec l’inévitable arrêt pour le thé (3 P). Le dîner sur la route se révèle copieux et étonnamment bon, peut-être faut-il mettre cela sur le compte de l’horaire tardif, il est près de minuit et nous avons bien faim. Pour l’instant, les spécialités locales semblent se résumer à la pizza ou au sandwich ! Sans doute des souvenirs laissés par les nombreux immigrants d’Europe ?

On arrive finalement à 5:00 du matin à Tucuman et par chance un bus part pour Cachi dans l’heure suivante. Juste le temps de passer rapidement par les toilettes (1 P), on sort les bagages (1 P) et on les remet dans le bus suivant (1 P). Il ne fait pas trop chaud mais compte tenu de l’heure, c’est plutôt normal et cela reste très supportable.

Cafayate 25/05

Le billet coûte est sans réduction possible (34 P) et nous fait légèrement revenir sur nos pas, mais c’est le trajet le plus direct ! Nous décidons de ne pas rester à Tucuman qui semble présenter un ensemble presque stéréotypé des visites classiques dans ce continent : une église, un musée folklorique, un musée archéologique… Petite différence, on peut voir le musée de l’indépendance qui eut lieu en 1816. Nous partons par un temps couvert. Nous montons à travers une forêt et dans la brume, donc nous ne pouvons rien voir de précis. L’herbe sur le côté de la route reste étonnamment jaune dans cette humidité qui sature l’atmosphère, ce qui me fait penser que cette humidité est un phénomène soit rare, soit bref. Enfin, nous sortons des nuages et le soleil commence à nous réchauffer. Nous admirons ce paysage de montagnes sortant des nuages avec un autre versant de la montagne complètement sec, rocailleux et à peine égayé par de nombreux cactus.

Puis, nous retrouvons un paysage de vignobles en nous rapprochant de Cafayate. Le trajet a été vraiment un peu long ! D’autant plus que le bus semble aussi servir de voiture postale, on passe donc de village en village, c’est assez sympathique. On est apparemment les seuls à aller à Cafayate et pour cause, car après s’être renseigné, on ne peut pas rejoindre directement Cachi en partant de Cafayate. Il faut prendre un bus pour via Salta et en traversant la Quebrada. On pourrait enchaîner sur un bus qui part à 6 PM et s’arrêter au milieu de nulle part pour la nuit, mais Ségo rechigne un peu sur un trajet supplémentaire. Autant se reposer un peu, on en profite pour acheter des cartes postales (4 P) ; Ségo craque sur des clopes (2 P) et même sur quelques souvenirs que je qualifie d’inutiles, mais c’est comme tout, les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas. On dîne finalement au restaurant ‘El Cordo’ (15 P), puis nous allons enfin dormir dans un lit (20 P).

Salta, 26/05

Le voyage qui passe par la Quebrada de Cafayate est somptueux. C’est un grand canyon, résultat de l’érosion crée par l’eau et le vent. Les couleurs sont superbes et les rochers prennent des formes étonnantes. J’ai pris beaucoup de photos en passant en espérant qu’elles soient réussies. La quebrada est assez longue à traverser et bien que la route ait été récemment refaite, cela reste très tortueux. Dans l’ensemble je dirais que ce sont les débuts, à partir de Cafayate, du canyon qui sont les plus admirables.

On arrive tranquillement à Salta, et on se renseigne pour les horaires de bus pour Cachi, le premier ne part pas tous les jours ! Cela n’a pas l’air simple d’aller voir ces chutes d’eau de cette ville. Finalement, on prend arrive à trouver ce que l’on veut (42 P). Enfin, on déjeune de viande grillée (12 P), c’est très bon et pas cher…

Ceci étant réglé, nous partons nous promener dans la ville et nous commençons par la place centrale qui n’a rien d’extraordinaire mais qui reste agréable. Enfin, nous allons voir la cathédrale qui est extrêmement baroque et très belle : décorations or et rouge. Il y a en plus des peintures du Christ et de la Vierge, réputée miraculeuses. Emmenées en procession dans la ville, elles ont arrêté un tremblement de terre il y a environ 100 ans. C’est événement est d’ailleurs l’occasion d’une procession commémorative le 13 septembre.

Puis, nous partons en quête pour trouver de l’argent. Malheureusement, toutes les banques sont fermées et pour ne rien arranger, les distributeurs n’acceptent pas la carte Visa. De plus la casa de cambio n’ouvre que vers 16:30. Par chance, la poste est ouverte. On en profite pour acheter des timbres, mais elle n’en aura que vers 6 PM ! Enfin, ils ne semblent pas savoir ce qu’est un aérogramme. Ce n’est pas grave, nous continuons notre tour de la place centrale en visitant un musée le Cabildo Historico (2 P). Ce musée est assez plaisant. Puis nous concluons notre promenade par la visite de l’église San Francisco dont le clocher est réputé le plus grand d’Amérique du Sud. Puis nous admirons un portail du Couvent San Bernardo qui est délicieusement ouvragé.

Nous nous sommes renseignés sur l’adresse du consulat pour le Paraguay, car nous voulons rejoindre Iguazu en passant par Asunción, ce qui permettrait de raccourcir un peu le trajet et de découvrir une nouvelle ville, sans doute plus belle que celles que l’on trouvera en contournant le Paraguay.

Enfin, nous rentrons à l’hôtel, mais en passant, on achète des yaourts (1 P pièce), des crackers et du dulce de leche. Le dulce, c’est une sorte de caramel très mou que l’on peut étaler sur du pain ou manger directement : très sucré mais vraiment bon. La douche réparatrice que nous prenons est presque brûlante, donc bien agréable.

Cachi 27/05

Temps couvertCe matin, nous nous levons très tôt (5:30) pour profiter encore de la douche chaude. On ne s’en lasse pas. Nous prenons du thé assez insipide et croquons quelques crackers de la veille, puis nous partons prendre le bus n°4 pour rejoindre le terminal. On arrive juste à temps pour grimper dans le bus, nous voyageons debout pour le début de ce trajet, cela nous permet de bénéficier d’une réduction de prix (40 P Aller-Retour). Bon, le temps est couvert et vraiment, il ne fait pas trop chaud dans le bus. On devine, au travers de vitres saturées par la condensation de superbes paysages. Ils sont sans doute moins beaux que ceux de la Quebrada, question de goût personnel, mais j’apprécie notamment le tableau étonnant des cactus sous la neige qui s’offre à nous. Après, une pause café (3 P) qui nous permet à peine de nous réchauffer, Ségo est vraiment frigorifiée, nous continuons à nous élever dans les nuages.

Enfin, nous émergeons, et nous bénéficions alors d’un soleil radieux qui réchauffe tout le monde. Un groupe descend pour aller faire un peu de marche touristique, nous continuons. Finalement, nous arrivons vers 12:30. Nous commençons par faire un petit tour de la ville pour faire connaissance. Nous visitons l’église dont la charpente et le confessionnal sont construit en bois de cactus. Puis, nous continuons par l’inévitable musée archéologique (2 P), pas si mal n’en déplaise à Ségo. Finalement, nous faisons une agréable pause déjeuner à l’auberge des autobus. Nous dévorons comme des chancres (10 P), en T-shirt, très agréablement installés en plein soleil.

Puis, nous partons nous promener aux alentours, moi un peu pensif, car j’ai égaré mon cahier, les timbres et les cartes postales dans le bus, qui a continué son parcours jusqu’à Molinos. Il reviendrait seulement demain (peut-être) et il faut espérer avec le cahier. Enfin, je pourrais toujours lire le journal. Je l’ai acheté (1 P) pour la dernière page qui relate la victoire de l’OM en coupe des clubs champions. Le retour est un peu longuet, on admire une dernière fois les forêts de cactus que nous traversons, je sommeille aussi une bonne heure bercé par les trépidations de la machine. Je me réveille de nouveau dans les nuages. Nous récupérons au passage les touristes qui sont descendus à l’aller et qui ont la ‘chance’ de terminer les 2 ½ heures de voyage qui reste debout. L’animation provient du fait, qu’une touriste malade demande par 3 fois au bus de s’arrêter. Heureusement, on n’est pas pressé. On arrive un peu fatigué vers 20:15. Comme nous sommes au terminal, nous passons voir, à tout hasard, les bus pour mon cahier, mais il n’y a rien. On fait de nouveau quelques achats dans les échoppes du terminal car on a peur de trouver tout fermé au centre ville. Nous prenons le bus n°4 pour revenir en direction de l’hôtel (1 P). Cela ne nous avance pas beaucoup : soit ce n’est pas le bon n°4, soit le bus prend un chemin différent de l’aller. Le soir, nous discutons avec des français qui sont sur le point de terminer leur voyage.

Salta, 28/05

Ce vendredi, c’est une journée de courses pour Ségo : des piles, du shampoing et du dentifrice (5 P). On arrive à changer 600 $ avec la carte Visa et cela permet un peu de voir venir. Enfin, nous prenons un pot sur la place (centrale). Nous regardons les cartes postales, mais elles sont de qualité très moyenne et donc nous préférons nous abstenir.

Miraculeusement, en allant au terminal, je retrouve mon cahier, je suis très content et j’insiste pour remercier le conducteur (1 P) qui refuse au début puis se laisse convaincre. J’en profite pour acheter les billets pour aller à Resistencia (67 P). Sur le retour, je me promène un peu dans le parc près du terminal et je reviens doucement vers la place centrale où je retrouve Ségo en train de bronzer tout en fumant ses clopes. Il fait très beau. Nous sommes passé voir le consulat, mais il est fermé et nous ne rencontrons que le ‘fils’ du consul, ce qui n’est pas d’une grande aide…

Finalement, à force de se prélasser, on est obligé de se dépêcher de déjeuner chez Don José (10 P) d’un poulet quelconque, avec toujours le peso en plus pour les couverts (comme si on pouvait déjeuner sans couverts !). On accélère le tempo, on passe régler les chambres (32 P) avant de prendre le bus n°4 pour le terminal (1 P). On arrive juste à temps pour mettre les sacs dans le bus (1 P) et hop ! on part.

Le bus est relativement peu confortable pour un trajet de 16 heures. Le trajet est assez classique. D’abord l’arrêt pour le dîner vers 10 PM où l’on mange agréablement. Cela permet aussi de se détendre les jambes. Et enfin, la longue nuit rythmée par les embardées du bus qui essaye d’éviter les nombreux nids de poules. Enfin, vu la taille, ce sont plutôt des tanières d’ours ! La route est mauvaise, je dors plutôt mal.

Resistencia, 29/05

Nous arrivons à l’heure prévue, il est donc 8 heures du matin. Nous prenons un rapide petit déjeuner. Nous n’avons pas de visa pour le Paraguay mais nous décidons de tenter notre chance car :

  1. Le bus pour Iguazu ne part que le soir… Cela évite de passer la journée entière à Resistencia, ville assez dépourvue d’intérêt.
  2. Nous allons découvrir Asunción, qui est donnée comme un assez belle ville
  3. Le fils du consul de Salta nous a dit qu’il n’y aurait pas de problèmes.
  4. C’est moins cher …

ClorindaOn prend donc le premier bus pour Clorinda, la ville frontière. Nous partons sous la pluie, cela fait vraiment longtemps que l’on n’a pas vu de la pluie, cela nous étonne presque. Les villes traversées sont assez moches. On arrive finalement à la frontière, où l’on descend du bus. On passe la frontière de l’Argentine et on traverse à pied un pont qui enjambe le Rio Paraguay pour atteindre le poste frontière paraguayen. Mais, nous n’arrivons pas à passer cette ultime barrière. Nous avons bien essayé dans le désordre l’air niais, le charme, l’air abattu, rien n’a marché. En ultime recours, nous avons tenté la ‘corruption’ avec le très célèbre : ‘¿ No se puede arreglarse ?’ (On/Ça ne peut pas s’arranger ?). Mais là encore, nous n’avons pu trouver de terrain d’entente. Et donc, nous sommes reconduit poliment mais fermement à la frontière argentine par un garde-frontière paraguayen. Ma seule crainte, alors que je retraverse le pont, c’est que l’on nous accepte de nouveau en Argentine…

De nouveau de côté argentin, nous rechangeons nos guaranis paraguayens en pesos et nous attendons un bus en direction de Resistencia. Finalement, cette petite plaisanterie se résume à 10 heures de bus (63 P) et un peu de frustration. En revenant sur nos pas, la fatigue nous gagne, nous arrivons de nouveau à Resistencia vers 9 PM, on en profite pour visiter la cathédrale rapidement, on poste quelques lettres et on dîne (10 P) et nous prenons le bus pour Puerto Iguazu (64 P) dans la foulée. Une bonne journée de galère qui va continuer par encore 10 heures de bus !

Foz de Iguazu, 30/05

On arrive un peu pâteux le matin et surtout, on se sent très sale ! Je n’ai personnellement pas mal dormi, la fatigue sans doute. Il pleut, la terre est très rouge, de la latérite ? Je m’interroge sur l’utilité d’aller voir les chutes du côté brésilien sans visa. Ségo est partante et je la suis en me disant qu’au pire l’aller-retour sera rapide. On prend le bus (3 P). Nous passons la frontière sous une pluie battante et malgré l’arrêt effectué par le bus, personne ne vient contrôler, la pluie dissuade les douaniers ? Le bus nous droppe près du terminal sous cette pluie battante. Je peux enfin utiliser ma cape qui recouvre tant bien que mal le sac à dos et moi. On marche ; malheureusement, il est difficile de retrouver les adresses indiquées. Finalement, quelqu’un nous dirige vers une chambre à 250 000 Cz pour les deux. C’est l’hôtel Eron, 2277 Barroso y Rebolcas. Enfin, nous prenons une douche réparatrice, nous sommes propres et nous partons à la recherche d’un bureau de change. C’est trouvé et je deviens millionnaire pour la première fois de ma vie, je change 30 US$ pour 1 326 000 cruzeiros (1 US$ = 45 000 Cz). Pour simplifier les prix en cruzeiros seront exprimés en milliers...

On cherche le bus pour Iguazu (les chutes), les gens parlent peu espagnol (ou du moins, ils font semblant de ne pas comprendre) et encore moins anglais. Enfin, on trouve. Dans le bus, des brésiliens de Rio de Janeiro nous payent les places ; cela aide le conducteur qui avait des problèmes de monnaie avec nos gros billets. Une interprète, allemande, qui étudie ici nous explique un peu le site. Nous remercions beaucoup et nous arrivons.

Chutes d'IguazuNous visitons les chutes sous la pluie ce qui nous gâche un peu le plaisir. En effet, la vue est bouchée par le plafond bas ce qui empêche d’admirer le panorama. Ainsi, nous ne profitons pas autant que nous l’aurions voulu de notre découverte des chutes. Nous nous promenons finalement assez peu dans le parc (140 Cz), à peine. Il reste que ces chutes sont quand même bien belles à observer. Finalement, on reprend le bus de 15:00 (44 Cz) et nous profitons du reste de la journée pour récupérer un peu. Retour à Foz (16 PM), et nous déjeunons de manière gargantuesque : plat de viande, des pâtes, du riz, de la salade verte, des patates et les inévitables haricots en sauce. On accompagne le tout de bière et coca (285 Cz). Nous terminons notre journée en jouant aux cartes jusqu’à 19:30. Nous rentrons nous reposer à l’hôtel, nous sommes fourbus : le contrecoup du voyage marathon !

Lundi 31/05

Lever vers 8:00, Ségo a un peu de mal à démarrer. Après le petit déjeuner, juste en face de notre hôtel, on part chercher le bus pour le barrage Itaipu. Nous prenons un bus marqué de mémoire Congreso ‘C’ Villa Norte (22 Cz). On attend longuement ce bus en compagnie d’une anglaise avec laquelle nous échangeons quelques banalités. Il finit par nous laisser au milieu de la campagne. Finalement, nous visitons le plus grand barrage du monde, pour l’instant. Le petit film de présentation est bien ficelé, par contre le reste de la visite du barrage nous laisse un peu sur la faim. On rate le bus de retour du barrage de pas grand chose, l’Anglaise fait de l’auto-stop et nous profitons donc d’un retour plus rapide en ville. Il est à peine midi.

Ségo veut partir pour Buenos Aires ce soir. Moi j’aimerai refaire la visite du côté brésilien pour profiter du beau temps qui semble s’installer et peut-être aller faire un petit tour au Paraguay. Pour ce dernier, je ne sais pas trop quel serait l’intérêt… Finalement, nous continuons d’échafauder nos plans dans un fast-food délicieux et pas cher (220 Cz). Les fruits et légumes frais sont vraiment agréables.

Chutes d'IguazuOn repart du côté argentin, sans problèmes. Pourtant, nos passeports ont été contrôlés en entrant dans en Argentine. Mais, ce sont les douaniers argentins qui sont montés dans les bus. Bien sûr, ils ne s’intéressent qu’au problème d’entrée dans leur pays et pas si l’on était sorti correctement du Brésil. Nous sommes arrivés au terminal vers 13:00, et nous attendons le bus de 14:00 (9 P) pour une visite rush des chutes. Nous commençons par une visite par le haut. Après une promenade rapide dans la forêt nous montons sur des passerelles métalliques qui doivent nous amener juste au-dessus de la Gorge du Diable (10 P), le centre bouillonnant des chutes. En fait, des inondations ont détruit une partie de ces passerelles. Résultat, nous empruntons de petits bateaux à fond très plat qui nous amène sur le piton rocheux qui surplombe la Gorge du Diable. Evidemment, si le moteur du bateau tombe en panne c’est le grand plongeon, car il n’y a aucune sécurité. Pour être honnête, il y avait dans l’eau une vague corde censée stopper les bateaux à la dérive. Heureusement, nous n’avons pas été obligés de mettre à l’épreuve cette sécurité. Le bateau nous dépose donc en haut des chutes. Nous voyons le bouillonnement plus bas (en se penchant un peu par-dessus la balustrade) et surtout, nous entendons le bruit assourdissant de ces chutes. C’est vraiment extraordinaire. Retour vers le bus que nous prenons vers 15:40 et delà nous allons voir les chutes par le bas. Malgré le beau temps, l’atmosphère suinte d’humidité. Nous nous approchons des chutes dont on entend le grondement sourd au loin. Par les chemins bien dessinés, nous nous approchons vraiment très près du centre des chutes. C’est un spectacle toujours étonnant, avec ces montagnes d’eau qui tombent ! On ne s’en lasse pas. Cependant, il faut partir. En courant, on prend le bus de 17:00 qui est heureusement en retard de 10 minutes.

On prend les bagages que l’on avait laissés à la consigne (4 P), on fait quelques achats supplémentaires : cartes postales, des clopes pour Ségo. On change le reste de nos cruzeiros et nous partons vers le terminal. Nous dînons (10 P) sans comparaison avec nos agapes brésiliennes. Finalement le bus pour Buenos Aires (74 P) part à 18:30 et le dernier bus des chutes n’est toujours pas arrivé. Nous n’avons pas de regret sur cette visite un peu au pas de course. C’est un grand moment, humide, mais un vrai grand moment.

Buenos Aires, 01/06

Buenos Aires

Arrivé vers 14:00 à Buenos Aires. On commence par marcher jusqu’à l’Office du Tourisme sur Santa Fe pour se renseigner sur les meilleurs hôtels… L’aide est limitée, à part deux ou trois coups de fil qui donnent une idée des prix. Finalement, on se décide pour un hôtel sur Maïpu, 735 ? qui est bien mais un peu froid. On part sur Tucuman, 1655 pour retrouver l’agence d’un copain de Ségo qui n’est finalement pas là. On repart donc vers l’inévitable Plaza de Mayo. En chemin, on s’arrête sur une boulangerie au coin de Montevideo où l’on achète des pâtisseries délicieuses (3 P). Cela nous redonne de l’énergie car il ne fait pas chaud du tout, il fait même très frais. Arrivé sur la place, on admire la cathédrale, on assiste à la relève de la garde et on termine notre petit tour par la visite du musée de Cabildo y Revolucion de Mayo. Ce petit musée est centré sur la révolution de 1810 et l’attaque anglaise de 1806, sans prétention, il est très agréable et gratuit.

On passe à la poste qui est tout près pour acheter quelques timbres (5 P) et on remonte Corrientes pour aller sur Florida. De là, nous allons chez Hobbs’ pour un café et un thé qui nous réchauffe doucement (3 P). On repart et l’on s’arrête pour téléphoner à ce copain de Ségo. Malheureusement, il faut des jetons pour utiliser les cabines publiques. On en achète donc (0,5 P). Cela ne nous sert finalement à pas grand chose car le numéro est occupé. On va donc se coucher, il fait très frais dans la chambre. Ségo est frigorifiée. Moi, je m’endors plutôt bien. Le lendemain, on remarque que j’avais trois couvertures sur mon lit et Ségo une...

Mardi 02/06

Nous paressons longuement dans notre lit car nous profitons de la chaleur. De plus, on n’a pas beaucoup d’affronter l’atmosphère humide et fraîche de la rue. Allez, on se décide à aller récupérer les nouvelles de France. Pour cela, on se précipite à l’ambassade, de là on est dirigé vers le service culturel qui n’a pas de quotidien à disposition ! Pas rebuté, nous allons tenter notre chance à l’Alliance Française où nous apprenons que la bibliothèque est fermée depuis un an ! Donc, pas de journaux, il faudrait les acheter … nous renonçons pour ne pas trop grever notre budget.

Finalement, nous allons déjeuner à l’Estancia sur Lavalle, 941. La viande est délicieuse pour un prix correct (25 P). Enfin, nous repassons par la Plaza de Mayo pour visiter le musée de la Casa Rosada qui est malheureusement en rénovation. Nous jouons de malchance. Cela nous donne quand même l’opportunité de nous approcher du palais présidentiel puisque ce musée se situe dans les sous-sols de ce palais. Ce palais est assez beau si on aime la couleur, car il n’a pas usurpé son nom de maison rose (Casa Rosada).

Finalement, nous décidons de continuer à nous promener un peu au hasard dans la ville. Nous allons vers la Boca par Balcerce y Defensa. Les rues sont assez agréables à parcourir. Nous nous arrêtons chez des antiquaires, dont les magasins ressemblent un peu à ceux de brocanteurs ayant pignon sur rue, tant le bric-à-brac occupe tout l’espace. Dans le cadre de notre exploration et alléché par la boulangerie d’hier, on s’arrête de nouveau dans une autre boulangerie sur Yrigoyen, 4158. Là, nous dégustons des roses des sables très bonnes (et quelques autres tests plus mitigés). Tout en descendant la nuit tombe et on ne peut admirer que très légèrement les maisons peintes. On commence à trouver les trottoirs un peu hauts avec leur quelques trente centimètres que l’on monte et descend continuellement. On finit par atteindre les deux restaurants peinturlurés qui ne plaisent pas au Guide du Routard.

Je craque sur deux meringues avec au milieu plein de dulce de leche. Pour 2,5 P, j’ai 375 grammes de sucre (on a pesé le gâteau) ; c’est assez étonnant et mastoc, mais je trouve cela très bon. Pour rentrer, on prend le bus 29 juste avant Cordoba (1 P). On descend pour regarder les films que l’on pourrait regarder. Finalement, à l’entrée d’un cinéma, on nous conseille de voir ‘la Belle époque’ (6 P). C’est assez agréable, mais je n’ai pas tout compris ; en effet la version espagnole non sous-titrée me fait bien réaliser les progrès que je devrai faire dans cette langue. On se couche assez tard après cette bonne journée.

Jeudi 03/06

Lever encore tardif. Il est plus de 10 AM. On décide de tout faire laver dans une lavaderia (laverie), comme cela nos habits auront une vraie propreté. On passe à l’ambassade du Mexique pour évaluer la suite du voyage, en prenant le bus 132 qui remonte sur Cordoba. Là, on apprend, qu’il est impossible d’obtenir un visa sans billet aller-retour. Tant pis, il faudra aviser plus tard. On en profite pour remonter sur la Recoleta où l’on visite le cimetière. C’est assez impressionnant et par certain côté ressemble au Père Lachaise. De là, on essaye de visiter l’église du Pilar qui est fermée (ouvre à 4 PM), le musée culturel lui aussi ouvre plus tard (2 PM) et les Beaux-Arts sont au diapason (13:30). Donc, nous attendons sur l’Av du Libertador dans un nuage de CO2, la pollution, elle n’est pas fermée !

Finalement, le musée des Beaux-Arts, gratuit pour les étudiants, est superbe avec une jolie collection d’impressionnistes et de post-impressionnistes. L’église est pas mal non plus avec ce maître autel recouvert d’argent. Donc on est très content d’avoir un peu attendu. On rentre en parcourant un peu au hasard les rues. On s’arrête déjeuner d’un classique poulet qui est accompagné de ensalada rusa (salade russe - pour changer un peu). Enfin, chacun lit un peu, moi je me plonge dans le guide de l’Amérique Centrale pour étudier les pays que je pourrai voir après. Finalement, on repart vers l’hôtel où l’on continue de lire tranquillement.

On part finalement assister à un spectacle de tango en prenant le métro (1 P) pour changer un peu. Détail à noter, dans ce dernier, il n’y a pas de sonnerie de fermeture de portes, ni de départ du métro. On arrive bien trop tôt, tout est fermé, au moment où l’on se décide à partir, le ‘media luna’ ouvre. C’est un petit bar sympa dont le spectacle commence vers 23:00. On part au café Tortoni, l’accueil est un peu décevant, c’est un peu cher mais très beau. Après avoir vidé un verre, on retourne à notre bar qui est totalement vide. On ne comprend pas bien, mais on décide de rentrer en marchant sur Florida. Je m’arrête à un kiosque pour lire l’Equipe et nous croisons trois coopérants français de Total. Nous allons boire un, plusieurs verres jusqu’à 2 AM. Finalement, la soirée se termine bien mieux qu’elle n’avait commencé.

Vendredi 04/06

On se lève encore tard (10:30). On paye notre hôtel tristounet (60 P) et on part chercher un peu de cash. Là, commence un périple un peu long qui commence par le building American Express, place San Martin. Après, une nouvelle adresse sur Florida, nous redirige sur Corrientes, 1100 pour la carte Visa. Nous ne sommes pas au bout de nos peines, en effet de là on repart sur Cordoba, 1600 et on perd deux heures à ne rien faire en attendant dans la queue. Finalement, on apprend que l’on ne peut pas acheter des Travellers Chèques directement avec la carte, il faut du cash ! Finalement, on déjeune puis Ségo profite de nos derniers instants à Buenos Aires pour téléphoner à ses parents.

Finalement, on prend le bus 86, mais on se trompe de bus, et on reprend un autre bus 86 (1,5 P) qui va bien à l’aéroport. On s’était bien renseigné sur les moyens de transport pour rejoindre l’aéroport, mais on ne pensait pas que le bus allait mettre 1:30 pour le rejoindre ! Résultat, on arrive à 18:15 pour le vol de 18:25 et bien sûr on ne peut pas monter dedans, bien que l’avion ne soit pas encore parti. Le temps d’argumenter et l’on voit finalement l’avion décoller. Galère, on n’est même pas sûr que l’on va pouvoir faire changer nos billets. Après, un peu de négociation, on est finalement mis en liste d’attente sur le vol de dimanche soir. Au final, on passe 6 jours à Buenos Aires pour 15 jours passés en Argentine, c’est un peu disproportionné, mais enfin, c’est un moindre mal ; on pourrait être bloqué ici.

Nous marchandons un taxi (5 P) pour rentrer, cela nous évite de passer encore une heure et demie dans le bus. Et, nous voilà de nouveau à l’hôtel Maïpu et on part prendre une pizza chez Urgi’s sur Corrientes et 9 de Julio. Comme il n’y a plus de place pour s’asseoir à l’intérieur, nous mangeons notre pizza à l’extérieur au milieu des autres cartons qui contenaient des pizzas. Le moral est bon, mais nous nous demandons bien ce que nous pourrons faire. Ségo va donc téléphoner à son copain que l’on n’avait pas réussi à joindre. Il lui faut de nouveau des jetons. Pendant ce temps, je regarde les galeries de jeux nombreuses, lumineuses et bruyantes.

Finalement, je la vois revenir avec deux personnes. Louche ! Ce sont deux hommes de 30-40 ans, je suis un peu sur la défensive, ne chassant pas dans quel guet-apens on peut tomber. Ils insistent pour nous inviter dans un café où ils vont chanter. Ségo est partante, moi je reste suspicieux. Finalement, on les accompagne en leur ayant bien expliqué que l’on était à cour d’argent. On se rend d’abord à un café pour attendre d’autres personnes. On part. On arrive dans un bar d’habitués, les deux hommes laissent femmes et enfants tous les vendredis pour venir ici chanter. L’un des deux prend la guitare et l’autre le micro. Il chante très bien et nous avons droit en notre honneur à la Marseillaise. Malheureusement, je suis incapable de chanter en retour quoi que ce soit en espagnol et encore moins l’hymne national argentin. Le tour de chant continue sous les applaudissements de l’assistance. C’est vraiment une ambiance extra, bien que je ne comprenne pas toutes les paroles et malgré la fumée dense des cigarettes. Le micro change de main régulièrement. Pour moi, l’apothéose, c’est quand un vieux beau, cheveux grisonnant tombant en boucles dans le cou (à la Menem), admirablement bronzé, se met à chanter une chanson d’amour à sa femme toute fière. Cela se passe au milieu de l’assistance et le chanteur a l’accent de Julio Iglesias avec la main tendue en avant (à la Julio…). Cela peut sembler kitch, mais c’est peut-être la vraie manière d’être porteño.

Gentlemen jusqu’au bout, ils nous raccompagnent en taxi, il est environ 4 AM. Nous nous couchons vers 5 AM. Trop sympa.

Samedi, 05/06

Bien sûr après cette folle nuit, nous nous levons encore plus tard. Il est près de midi quand nous émergeons enfin. Ségo part changer de l’argent, cela devient urgent mais ne trouve rien dans les environs. Finalement, nous parcourons quelques rues (Lavalle, Florida, San Martin) mais tout semble fermé ! Enfin, on finit par trouver, il nous restait 30 P de cash, il était temps. Par contre, on commence à manquer sérieusement de cash en dollars, il nous reste juste 80 US$, bien sûr, on a des travellers chèques mais cela ne s’utilise pas aussi simplement.

On part déjeuner sur Lavalle entre Esmeralda et Maïpu (7 P). Là, on discute plus d’une heure avec un charmant vieux couple dans un mélange de français, d’espagnol et d’anglais. C’était délicieux. On rentre à l’hôtel pour un rencard avec Carlos. Il tarde, on attend en lisant le journal. Finalement, il semble qu’il ne vienne pas et donc on part en métro direction Palermo. Nous nous promenons dans une jolie roseraie et un patio andalou qui est un lieu de rencontre des amoureux. Il faut dire que l’endroit est très agréable et calme. Le Zoo semble aussi amusant à visiter, mais on ne se décide pas à y aller. Finalement, on prend un goûter : Ségo avec une ‘tarte maison’ et moi avec deux pommes (3 P). Finalement, on continue de se promener dans le parc, on n’a pas le courage d’aller découvrir le jardin japonais qui est un peu loin de là où nous sommes.

Sur le chemin du retour, je résiste facilement à diverses boulangeries qui ne proposent pas de devanture très appétissante. Nous téléphonons à Julio, que l’on a rencontré hier durant la soirée de tango. Nous partons en métro (2 changements) pour le salon de coiffure où il exerce. On attend un peu que sa journée soit finie et enfin, nous partons prendre un pot. J’insiste pour payer (5 P) celui-là au moins. Il me paraît à moitié content de cette initiative. Finalement, il nous propose de nous emmener voir du tango dans le plus réputé et le plus vieux cabaret de Buenos Aires : ‘El Viejo Almacen’.

Il va pour l’occasion inviter une amie, ‘pour la première fois’ nous précise-t-il. Il lui téléphone et prend rendez-vous. Nous prenons donc un taxi pour aller chercher cette amie. On semble s’éloigner du centre ville. On arrive, la fille monte. Le temps que le taxi fasse demi-tour, Julio a acheté un paquet de cigarettes pour chaque personne. Bien sûr, il avait demandé la marque préférée avant pour ne pas se tromper. Je suis bluffé ; dire qu’on ne le connaît que depuis une journée ! Enfin, nous assistons à la soirée au cabaret. C’est vraiment extraordinaire. Les danseurs virevoltent, le chanteur et le pianiste sont au diapason. C’est une très belle représentation. On ne boude pas son plaisir. Ensuite, nous partons manger quelques empeñadas sur Corrientes 1800 y picos (environ). Il y a là une galerie ouverte très sympathique. L’ambiance est extrêmement animée ; il n’est que 3 AM. Finalement, nous sommes déposés en taxi devant notre hôtel. Dernière attention, il vérifie avant de repartir que nous sommes bien entrés. Nous avons grandement remercié notre hôte de sa grande gentillesse et de sa générosité (100 P la place !). La copine de Julio n’a pas semblé si enthousiaste ; est-ce l’habitude ? Pour moi, j’allais de surprise en surprise sur la manière de sortir avec une femme. C’est peut-être la contre partie d’avant le mariage ; sachant qu’après le mariage, la femme est souvent cantonnée aux tâches ménagères.

Dimanche 06/06

On change 50 US$ au Claridge après la messe et on passe alors dans une sandwicherie pour prendre un petit déjeuner (10 P). Bien sûr, après la nuit passée hier, il est déjà midi. On passe régler l’hôtel, on espère pour la dernière fois, et nous partons reprendre le bus 86 sur l’Av. de Mayo. Après une demi-heure d’attente, vers 14:30, nous prenons le bus qui nous dépose à l’aéroport à 15:40. Là, on attend puisque l’on est sur liste d’attente…

On a attendu, mais cela ne servait à pas grand-chose. Le vol était complet de Santiago à Lima et nous pouvions seulement prendre ce vol. Je n’ai pas bien compris pourquoi. De plus, c’était la folie car le vol de Ladeco a été annulé et donc les passagers ont été transférés sur AeroPeru. Enfin, les derniers passagers ont été acceptés à plus de 18:15. On avait vraiment peu de chance de partir. Nous n’avons pas trop de regrets sur ce raté, mais on se demande vraiment si on arrivera à prendre un avion et surtout quand ! Nous reprenons nos affaires et nous repartons pour prendre le bus. Devant l’arrêt, quelqu’un s’arrête pour nous prendre en stop. C’est le patron d’une entreprise de fret ‘Full Cargo’ qui travaille avec AeroPeru. Il semblait désolé de nous voir rater l’avion et très apitoyé au récit de nos mésaventures. Il nous emmène boire un café dans son bureau.

Finalement, il faut retourner à l’hôtel. On décide de changer un peu. Le problème c’est que notre hôtel était un des moins cher du coin. Finalement, on se décide pour le O’Rei (22 P). Les règles de couvre-feu sont plus strictes et surtout, nous sommes obligés de partager le même lit ! Mais, il fallait un peu changer et ‘à la guerre comme à la guerre’. Enfin, pour clôturer cette journée un peu tristounette, nous allons dîner dans un restaurant végétarien, le Huerta II, qui fonctionne sur le principe de ‘eat as you can’. Trop gourmant, nous sommes obligés après de faire une promenade digestive. Il commence à pleuvoir.

Lundi 07/06

Après un lever tardif (vers 10 AM), on passe voir AeroPeru sur Santa Fe. Ils sont à peine aimable. Enfin, nous obtenons d’être sur liste d’attente pour demain ; c’est déjà cela. Enfin un peu rassuré, on en profite pour prendre notre petit déjeuner et téléphoner à Vincent (un des coopérants rencontrés). En attendant, il faut encore rechanger de l’argent. Je mets à profit cette journée pour la suite du voyage. En passant devant l’ambassade de France, j’obtiens la liste des consulats et, dans la foulée, j’en profite pour laisser mon passeport à l’ambassade du Guatemala. Ce sera un chose de faite. La conséquence est qu’il m’est impossible de changer de l’argent avec ma carte Visa. C’est donc la course (encore) pour trouver une banque qui veuille bien changer des travellers chèques. On finit par trouver une banque, mais elle veut prendre 10 US$ de commission. On trouve cela exorbitant. On se décide remettre à plus tard cette recherche. On pourrait aller voir American Express, s’il ne pleut pas autant.

On rentre à l’hôtel pour régler la chambre (22 P) et se sécher un peu car on est vraiment trempé. L’averse terminée, on part retrouver Vincent. En passant, on prend notre goûter dans une boulangerie un peu miteuse (2 P) et l’on va déguster l’ensemble autour d’un café. On rejoint Vincent à son bureau. De là, on par voir Maixent chez lui sur Florida. En passant, on s’arrête acheter des chocolats sur Bariloche qui ne sont pas très bon. On déguste des superbes empeñadas chez Maixent, et on parle de tout et rien. Finalement, on rentre à l’hôtel vers minuit !

Mardi 08/06

Lever à 8:00 du matin, il ne fait pas chaud à cette heure inhabituelle pour nous. Dans l’humidité et le chagrin breton, nous partons vers les bureaux d’AeroPeru pour bien vérifier que rien de fâcheux n’est arrivé depuis hier. Non, rien de changé, nous ne sommes pas confirmés sur le vol (dommage) mais nous sommes toujours sur liste d’attente (ouf !). Par contre, je récupère bien le visa pour le Guatemala (10 P). En sortant, nous passons voir le comptoir American Express qui nous change nos travellers chèques pour une commission de 3 US$. Enfin, toutes ces choses étant réglées, nous en profitons pour prendre notre petit déjeuner (9 P). Nous décidons d’aller visiter le théâtre Colon sur la place Lavalle. Les visites pour touristes n’ont pas vraiment lieu toutes les heures. En fait certaines sont réservées pour les collégiens. Nous continuons pour aller visiter de jour le passage Corrientes (entre 1700 et 1800). L’ambiance festive du soir laisse place à une vision bien quelconque de jour. Il faut dire que le temps pluvieux incite à la morosité. On prend nos dernières empeñadas (8 P). Il est temps de revenir à l’hôtel et de récupérer nos bagages et de prendre pour la troisième fois le bus 86 en direction de l’aérodrome.

Nous sommes bien en avance. Après avoir envoyé quelques cartes postales, nous tuons le temps en jouant aux cartes (au huit américain). On ne revoit pas notre ami de Full Cargo. Dommage, cela pourrait (peut-être) nous aider. Je suis très zen bien que la situation ne pousse pas particulièrement à l’optimisme. En effet, en raisons de conditions climatiques particulièrement mauvaises, pas un avion ne part. Les vols sont annulés un à un. Cependant, nous ne sommes pas passifs devant cette situation, car il faut vraiment que nous continuions notre voyage. A force d’insister, nous sommes transférés sur un vol des lignes argentines (Aerolineas Argentinas) pour Lima qui part vers 20:00, car si peu d’avion décolle, il en reste encore. Et l’avion d’AeroPeru n’est finalement pas arrivé du Pérou.

Nous utilisons les derniers jetons (fichas) pour téléphoner à Maixent et le remercier. Nous réglons la taxe d’aéroport (26 US$) et nous voilà finalement parti. Nous faisons un très bon vol, nous profitons d’un repas très correct et d’un film regardable. Seul bémol, nous sommes beaucoup dérangés par les passagers qui bougent énormément dans la cabine. On arrive finalement à 2 AM, mais comme il y a deux heures de décalage, il n’est que minuit. Nous changeons de l’argent pour une nouvelle monnaie (le Nuevo Sol) à l’aéroport. Le taux de change semble correct. On prend un taxi (S 16) et une chambre sans grand intérêt (S 30). Ce n’est pas forcément la solution la plus économique, mais vers 1 AM, on est près à certaines concessions pour arriver sainement dans un lieu sûr.

Bilan financier

Nous avons dépensé 1210 US $ à deux, sans inclure le visa (10 US $).

Pérou – Lima, 09/06

Nous ne faisons que passer à Lima, la raison principale est qu’il faut bien sûr changer les vols pour l’équateur. Je ne vais pas entrer dans une présentation détaillée du pays. Je rappelle juste que le taux de change est quasiment de 2 Nuevo Sol (S) pour 1 US$, ce qui fait 3,4 francs pour 1 Nuevo Sol. La monnaie précédente (Inti) a été supprimée deux ou trois ans auparavant.

Nous nous levons vers 8 AM et nous partons instantanément pour l’agence de voyage d’AeroPeru qui se trouve sur la Place San Martin. Cette place est superbe avec une unité architecturale remarquable. Les tons de couleurs sont saumon et blanc. Malheureusement, l’agence n’est pas autorisée pour faire le changement de billet. Il faut aller voir une certaine Carmen Herz à l’agence de Miraflores. On prend donc un collectivo sur Wilson Av. (S 1). Sur le chemin, nous croisons des postes armés. Ces points de contrôle sont solidement gardés ; souvent une automitrailleuse se trouve à proximité. Il faut se rappeler que le Sentier Lumineux n’est pas encore totalement éradiqué. Nous arrivons finalement à l’agence. Cela prend du temps mais nous arrivons finalement à réorganiser tous les vols en limitant le temps de connexion à Lima à seulement 2 heures en revenant de l’Equateur. On se fait même prolonger jusqu’au 23 juin. Il reste à changer le vol de Ségo de Miami à New York. Enfin, il était temps que cela se termine, il est plus de 1 PM et nous n’avons rien mangé depuis ce matin. On déjeune et c’est même délicieux (S 12).

CathédraleOn revient sur la Place San Martin et on remonte par la rue piétonne. Là, on trouve un hôtel très agréable avec un patio intérieur, grande chambre, douche privée. C’est le grand luxe de La Casona (S 20). On en profite pour changer d’hôtel. Puis on remonte sur la très célèbre Plaza de Armas. C’est superbe avec la grande cathédrale, le presbytère avec des belles moulures en bois. Il y a aussi le palais présidentiel qui borde la place sur tout un côté. On part visiter le marché qui se situe à proximité. On rechange de l’argent pour le même taux qu’à l’aéroport. Et on en profite pour faire des achats : pellicules (S 32), cartes, enveloppes et timbres (S 20). On prend même deux jetons de téléphone (S 0,50). La nuit tombe et on commence à être fatigué. On dîne de chaufas (c’est à base de riz et …). On en profite pour prendre quelques bières locales qui ne sont pas mauvaises du tout (S 12). On commence à écrire nos lettres mais cela ferme à 10 PM. Nous continuons nos missives à l’hôtel. Il est près de minuit quand nous nous couchons.

Jeudi 10/06

On reprend nos habitudes matinales : lever vers 8:30. Nous prenons notre petit déjeuner dans un endroit charmant que nous avions remarqué hier en nous promenant. Nous prenons quelques photos pour immortaliser rapidement les lieux et le très bizarre quaches con leche (S 3,60). Enfin, on ne visite pas la cathédrale bien que très jolie selon le guide. Ségo téléphone à son agence, mais elle n’obtient pas de confirmation pour la dernière partie de son retour. On poste les 13 lettres et cartes écrites la veille et on visite juste à côté San Francisco (S 0,60). C’est un étonnant complexe de trois couvents qui possède de nombreux Zurbaran (pas les meilleurs, cependant). Guidés, nous parcourons malheureusement les salles un peu au pas de course et il faudrait certainement repasser un peu pour redécouvrir la beauté des détails : peintures murales anonymes. Le cimetière souterrain, leurs catacombes, nous laisse un peu de marbre.

Balcons ouvragésNous déjeunons à El Cordano, avec des menus péruviens ‘typiques’. C’est assez décevant, moi j’ai une omelette très quelconque et Ségo obtient un truc avec des pieds de veau qui est assez rebutant (S 7). En repassant devant les changeurs, Ségo achète un vieux billet de 10 francs. On récupère aussi des vieux billets de 500 000 intis. On profite du temps qui nous reste pour faire les dernières dégustations : gros churros et tarte aux pommes (S 1,3) et on prend un collectivo pour l’aéroport. Comme il n’y a pas assez de personnes pour partir et on ‘double’ le prix de la course (S 5 au lieu de S 3). De cette manière, on part sans trop perdre de temps, il ne faudrait pas rater l’avion ! Après la taxe d’aéroport (35 US$), avec le reste de l’argent, Ségo prend un coca cola et moi, je teste un Inca Kola. C’est la boisson populaire du Pérou aux couleurs fluos des plus suspectes, en fait cela a un peu le goût de chewing-gum.

Le vol est sans problèmes. Nous arrivons à Quito, nouvelle monnaie le Sucre. Ségo téléphone à New York pour essayer de faire avancer son problème de billet (S 15 000). On saute dans un taxi (S 10 000) et l’on cherche longtemps la chambre que l’on voulait à l’hôtel Venecia sur Rocafuerte (S 7 500). Tiens, mon K-way a disparu durant le vol sur AeroPeru. C’est dommage, mais il aurait fallu ‘emballer’ un peu mieux mon sac à dos.


L’Equateur